Le télétravail impose deux réalités, crée deux classes distinctes de travailleurs. Ceux qui ont des enfants à l’école et ceux qui n’en ont pas. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. J’ai longtemps hésité avant d’écrire cette chronique. Je voulais attendre que le «temps passe». En effet, plusieurs réflexions sur le sujet me trottent dans la tête depuis quelques mois et je voulais m’assurer d’être certain de mes propos avant de vous les partager.
J’ai eu une relation avec le système scolaire complexe, mais hautement agréable. Bien que je ne fusse pas un élève modèle au niveau des notes, j’étais l’élève parfait quant à la motivation, la curiosité et l’intérêt que j’avais pour apprendre.
Au fil des dernières années, j’ai beaucoup réfléchi sur le futur du marché du travail. Après une pandémie qui nous a obligés, du jour au lendemain, à adopter le télétravail, beaucoup y ont pris goût. Tout doucement, mais sûrement, nous sommes présentement à la recherche du modèle idéal qui permettrait autant aux employés qu’aux entreprises de sortir gagnants de cette période que l’on ne souhaite aucunement revivre.
Malgré les incertitudes et tergiversations qui ont inondé le débat, on peut aujourd’hui se dire que le télétravail est là pour rester. Cette nouvelle réalité a un impact majeur sur le quotidien d’une bonne partie de la population.
Je ne compte plus les amis et partenaires d’affaires qui ont choisi de passer quelques journées de plus par semaine au chalet, qui ont déménagé hors de la ville ou qui ont prolongé leur déplacement à l’étranger.
C’est ici que ma réflexion sur le futur de l’école débute. Le «nouveau mode de vie» que permet le télétravail impose deux réalités, crée deux classes distinctes de «télétravailleurs». Ceux qui ont des enfants à l’école et ceux qui n’en ont pas.
D’un côté il y a les parents et les employés qui, en raison de leurs responsabilités ou de la nature de leur emploi, n’ont d’autres choix que de rester en ville, de l’autre, il y a les «agents libres» qui bénéficie d’une nouvelle liberté leur permettant de travailler, selon leur employeur, d’où bon leur semble.
Et l’école dans tout ça? Pourquoi ne s’est-elle pas aussi adaptée à cette réalité? Après tout, nous avons tous constaté à quel point l’humain ainsi que la société au grand complet peut, en quelques jours à peine, s’adapter à un style de vie drastiquement différent.
C’est en discutant avec ma femme que je lui ai partagé mon idée. «Imagine un réseau d’écoles ayant des locaux dans différents coins du monde, toutes respectant un plan de cours identique. On pourrait ainsi travailler de Montréal de septembre à décembre pendant que nos enfants fréquentent l’école au campus de Montréal, et de janvier à juin, on déménage la famille en République Dominicaine (ou ailleurs!) afin de travailler les pieds dans le sable pendant qu’ils continuent leur année scolaire au campus de Punta Cana… le rêve!»
Je tiens à noter que ma réflexion est encore au stade «d’idée folle». Loin de moi l’intention de vous convaincre qu’elle est réalisable. De plus, il va sans dire que la qualité d’enseignement ainsi que le développement et bien-être des élèves se devrait d’être l’ultime priorité.
Pour conclure, je crois qu’il est important de bouleverser le statu quo. De l’éducation à la santé en passant par le transport, il est primordial de remettre en question nos réflexes, de challenger nos habitudes, d’examiner différents scénarios afin de découvrir, ne sait-on jamais, de nouvelles façons de faire afin de s’adapter au monde dans lequel nous vivons!