Les derniers mètres sont les plus difficiles... (Photo: Bruno Nascimento/Unsplash)
BLOGUE INVITÉ. En ces temps où l’on se doit d’innover et de se transformer perpétuellement, on est bombardés d’articles et de témoignages visant à faire tomber notre peur d’échouer. On nous montre que le succès est un cumul de moins bons coups transformés en leçons apprises. Et mine de rien, le message s’ancre doucement au plus profond de notre inconscient pour qu’on en vienne à éliminer la notion «d’échec»…
D’où mon interrogation, à contre-pied : quelle est notre relation avec le succès?
Qu’est-ce qui fait que, parfois, à quelques pas de la victoire, on voit des athlètes, des étudiants, des professionnels, des entrepreneurs et des dirigeants qui n’atteignent pas leur objectif ; et ce, alors qu’ils avaient le talent et la persévérance pour y arriver?
De façon encore plus sournoise, qu’est-qui fait que certains sombrent dans la déchéance après avoir connu le succès?
Ultimement, je me demande comment on arrive à se débarrasser de la peur de décevoir, si l’on n’est pas la hauteur de nos succès précédents, à nos yeux comme à ceux de ceux qui nous supportent et nous font confiance.
Oui, comment assumer le succès, sachant qu’il tend à nous marginaliser, voire à nous faire sans cesse critiquer?
C’est que le succès est lourd à porter. Probablement autant que l’échec. À l’instar du doute et du courage qui, pour moi, sont deux inséparables.
J’ai longtemps pensé que la marche la plus haute de l’escalier de la confiance en soi était la capacité d’une personne à faire preuve de vulnérabilité, d’une sincère humilité. Mais depuis quelques semaines, alors que je sens poindre un succès qui gronde comme dans au fond d’un volcan, je prends conscience d’un immense doute : et si ce succès-là n’était pas à la hauteur des espérances, en particulier de celles de ceux qui me font confiance…
Et me voilà en train de dépoussiérer une nouvelle marche complètement inattendue sur l’escalier de la confiance en soi…
Comment est-ce que je m’y prends?
Comme pour tout nouveau projet, évolution ou transformation, la peur de l’inconnu me visite plusieurs fois par jour… Elle me fait douter… Elle me fait prendre conscience du chemin parcouru, elle m’ancre dans ma mission et dans la raison pour laquelle je fournis autant d’efforts. Et ce faisant, elle permet de faire émerger en moi le courage d’oser continuer, d’apprivoiser le succès qui cogne très fort à ma porte.
Chose surprenante, lorsque je lâche prise et me libère ainsi temporairement de ma peur de décevoir, de magnifiques synchronicités se manifestent. Ce qui est, je dois l’avouer, une étrange sensation, mais une sensation nécessaire à l’avènement du succès : mes freins et autres blocages plus ou moins conscients se débloquent alors d’eux-mêmes, et cela me permet de savourer avec une légère anticipation ce qui est en train de survenir de positif, les derniers mètres à franchir avant d’atteindre le but visé.
J’ai cherché dans la littérature des explications à ce phénomène. J’ai réfléchi à ce sujet. Et j’ai saisi que cette toute dernière marche sur l’escalier de la confiance en soi ne nécessitait en rien un travail intellectuel et mental, mais tout autre chose. Quoi, au juste? Je compte bien vous en parler dans les prochains mois dans cette chronique…