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Olivier Laquinte

Transformation numérique

Olivier Laquinte

Expert(e) invité(e)

Être ou ne pas être sur une plateforme de commerce en ligne?

Olivier Laquinte|Publié le 21 juin 2021

Être ou ne pas être sur une plateforme de commerce en ligne?

Il n'y a pas qu'Amazon: d'autres plateformes de marché en ligne pourraient être mieux adaptées à votre spécialité. (Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. En entendant parler d’Amazon, la plupart des entrepreneurs ressentent automatiquement une montée d’adrénaline, comme s’ils voyaient un ours dans les bois. Prêts à fuir ou à attaquer.

Amazon est avant tout ce qu’on appelle «un marketplace», et il en existe des centaines. Ce sont des plateformes tierces où les entreprises peuvent promouvoir et vendre leurs produits et services sans nécessairement développer un site transactionnel.

L’émergence des places de marchés électroniques

Les places de marchés électroniques ont connu une croissance importante au cours de la dernière décennie. Plus précisément, plus de la moitié des principales places de marchés du monde ont été lancées lors des sept dernières années.

En 2018, les ventes à des tiers via les places de marchés ont représenté 80% du volume global de marchandises brutes en ligne, pour les 20 meilleures entreprises de commerce électronique dans le monde. Les ventes directes au détail n’ont représenté que 20% du volume brut de marchandises.

Les avantages de la vente sur les places de marchés sont notamment l’acquisition de nouveaux clients, l’augmentation du volume des ventes, l’accroissement de la part de marché, l’accès à des informations et à des analyses sur les clients ainsi que la mise en valeur de la marque.

Selon un sondage réalisé en juillet 2019 auprès d’acheteurs canadiens, les places de marchés représentent 55% des achats en ligne au Canada.

Entre 2019 et 2020, le top 100 des places de marchés dans le monde a affiché une croissance de 29% et la somme totale des ventes s’élève à 2,67 trillions de dollars.

Les géants Amazon et Alibaba sont les noms qui viennent naturellement en tête quand on pense aux places de marchés dans un contexte business-to-consumer (B2C). Quelques entreprises dites de «briques et mortier» sont désormais des places de marchés. Pensons à Walmart, Best Buy et plus récemment, La Baie d’Hudson, qui se sont réinventées en adaptant leur offre en ligne. Plus près de nous, de grandes entreprises québécoises empruntent la même voie. Pensons notamment à Simons qui offre l’opportunité à des artistes et des designers de vendre sur sa plateforme en ligne.

Les places de marché peer-to-peer (P2P) ont également connu une grande popularité, notamment dans le secteur des transports; en l’occurrence, des entreprises du marché des taxis comme Uber et Lyft, un concurrent direct d’Uber. Cette émergence s’observe également dans d’autres secteurs tels que l’immobilier ou les services. Faire un suivi de l’évolution des places de marché P2P est d’autant plus intéressant qu’IKEA a récemment acheté TaskRabbit, une plateforme de services permettant aux utilisateurs de publier et de réaliser des tâches dans leur quartier.

Quant aux places de marché business-to-business (B2B), elles comprennent les très réputées Amazon et eBay, qui sont à la fois des entreprises B2B et B2C, mais aussi Alibaba, une grande entreprise multinationale chinoise, mais également la plus grande place de marché généraliste B2B d’Asie. Lorsqu’on considère des secteurs spécifiques, les principales places de marché B2B en Amérique du Nord sont Uship pour le secteur de la logistique et du transport, vinSUITE dans l’industrie alimentaire, Net32 pour les fournitures médicales et Car-Part dans l’industrie automobile.

 

Les questions à se poser avant de se lancer

Avant de se lancer sur une place de marché, il importe de se poser quelques questions; la première étant d’identifier la bonne place pour votre entreprise.

Bien que de nombreuses plateformes comme Amazon, eBay, Wish et AliExpress soient généralistes, d’autres sont plus spécialisées. Par exemple, si vous cherchez à vendre des produits artisanaux et rétro, Etsy est la place de marché mondial idéale. Si vous travaillez dans le secteur de la mode et que vous cherchez à vendre des vêtements et des accessoires tendance sur une place de marché réputée, ASOS Marketplace est une excellente option. Best Buy Canada est une excellente place de marché si vous souhaitez vendre des produits électroniques. Wayfair est une autre option pour la vente des meubles et des articles pour la maison.

Vient ensuite l’analyse des conditions, car oui, elles ont toutes leurs propres règlements; quelles sont les exigences en termes de service à la clientèle, de délais de livraison, de politique de retours. Les coûts sont évidemment un facteur déterminant: eBay et Amazon facturent environ 10% de commission et Etsy, autour de 3,5%. Il y a aussi des coûts reliés à l’achat de mots-clés pour améliorer votre référencement à l’intérieur d’une place de marché. Il y a plus de 300 millions de produits sur Amazon. Si votre produit n’est pas unique, il faudra investir pour que les consommateurs vous sélectionnent.

Vous devrez aussi prendre en considération les frais de livraison et la logistique afin de conserver vos marges de profits. Certaines plateformes proposent un support et offrent un service clé en main pour l’expédition. Poste Canada est par exemple une excellente source d’informations pour réfléchir à l’expédition.

Si vous cherchez à exporter votre produit ou à élargir votre clientèle, les places de marché sont certainement une belle option. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des experts pour choisir le bon canal et vous préparer adéquatement. Si vous cherchez plutôt à rejoindre votre marché local, il est possible qu’une optimisation de votre stratégie SEO/SEM soit plus appropriée.

Bref, être ou ne pas être sur une place de marché: telle est la question.