Il n’y a pas une seule bonne réponse à la question: sommes-nous une «bonne» équipe? (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Je suis certaine que vous et vos collègues êtes une bonne équipe.
Or, qu’entendez-vous par «bonne»? Par rapport à quoi? Dans quel sens? Par rapport à qui? Est-ce qu’elle n’est composée que de collègues autonomes?
Et si on ne peut qualifier de «bonne» notre équipe, à qui est-ce que la faute incombe?
Les quatre phases de développement d’un groupe
Dans les faits, les équipes évoluent, comme les humains!
Nous vous proposons de scruter votre équipe à la lumière des quatre phases de son développement:
1. Création
2. Confrontation
3. Cohésion
4. Performance
La notion de performance fluctue en fonction du stade de développement de l’organisation.
Phase 1: la création
À cette étape, l’équipe apprend à effectuer son travail dans son environnement. Elle tente de déterminer :
Comment travailler pour être techniquement bonne dans ce projet ou cette entreprise?
Les relations entre les équipiers sont polies et sans histoires.
Être «bon» lors de la création de l’équipe signifie se doter rapidement d’outils de travail collectifs pour apprendre à faire notre métier et à réaliser l’essentiel de nos tâches.
On apprend à utiliser des gabarits, des pense-bêtes, des outils.
On cherche à uniformiser nos façons de faire!
Phase 2: la confrontation
Échanges houleux, négociations, guerres de pouvoir sont au menu.
L’équipe cherche à définir ses limites et se concentre sur :
Comment les collègues doivent-ils interagir au sein de leur organisation?
Elle définit ce qui sera permis ou non dans l’équipe.
Lors de cette phase, un groupe performant apprendra à se connaitre, à développer la confiance entre ses membres, à s’entendre sur des règles de conduite et à les respecter.
Phase 3: la cohésion
L’équipe sait maintenant comment réaliser les aspects techniques de son travail et comment travailler ensemble. Elle porte ensuite son attention sur :
Comment optimiser ses opérations courantes?
Lors de la troisième phase, l’équipe arrive à prendre en charge ses enjeux opérationnels : les 20 % des actions qui génèrent 80 % des résultats.
Être une «bonne» équipe à cette étape, c’est se faire confiance, prendre des décisions ensemble (sans l’implication du patron). C’est aussi maîtriser les aspects prévisibles du travail et anticiper les enjeux normaux.
Phase 4: la performance
L’équipe gère maintenant la majorité des situations, les cas opérationnels ainsi que les plus rares.
Le niveau de qualité technique des joueurs est très élevé et la complicité entre les coéquipiers est optimale. L’équipe cherche à :
Optimiser et fluidifier nos réalisations?
Il y a généralement consensus: on fera ici référence à une équipe performante et autonome. Elle impressionne par ses méthodes de travail et de communication continuellement améliorées.
Et les gestionnaires dans tout ça?
Il n’y a pas que sur les épaules des employés que repose la responsabilité de faire en sorte que l’équipe soit performante : leur gestionnaire aussi a un rôle à jouer.
Est-ce que la personne qui dirige l’équipe laisse assez d’espace à ses collègues pour qu’ils et elles développent leur autonomie? Accorde-t-elle sa confiance à ses coéquipiers? Est-ce qu’elle reconnait la progression de son groupe? Son approche de la gestion est-elle adaptée au stade de développement de son équipe, ou est-elle figée?
Soyez bienveillant envers votre équipe
Il n’y a donc pas une seule bonne réponse à la question: sommes-nous une «bonne» équipe?
Loin d’être contraignante, cette idée permet la souplesse et la tolérance nécessaires à toute évolution. Le contexte est important.
À certains moments, apprendre à bien faire son métier dans son environnement de travail est le mieux qu’on puisse faire.
À d’autres, apprendre à travailler ensemble, à collaborer alors qu’il y a des tensions dans l’équipe, des personnalités fortes, et parfois même des clans, c’est ce dont les «bonnes» équipes font preuve.
Gardez en mémoire que l’évolution d’une équipe est loin d’être linéaire. Il arrive qu’une équipe en phase de performance (4) passe à la phase de création (1). Il est très courant d’observer ce phénomène lorsque deux équipes fusionnent par exemple.