La responsabilité de la lutte aux fausses nouvelles repose avant tout sur chacun d’entre nous. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Bien que ce soit en 2016, lors de la première campagne électorale de Donald Trump, que le terme «Fake news» a gagné en popularité, son origine date de la fin du 19e siècle. La propagation de fausses nouvelles est vieille comme le monde mais, c’est vers 1890 que le terme a vu le jour en raison des unes sensationnelles de certains journaux de l’époque qui n’hésitaient pas à contourner l’éthique journalistique afin de vendre des copies.
Définir le fake news est une tâche complexe. Au premier regard, le partage de nouvelles ou informations mensongères ayant comme objectif de manipuler le public semble être une définition adéquate. Cependant, le fake news peut aussi être grandement utile !
L’histoire nous a souvent démontré l’importance de la fausse nouvelle. On a qu’à penser à l’Opération de diversion Bodyguard que les Alliés ont mise en place en 1943 afin de cacher leur plan de débarquement sur les plages de Normandie à l’Allemagne nazi. Grâce à une vaste opération de désinformation, les Alliés ont dupé l’ennemi et changé le cours de la guerre.
La diffusion de fausses nouvelles est aujourd’hui une arme mettant en danger la démocratie notamment en raison de l’explosion des canaux de communications sur lesquels elles se propagent tel un virus. Malheureusement, comme nous avons pu en être témoins tout au long de la pandémie, par exemple, une fois la nouvelle partagée, elle devient presque inarrêtable.
Étant interconnecté plus que jamais entre nous, les plateformes sur lesquelles des milliards d’entre nous se connectent au quotidien deviennent aussi dangereuses qu’une arme traditionnelle. En y rajoutant les prouesses technologiques que l’intelligence artificielle arrive à créer, telle que littéralement «mettre» des mots dans la bouche d’une personne, mots qu’elle n’a jamais dits, la fausse nouvelle partagée et disponible en quelques clics sur des milliards de téléphones devient un véritable danger pour nos sociétés. Bien que l’utilité de ses plateformes ne fasse aucun doute dans certains cas, leur côté sombre me fait craindre le pire.
La question se pose, en faisons-nous assez pour lutter contre les fakes news ? Tristement, la crise que les médias traditionnels traversent actuellement n’aide pas la cause. En perdant la majorité de leurs revenus publicitaires, ils se retrouvent fragilisés au moment même où le contenu journalistique qualitatif et indépendant est plus que jamais nécessaire afin de lutter contre l’avalanche de fausses nouvelles qui inondent les médias sociaux.
Pour conclure, je suis convaincu que la responsabilité de la lutte aux fausses nouvelles repose avant tout sur chacun d’entre nous. C’est à nous, le public, de nous assurer de «consommer» nos nouvelles en en vérifiant la provenance des sources, en n’hésitant pas de remettre en question ce qu’on lit et en contre-validant toutes nouvelles ou informations que l’on soupçonne être fausses.