Seulement pour l’année 2020, les revenus d’Amazon ont frôlé les 500 milliards. (Photo: courtoisie)
BLOGUE INVITÉ. Tristement, je n’ai pas d’autre choix que me poser sérieusement la question. En effet, plus j’analyse leur modèle d’affaires, plus je réalise qu’Amazon a stratégiquement bâti un spectaculaire empire tentaculaire qui laisse très peu d’oxygène, voire aucun, à la concurrence.
Attention, malgré le fait que je sois un ardent promoteur et défenseur des PME du Québec, je ne crois pas qu’être simplement «contre Amazon» ait une quelconque incidence envers ce mastodonte du monde des affaires.
Pour bien comprendre son influence, il est important de mettre en contexte la puissance de ce groupe d’entreprises créées par Jeff Bezos en 1994. Seulement pour l’année 2020, les revenus d’Amazon ont frôlé les 500 milliards, dégageant au passage plus d’une vingtaine de milliards de profits!
Employant près d’un million et demi de personnes, Amazon est majoritairement connu grâce à sa place de marché en ligne. Pourtant, elle tire la majorité de ses revenus grâce à ses autres filiales, telles que les services d’abonnements, la technologie infonuagique, le commerce de détail ou les revenus obtenus des tiers vendeurs utilisant sa plateforme.
Nous avons tous été témoins, aux premiers jours de la pandémie, de l’essor de l’achat local. Emboîtant le pas, plusieurs, notamment à travers l’initiative du Panier Bleu par exemple, ont tenté l’impossible: offrir une option locale pour remplacer le géant Amazon.
Bien que je souligne le courage de ses entrepreneurs et le bien-fondé de l’idée, je reste perplexe devant la croyance qu’Amazon n’est qu’une entreprise de vente en ligne comme une autre. Car le problème, il est là!
Comme je l’écrivais dans une chronique précédente, «la réelle valeur de l’entreprise fondée par Jeff Bezos n’est pourtant pas la vente en tant que telle, mais plutôt la logistique et le transport derrière celle-ci. Il n’y a pas vraiment d’avantages compétitifs à vendre de tout et n’importe quoi en ligne comme mille et un autres sites web. Cependant, de préparer et de livrer des millions de commandes à travers la planète en moins de 24 heures s’avère un game changer absolument incroyable.»
Pour être clair, pour avoir la moindre chance contre Amazon, il ne suffit pas d’offrir une belle plateforme de vente en ligne incluant une panoplie de produits locaux. Il faut aussi mettre sur place un réseau provincial d’entreposage, de distribution, de transport, et surtout s’assurer d’avoir les dizaines de milliers de produits en inventaire prêts à se faire emballer à la seconde près après l’achat! Le client d’aujourd’hui veut non seulement un parcours consommateur sans friction, il veut aussi le meilleur prix et recevoir le tout… la veille!
Amazon a non seulement les moyens financiers pour anéantir la concurrence, alors qu’ils ont développé, au fil des années, une infrastructure logistique, une intelligence d’affaires et un réseau de partenaires unique au monde et c’est pour cette raison qu’ils occupent aujourd’hui autant d’espace.
La question doit cependant se poser. Doit-on abdiquer envers Amazon et accepter de vivre sous son «joug ou tenter la chance de se battre et espérer un miracle? Au fil des années, Target, WalMart et bien d’autres, aux poches mille fois plus profondes que nous tous combinés, ont essayés sans grand succès.
Selon moi, il existe une troisième option: le client. Oui, vous avez bien lu. Amazon ne doit son succès qu’à une seule et unique personne, son client.
Je vous entends déjà dire que mon option a autant de chance de réussir que les Canadiens de remporter la Coupe Stanley cette année… Ça va être difficile!
Ne devrions-nous pas tout de même tenter notre chance? Le «Fabriqué en France» est très populaire chez nos cousins outre-Atlantique, le «Made in America» l’est tout autant au sud… Pourrions-nous convaincre les Québécois de consommer local, pas juste en temps de crise, mais tout au long de l’année?
Tout comme en mars 2020, où nous avons réalisé que collectivement nous pouvons avoir une réelle incidence directe sur notre économie en consommant local, pourquoi ne pas viser à convaincre le client, plutôt que d’essayer de se battre contre le géant?
Certes, le défi semble titanesque, mais selon moi, le jeu en vaut la chandelle! Et vous, qu’en pensez-vous?
Quoi faire pour trouver le bon investisseur privé? L’investissement privé peut parfois sembler être une démarche périlleuse aux PME à la recherche de financement. Après tout, il n’est pas simple de trouver le bon partenaire qui saura propulser vos activités, et non alourdir la gestion de vos affaires.