Féminisme et wokisme: un combat pour sauver des vies
Le courrier des lecteurs|Publié il y a 4 minutes(Photo: Adobe Stock)
Un texte de Gabrielle Landry, avocate et consultante au cabinet de relations publiques National. Elle fait partie de la 3e cohorte de Génération d’impact de la Jeune chambre de commerce de Montréal (JCCM), à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
COURRIER DES LECTEURS. Dans les derniers jours, plusieurs d’entre nous ont senti une fatigue. Un jeu de traction entre l’insurgence des voix féministes et celles d’un conservatisme assumé. Plusieurs ont détaillé de façon éloquente le mouvement de colère à travers le Québec. Ce n’est pas comme si les raisons de se rebeller manquaient à l’actualité récente.
Les dernières semaines nous aurons poussées, femmes et alliés, à se battre pour nos droits. Aujourd’hui, comme tous les jours, de la micro-agression à la violence, le féminisme sera nécessaire tant qu’il aura des répercussions sur — ou nous coûtera — nos vies.
Trop d’équité, de diversité et d’inclusion?
De l’autre côté du mouvement féministe se sont levées des voix dissonantes, anti-wokes, que je qualifierais aussi gender fatigue: un phénomène de lassitude face à la lutte pour l’égalité des genres, principalement dans le monde du travail.
Pourtant, derrière chaque «on ne peut plus rien dire», «on ne peut plus rien faire» ou «sommes-nous allés trop loin?» se trouve encore et toujours une culture patriarcale hétéronormative qui a des répercussions indirectement et directement sur des vies.
Ce n’est pas facile de se battre contre la violence. Ce n’est pas confortable d’être d’aucun bout du bâton, je le concède. Tout un chacun, de son côté du clivage, est fatigué. C’est taxant, mais le statu quo nous coûte encore trop cher.
L’agression et la résistance sont journalières pour certaines personnes qui marchent contre le vent.
Dans le monde des affaires, un mémoire de la Jeune chambre de commerce de Montréal (JCCM) a dévoilé en 2023 que seulement 35% des postes de gestion au Québec sont occupés par des femmes, que 39% des personnes au Québec estiment que de révéler son homosexualité au travail peut nuire à sa carrière professionnelle et que 33% des personnes au Québec hésiteraient à embaucher une personne trans.
La culture des affaires reflète souvent nos biais sociétaux. Les tours de bureaux ne sont que des miroirs de ce qu’il se trame au quotidien…
Nous comptons déjà plus de féminicides en 2024 dès septembre que dans toute l’année 2023 au Québec, selon les médias. Rappelons que dans cette quête vers l’égalité pour tout le monde, ces chiffres font écho avec les statistiques LGBTQ2+ encore plus criantes. Selon des données du Gouvernement du Canada, 39% des personnes répondantes de la communauté déclarent avoir été victimes de violence au cours des cinq dernières années en raison de l’homophobie, de la transphobie, de la biphobie ou d’autres formes de discrimination liées à leur orientation sexuelle, à leur identité de genre ou à leur expression de genre.
En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et à l’aube du 35e anniversaire de la tragédie de la Polytechnique, souvenons-nous que l’inaction à un prix: parfois, une micro-agression peut faire basculer la vie d’une personne.
Toutes ces femmes, je me souviens d’elles.
Souvenons-nous de celles qui ne sont plus, et respectons celles qui sont encore.
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