Fidéliser, c’est surtout agir relativement aux problèmes: une injustice, un geste de harcèlement, un conflit entre collègues, un gestionnaire méprisant. (Photo: 123RF)
Après cinq années à rencontrer des équipes engagées et des employeurs inspirants, j’en viens à un constat: il faut fidéliser par l’action et non par l’anticipation de leurs besoins. Ce qui rend exceptionnelles ces actions, c’est la capacité de l’employeur d’impliquer les employés dans les mesures visant à les fidéliser. Rien n’est imposé, tout est communiqué. Ainsi, les meilleures actions débutent par l’écoute. Aujourd’hui, la fidélisation se cocrée.
Bien-être global
La clinique orthopédique Duval mise sur le bien-être du milieu de travail. Son directeur général, Martin St-Amour, explique la philosophie : « Le bien-être des patients et celui des employés sont intimement liés. Il faut appliquer ce que nous savons être des vecteurs de bien-être. Nous veillons à ce que l’équipe ait les bons outils et les conditions favorables à son épanouissement. Nous appliquons ce qui est enseigné dans le métier de soin. Nous créons des liens et notre équipe peut faire de même avec les patients. » Qu’avez-vous besoin ? Que puis-je faire ? demande régulièrement la directrice des ressources humaines Audrey Mongrain aux employés. Ensuite, elle agit. La considération est au cœur des actions.
Culture 100% authentique
Dju Design attire, puis fidélise par la culture organisationnelle. La fondatrice, Julie Bernèche, mentionne : « Tous les documents, la reconnaissance et les politiques sont bâtis selon la culture organisationnelle. Nous envoyons même un Culture Book© au candidat intéressé par un emploi. Nous attirons ainsi les gens qui adhèrent à qui nous sommes et avec qui il y a une complicité naturelle ». La chargée de projets, Anny Bessette, valide l’approche : « C’est rare de voir une culture autant implantée et bien communiquée. C’est pleinement ressenti quand on se joint à l’équipe. Nous avons envie de rester. »
Pouvoir d’agir aux employés
Nicolas Labrie, fondateur de la firme d’architecture LabNco, opte pour la transparence, la communication et la responsabilisation. En ayant accès à la stratégie de croissance et aux résultats financiers, il montre sa confiance aux employés et leur donne les moyens d’agir. L’équipe en témoigne : « Grâce à cette ouverture, nous nous sentons à l’aise de proposer des améliorations. Pas uniquement pour être plus performants, mais aussi pour trouver ce qui nous convient le mieux, afin qu’on soit bien et impliqués. »
Profit partagé
Le partage des profits gagne en popularité. Outre les programmes de bien-être, l’entreprise Centiva a implanté le programme Ascension. « Après cinq années de services, les employés se partagent 10 % des profits annuels. Cette mesure a un effet concret sur le sentiment d’appartenance, le respect des budgets alloués aux projets et sur la productivité. », mentionne Olivier Clément, directeur des opérations.
Former les gestionnaires
Pour améliorer l’expérience employé, il faut former les gestionnaires. Plus ils comprennent le management et le leadership, meilleure sera leur posture de gestion. Inversement, plus ils sont laissés à eux-mêmes, plus ils feront de faux pas. Habituellement, ces erreurs d’apprentissage affectent l’expérience employé et, donc, la fidélisation. Comme l’explique la conseillère en développement organisationnel de BonBoss, Catherine Whitehead : « Ce qui plaît à un ne fait pas toujours le bonheur de l’autre. » Alors, un gestionnaire qui connaît son équipe saura capter ce qui importe à ses membres.
Fidéliser, c’est surtout agir relativement aux problèmes: une injustice, un geste de harcèlement, un conflit entre collègues, un gestionnaire méprisant. Par peur de perdre un employé clé, des gestionnaires acceptent l’inacceptable. Voilà la meilleure façon de détruire une culture et de perdre des employés dévoués. Tout abus l’emporte sur les initiatives de fidélisation.