(Photo: Hannah Busing pour Unsplash.com)
BLOGUE INVITÉ. Pourquoi je fais ce que je fais? Parce que l’harmonie au sein des familles en affaires, je ne l’ai pas seulement tatouée sur le cœur… je l’ai tatouée sur le corps en entier. Eh oui, mes expériences dans des entreprises familiales m’ont laissé plusieurs cicatrices, que j’ai décidé de transformer en beaux tatouages.
Avec onze transactions à mon actif, dont trois en entreprises familiales, j’ai vécu les deux côtés de la médaille puisque j’ai été repreneuse et cédante. Vous savez ce que j’ai remarqué? Malgré la bonne volonté de tout le monde, maudit qu’on a le don de faire les affaires tout croche. Oui, oui, je m’inclus dans le «on» parce que même si je suis fière de mes bons coups, j’ai beaucoup appris de mes moins bons coups.
Ces expériences, combinées à un baccalauréat en psychologie, à une maîtrise en administration des affaires, à une certification comme médiatrice et à une formation du Family Firm Institute, font en sorte que je me sens comme un poisson dans l’eau lorsque j’accompagne les familles en affaires au moment d’un transfert d’entreprise.
Un processus complexe
Trop souvent dans ma carrière, j’ai vu des cédants se baser sur les résultats d’un test psychométrique pour choisir celui ou celle qui reprendra les rênes de l’entreprise. Grave erreur!
Attendez avant de me lancer des tomates ou de m’écrire un courriel de bêtises. Je n’ai absolument rien contre les tests psychométriques. Au contraire, j’y ai recours régulièrement avec mes clients. Toutefois, ces tests devraient être utilisés à la fin du processus et non comme unique facteur dans la prise d’une décision.
Avant d’arriver au test psychométrique, il faut d’abord réaliser une réflexion profonde:
– Comment se porte l’industrie dans laquelle vous évoluez?
– Quel est le positionnement de votre entreprise dans l’industrie?
– Quelle est la vision de l’entreprise?
De cette réflexion découle un grand défi, celui qui devra être relevé par le repreneur. C’est lorsque l’on connaît ce grand défi que l’on peut définir le profil du poste. Et c’est seulement lorsque l’on connaît ce profil qu’un test psychométrique s’avère vraiment utile.
Au cours de mes interventions, j’ai vu à plusieurs reprises des repreneurs potentiels changer d’idée. Certains se sont rendu compte qu’ils ne souhaitaient pas relever ce grand défi. D’autres n’avaient tout simplement pas le style de leadership nécessaire pour diriger l’entreprise. Eh oui, être à la tête d’une grande firme d’architecture à Montréal n’exige pas le même style de leadership que dans un bar de danseuses en Abitibi!
L’étoffe d’un leader
Ce qui me passionne, c’est aussi aider les familles à distinguer les vrais leaders… parce que ce n’est pas toujours ceux que l’on croit.
Vous voulez savoir ce qui distingue les vrais leaders? Ils:
– S’entourent des meilleurs ;
– Prennent les meilleures décisions pour eux, la famille et l’entreprise ;
– Rallient les autres membres, que ce soit le comité consultatif, le conseil de famille ou le comité exécutif, à réfléchir et à décider de l’avenir ENSEMBLE ;
– N’hésitent jamais à se remettre en question pour s’assurer qu’ils sont bien alignés aux valeurs, à la culture et aux enjeux de l’entreprise, aux besoins de la clientèle et aux souhaits de la famille ;
– Sont crédibles auprès des membres de la famille et du reste de l’entreprise.
Des nuances essentielles
J’aime aussi amener les familles en affaires à explorer des avenues jusque-là inexplorées et à voir les différentes nuances d’une personne ou d’une situation. Vous n’avez pas idée des questions que je peux leur poser pendant nos rencontres.
Ont-ils déjà observé les autres membres de la famille dans un contexte autre que le travail? Comment agit-il pendant le tournoi de basket de son ado ou bien dans une partie de golf? Cette observation permet de voir d’autres attributs qui ne sont pas mis de l’avant dans un contexte professionnel.
Est-ce que vous êtes plus du genre à trouver le beau ou à trouver la faille? Si votre entreprise a besoin d’être redressée, votre leader devra assurément avoir de la facilité et du plaisir à trouver la faille. Sinon, il sera malheureux longtemps.
Combien de temps le cédant et le repreneur devront-ils cohabiter? Six mois, deux ans, dix ans? Comment arriveront-ils à travailler en harmonie pendant tout ce temps?
Et voilà, vous savez maintenant pourquoi je fais ce que je fais et que je dédie ma vie aux familles en affaires. L’harmonie familiale et la pérennité des entreprises, c’est ce qui me «drive» au quotidien!