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Huit technologies du Québec qui rayonnent au CES 2019

Alain McKenna|Publié le 10 janvier 2019

Huit technologies du Québec qui rayonnent au CES 2019

La fusion des mondes réels et virtuels selon Suometry, une des nombreuse startups québécoises présentes au CES 2019.

En déambulant à travers le Consumer Electronics Show cette année, les quelque 180 000 visiteurs attendus dénombreront au moins 23 entreprises du Québec présentes dans le Centre des congrès de Las Vegas et dans les hôtels à proximité. Toutes n’occupent évidemment pas le même espace, et n’ont pas non plus la même mission (Plasticase est au CES depuis des années pour présenter ses divers étuis en tout genre…), mais chacune espère laisser sa marque à sa façon.

Pour les plus petites entreprises, une présence à une foire d’industrie comme celle-ci permet de rencontrer des distributeurs, des clients et, possiblement, des investisseurs et d’autres fabricants de plus grande envergure qui les aideront à percer le marché international.

Voici huit de ces entreprises québécoises présentes au CES cette année. Si, en prime, vous désirez savoir quelles sont les cinq technologies qui marqueront l’année 2019 selon ce qu’on peut voir de façon plus générale lors de cet événement, c’est par ici

Boreas

Boréas

La rétroaction haptique est une interface bien connue des amateurs de jeu vidéo et de la mobilité en général. Il s’agit de cette sensation créée au toucher par de petits moteurs générant une vibration, un cognement, ou autre. Dans le mobile, Apple est probablement la société qui a le plus raffiné cette interface, avec son iPhone et son Apple Watch.

Boréas Technologies se spécialise dans ce secteur, et mise sur une prochaine génération d’interface haptique qu’on pourrait qualifier «d’interface haptique HD», pour ainsi dire. Ce qu’une telle technologie permettrait de faire, c’est de recréer la sensation de diverses surfaces sur l’écran lisse et plat d’un appareil fait de verre ou de tout autre matériau. D’ici 5 ans, Simon Chaput, le PDG de Boréas, promet des rétroactions haptiques bien plus sophistiquées que ce qu’on connait actuellement.

La cible, c’est qu’on puisse déposer l’index sur un écran en verre, et pouvoir ressentir les fibres du tissu d’une chemise qui s’affiche sur cet écran. Imaginez le potentiel de cette technologie pour le commerce en ligne…

edgehog

Edgehog

Edgehog Technologies a mis au point un verre antireflet et particulièrement étanche dont la composition imite la nature afin d’éliminer les reflets de lumière sur la surface du verre. L’exemple cité est celui de papillons nocturnes qui sont dotés d’yeux absorbant entièrement la lumière, et ne provoquant aucun reflet.

Edgehog développe donc des nanostructures sous-longueur d’ondes lumineuses, et en les appliquant à la surface du verre, la lumière est entièrement absorbée. C’est un enjeu important dans l’électronique puisque pour compenser la présence de reflets, les fabricants préfèrent hausser la luminosité des écrans, ce qui accroît leur consommation d’énergie. Une technologie passive aurait des vertus importantes pour améliorer l’autonomie des appareils portables…

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Evolo

Evolo

Le fournisseur d’accès Internet de Dollard-des-Ormeaux a mis au point une plateforme de partage de cet accès au réseau des réseaux qui aiderait les quartiers ou les régions moins favorisés à se connecter sans se ruiner. L’entreprise cite des données de la FCC américaine indiquant que 30 millions d’Américains n’ont pas les moyens de s’offrir un accès à Internet à la maison. Partager la facture avec d’autres ménages les aiderait sans doute à y parvenir…

La technique est somme toute assez simple, puisqu’on la trouve aussi dans les routeurs en maillage pour la maison que vendent plusieurs fabricants depuis quelques années. Il s’agit seulement de couvrir une plus grande superficie, et d’assurer un accès sécurisé et paramétrable aux gens qui partagent cette connexion sans fil.

LeddarVu

LeddarTech

Le fabricant de capteurs pour voitures autonomes de Québec a annoncé cette semaine avoir joint les rangs de la plateforme libre Apollo, du géant chinois Baidu. Cette nouveauté facilitera l’intégration de ses capteurs bon marché dans les solutions développées par les principaux équipementiers du secteur automobile, ceux qui vendent directement leur technologie aux fabricants de voitures.

«Une plateforme ouverte (comme Apollo) est un outil puissant pour créer des partenariats à valeur ajoutée pour tout le monde, d’un bout à l’autre de la chaîne d’approvisionnement du secteur automobile», résume le président de LeddarTech, Frantz Saintellemy.


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PBSC Urban Solutions

À Montréal, il y a les BIXI. À Longueuil, il y a PBSC Urban Solutions, l’entreprise qui licence la technologie donnant vie au service de vélo en libre-service montréalais ailleurs dans le monde. Celle-ci est présente au CES, et ça tombe bien, car elle pourra voir de visu ce qui se fait dans plusieurs villes de l’Ouest américain, notamment l’offre multimodale et combinée de vélos, de trottinettes et même de voitures citadines en libre-service.

PBSC est justement sur place à Las Vegas afin de présenter sa plus récente offrande: le vélo électrique E-Fit. Inspiré du Boost que PBSC a introduit l’an dernier à Barcelone et à Valence, le vélo E-Fit a une batterie plus endurante, et son moteur a été intégré au cadre afin d’offrir un meilleur équilibre et un comportement plus doux.


jami

Savoir Faire Linux

Le créateur de logiciels libres de Québec (qui est maintenant à Montréal) est présent à Las Vegas afin de présenter une nouvelle application de communication universelle appelée Jami. SFL présente cette nouvelle appli comme un «précurseur de l’Internet post-GAFAM», s’appuyant sur une configuration libre, sécurisée et «distribuée», dans le sens où elle ne passe pas par un serveur central contrôlé par une seule entité.

Comme l’indiquait le Commissariat à la vie privée l’an dernier, les internautes sont au fait des risques liés à l’utilisation d’outils de messagerie propriétaires comme Messenger, de Facebook, WeChat, ou autres, mais se résignent à les utiliser, faute de trouver une solution de rechange qui leur convient. Jami souhaite devenir cette solution de rechange. «En 2019, nous voyons au CES des technologies qui devraient inquiéter les utilisateurs sur cette question. Jami préfigure l’internet du XXIe siècle : un internet où la création de valeur n’est plus captée par quelques multinationales, mais restituée à ses utilisateurs», explique Cyrille Béraud, président de Savoir Faire Linux.

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suometry

Suometry

La caméra OmniPolar de cette jeune pousse montréalaise s’est mérité un Prix d’innovation au CES. L’appareil est conçu de manière à capter son environnement en pleine stéréoscopie (pensez réalité virtuelle) et en direct, afin de produire par la suite des vidéos à 360 degrés de haute qualité. Suometry peut aussi calculer des champs de profondeur en temps réel afin de les récupérer dans des applications informatiques en tout genre.

Ce qui distingue la caméra OmniPolar d’autres produits du même genre, c’est qu’elle est à la fois portable et très puissante, capable de capter puis de traiter les images qu’elle capte en une fraction de seconde (25 millisecondes, pour être exact). On pourra bientôt enfiler un casque de réalité virtuelle et se transposer en direct dans un autre lieu de la planète, de façon virtuelle, mais comme si on y était pour vrai.


TechMed 3D

L’entreprise du chemin Olivier à Lévis propose des outils de numérisation du corps humain destinés au secteur médical. Ça peut sembler banal, mais une telle technologie peut avoir des effets majeurs sur l’accès aux soins. TechMed 3D cite en exemple un organisme indien qui a mis au point une prothèse de pied qui n’a besoin que de quelques paramètres, plus une numérisation de la jambe du patient, afin d’être ajustée avec précision à ses besoins. Mieux encore : cette prothèse est plus abordable, puisqu’elle nécessite peu d’ajustements au moment de sa production.

TechMed 3D tente donc de démocratiser l’accès aux outils numériques en santé, proposant même une solution de numérisation pouvant être jumelée à un téléphone intelligent pour fournir un rendu d’une partie du corps humain.

Bref, c’est du sérieux. On est loin de la toilette à commande vocale qui a tant fait jaser à la veille de l’ouverture du CES, plus tôt cette semaine…

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