(Photo: 123rf.com)
BLOGUE INVITÉ. J’ai eu la chance la semaine dernière de donner une conférence à l’assemblée annuelle du Fonds d’innovation et de développement économique local de la Matanie (FIDEL) à Matane en Gaspésie. Je connaissais de nom cet organisme, mais ce que j’ai découvert lors de ce passage est absolument exceptionnel!
«En mai 2015, le président du Groupe Bertrand-Rioux, François B. Rioux, réalise que la morosité prend d’assaut la population de la Matanie. Voyant tour à tour des entreprises, jadis prospères, fermer leurs portes et mettre à pied des milliers de travailleurs et travailleuses, il ne peut laisser cette situation se dégrader. Sa constatation l’amène à convaincre des entrepreneurs qu’il est temps de faire bouger les choses pour stimuler l’économie de la région de la Matanie, où il est né. Selon lui, les entrepreneurs peuvent jouer un rôle important pour assurer le développement économique et la pérennité des entreprises locales», peut-on lire sur la page d’accueil du site Internet de l’organisme.
FIDEL est exactement ce que toute région devrait faire sans tarder. Des entrepreneurs qui se prennent en main et deviennent les acteurs principaux du développement économique d’une région en ne se contentant pas d’être des acteurs de soutien. En discutant avec Jean Langelier, leur directeur en innovation et développement, j’ai été impressionné par ce qu’ils ont réussi à faire en très peu de temps.
Aujourd’hui forts de 132 membres, ils ont réussi à obtenir plus de 1,3 million de dollars, dont la moitié de leurs propres poches, afin de créer un fonds de développement, ainsi qu’un fonds de capital de risque d’un autre million avec des partenaires extérieurs!
Pendant longtemps nous avons attendu, impuissants, que le gouvernement arrive avec de grands projets pour stimuler l’économie des régions. Pendant trop longtemps, les acteurs économiques attendaient que les opportunités tombent du ciel. Ce temps est révolu.
Nous devrions tous nous inspirer du modèle FIDEL. La réalité d’être en affaires en région n’est pas toujours évidente. Les distances, les difficultés de transport, le peu de «masse critique», le coût des déplacements et la saisonnalité du tourisme et même de certaines industries font en sorte qu’on ne peut jamais s’asseoir sur ses lauriers. Une fermeture d’usine, un ralentissement économique et tout peut basculer.
La tendance est forte et j’espère qu’elle ne fait que commencer. Voir une communauté d’affaires prendre en main sa propre destiné est, à mes yeux, une excellente nouvelle. Qui de mieux placer pour connaître les besoins ou pour faire les bons choix?
En tant que passionné d’entrepreneuriat, mon voyage en Gaspésie a renforcé ma croyance que les régions du Québec sont de véritables pépites de talents et d’idées. Je trouve bien triste, qu’à Montréal en particulier, on ne regarde pas plus ce qu’il s’y fait.
Ce type d’initiative prouve que la vitalité d’une région est grandement liée aux actions de ses habitants. Que ce soit le monde des affaires, de la culture ou des agriculteurs/ éleveurs, l’action est la première étape vers le succès.
Je lève mon chapeau bien haut aux Matanais qui ont dit non à la morosité et oui à l’action!