Depuis une vingtaine d'années, nous assistons à une révolution entrepreneuriale qui en a incité plusieurs à se lancer, tout comme moi, en affaires. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Ceux qui me connaissent savent à quel point m’être lancé en affaires a été pour moi un choix que je ne regretterai jamais. Bien que cette aventure me malmène parfois, le fait de pouvoir vivre de mes idées, de ma passion, est un réel privilège.
Depuis une vingtaine d’années, nous assistons à une révolution entrepreneuriale qui en a incité plusieurs à se lancer, tout comme moi, en affaires. Autrefois «métier» de l’ombre, je ne compte plus aujourd’hui les balados, les émissions de télé, les revues spécialisées et j’en passe qui abordent toutes les facettes du quotidien entrepreneurial.
Au Québec, l’émission Dans l’œil du dragon, à laquelle j’ai l’immense honneur de participer, a fortement contribué à cet essor. À peine quelques mois avant la première saison diffusée en avril 2012, rares étaient ceux qui auraient parié que l’émission devienne l’une des favorites du grand public attirant en moyenne, 13 saisons plus tard, pas loin de 700 000 téléspectateurs!
En démystifiant les coulisses du monde des affaires et en permettant à des centaines d’entrepreneurs des quatre coins de la province de présenter leurs entreprises ainsi que leurs histoires devant une telle audience, Dans l’œil du dragon a inspiré des milliers d’entre nous à tenter notre chance en affaires.
Cependant, comme pour toute industrie, l’évolution économique, et surtout démographique, influence grandement les modèles d’affaires. Et c’est exactement ce qui se passe dans le monde de l’entrepreneuriat.
Selon une récente étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 76% des propriétaires de PME comptent se retirer de leur entreprise, notamment afin de prendre leur retraite. Dans cette même étude, on apprend qu’à peine 9% d’entre eux ont un plan de relève et que pour plus de la moitié (54%), la recherche d’un successeur représente leur plus grand défi. Sommes-nous au début d’une nouvelle ère du monde des affaires qui verra de moins en moins d’entrepreneurs se lancer en affaires et de plus en plus de repreneurs prendre la relève?
En février dernier, afin de répondre à la demande, l’École d’Entrepreneurship de Beauce lançait un nouveau programme afin de préparer et de former dans les cinq prochaines années 1000 repreneurs. Parallèlement, les différents organismes régionaux, tels les Chambres de Commerce, se préparent à cette réalité qui arrive à vitesse grand V.
Le Centre de transfert d’entreprise du Québec défini le repreneuriat ainsi; «Le repreneuriat représente dans une philosophie économique et sociale, la volonté commune pour un repreneur et un cédant d’assurer la pérennité d’une entreprise (PME) viable par le biais du transfert des pouvoirs, du leadership, des savoirs et de la propriété de celle-ci.»
Une véritable mine d’or!
Personnellement, bien que je comprenne ceux et celles qui se lancent en affaires en voulant développer leur propre idée, je vois le repreneuriat comme une véritable mine d’or! Attention! Je ne sous-entends pas que cette option soit plus facile, mais elle contient des avantages indéniables.
En effet, qui ne rêve pas d’avoir, dès les premiers jours, un historique permettant de bien comprendre l’entreprise sur ce qui fonctionne bien ou moins bien. De se lancer en affaires avec une clientèle établie avec à vos côtés un personnel expérimenté et qualifié qui assure une continuité des opérations et facilite votre intégration.
Imaginez vous lancer en affaires avec un mentor qui connaît l’entreprise comme le fond de sa poche avec une infrastructure et des équipements déjà en place. Une entreprise ayant déjà des revenus, qui entretient des relations avec des fournisseurs de longues dates et qui s’est bâtie une réputation, une crédibilité au fil des années.
Je pourrais continuer ainsi pendant encore longtemps tellement je vois des avantages au repreneuriat. Toutefois, comme pour chaque projet que l’on souhaite débuter, une vérification diligente et approfondie est essentielle afin de maximiser les chances de succès. Que ce soit en entrepreneuriat ou en repreneuriat, ce ne sont pas les défis qui manqueront.
Pour conclure, je porterais votre attention sur une spécificité unique au repreneuriat. Contrairement au processus de se lancer seul en affaires où toute émotivité ne se vit bien souvent qu’avec soi-même, devenir repreneur implique de vivre celle-ci avec le vendeur qui, tout comme vous, traversera cette étape en vivant beaucoup de hauts et de bas!
