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Il y aura suffisamment d’ingénieurs en 2033… pour l’instant

Catherine Charron|Publié le 10 novembre 2023

Il y aura suffisamment d’ingénieurs en 2033… pour l’instant

Puisque l’équilibre est précaire, l’Ordre met de l'avant quatre pistes de solution. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. Aux entreprises qui comptent embaucher des ingénieurs au cours des 10 prochaines années, soyez avertis: les besoins en main-d’œuvre devraient croître de 40% en 2033, d’après une récente étude de l’Ordre des ingénieurs du Québec. La bonne nouvelle, c’est que l’offre devrait théoriquement suffire.

Diffusé le 8 novembre 2023, son rapport est une mise à jour des prédictions sur l’horizon 2020-2030 contenues dans son Profil de l’ingénieur d’aujourd’hui et de demain publié en 2021.

Depuis, les conséquences de la pandémie sur l’économie se sont atténuées, et le lancement à l’automne 2021 du programme de bourses d’études Perspectives Québec ont changé la donne.

«L’actualisation de nos prévisions permet par la même occasion d’intégrer les données socioéconomiques les plus récentes ainsi que de nouvelles tendances ayant émergé depuis la parution des projections de 2021», écrit dans son mot d’ouverture la présidente de l’Ordre, Sophie Larivière-Mantha.

À noter que l’analyse menée par Aviseo Conseil ne s’intéresse qu’à la demande et l’offre projeté, et ne tient pas compte de quelconques déficits ou surplus antérieurs à 2023.

 

Nouvelles prévisions

Aux six tendances précédemment identifiées qui affecteront le besoin de cette profession dans la société s’ajoute notamment le «déséquilibre entre l’offre et la demande de logements», et «le rapatriement de l’activité manufacturière des économies émergentes», souligne-t-on.

Certes, certains types d’ingénieurs pourraient d’ici 10 ans manquer. Le génie aérospatial, le génie électrique et électronique devraient enregistrer un déficit, alors qu’on qualifie de léger celui qui devrait être observé du côté du génie informatique et logiciel.

Toutefois, en général, le portrait parait plus optimiste que celui brossé il y a deux ans. Si la tendance se maintient, le nombre de professionnels prêts à travailler devrait dépasser de 1,1% la demande de l’industrie. En avril 2021, l’Ordre tablait plutôt sur un déficit de 1,6%.

Ainsi, c’est surtout la bonification de plus de 20% du nombre de diplômés d’universités québécoises anticipé qui semble contribuer à ces projections plus réjouissantes, tout comme le rehaussement des cibles d’immigration.

«En concentrant notre analyse sur l’adéquation à long terme, on note un marché en équilibre pour l’ensemble de la profession de génie. L’analyse plus raffinée par discipline montre toutefois des déficits dans certains cas», est-il mentionné dans le rapport de 36 pages.

Contrairement à Montréal et Laval, qui d’une part sont plus attractives aux yeux des immigrants et qui hébergent de nombreuses universités où la formation est offerte, les Laurentides, Lanaudière, Chaudière-Appalaches et la Capitale-Nationale pourraient manquer de bras.

 

Maintenir les acquis

Ces prédictions sont cependant tributaires de l’évolution de plusieurs facteurs. L’accélération de la transition énergétique, la demande de logements ou encore le déploiement de chantiers d’infrastructure, tel celui annoncé par Hydro-Québec hier, ou un ralentissement économique qui met un frein au développement en font partie.

Puisque l’équilibre est précaire, l’Ordre promeut quatre avenues afin de s’assurer que l’offre d’ingénieurs suffise en 2033.

D’abord, elle encourage l’État à améliorer, voire bonifier les programmes incitatifs pour rehausser le nombre de diplômés en génie. Pour ce faire, les universités devraient aussi avoir droit à davantage de fonds pour répondre à la demande.

De plus, l’organisation estime que les efforts pour attirer vers ces professions «les femmes et les personnes issues de groupes minoritaires» doivent être plus nombreux.

De leur côté, les entreprises qui embauchent des ingénieurs doivent investir afin d’augmenter leur productivité et développer chez leurs employés les compétences dont ils auront besoin pour mener à bien les grands chantiers à venir.

 

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.

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