Tristan Vendé, cofondateur de Décathlon Canada
INDUSTRIE DU SPORT ET DU BIEN-ÊTRE. Nous avons interrogé trois personnalités d’affaires (le cofondateur d’une enseigne de sport internationale, un investisseur qui a travaillé dans la Silicon Valley et une ancienne dirigeante d’un grand groupe) sur leurs habitudes sportives. Voici leurs réponses.
« Le sport est fondamental pour moi »
« Je ne suis pas trop course à pied ou salle de gym. Je préfère les sports d’extérieur dans la nature : escalade, ski, surf, planche à neige, raquette… Le sport est fondamental pour moi et j’ai toujours choisi les endroits où je travaille en fonction de la qualité de vie que je peux en tirer, notamment sur le plan sportif. J’ai ainsi travaillé, en France, près de Chamonix pour la montagne, ou près de Saint-Jean-de-Luz, sur la côte Atlantique, pour la mer.
À Montréal, je me suis mis à fond au stand-up paddle. Il y a d’ailleurs un plan d’eau à quelques minutes du magasin de Brossard. J’ai toujours une planche gonflable avec moi dans la voiture : dès que j’ai une heure, je peux ainsi aller ramer, même quand je suis en déplacement.
C’est ma façon de recharger mes batteries et de me reconnecter à moi-même, en pleine nature. Il y a un côté apaisant et revigorant. Il y a évidemment des semaines où je ne touche pas l’eau, car je n’ai pas vraiment le temps. Mais je me sens mal si je ne fais pas de sport. Je le sens très rapidement, je m’énerve plus facilement.
On est en train de bâtir un entrepôt à Montréal et on a prévu de mettre un terrain de sport en plein milieu pour les employés. D’ailleurs, dès qu’on fait une grande réunion chez nous, il y a un moment de sport. On se rend compte que cela peut aider à régler des tensions. Pendant des décennies, on a privilégié la tête et on cantonnait le sport à la compétition. Mais on a fondamentalement besoin de sport en tant qu’humain. »
Manon Brouillette, présidente du CA du quartier de l’innovation de Montréal
« J’intègre le sport à d’autres activités que je dois faire »
« Cela fait presque 10 ans que j’intègre le déplacement actif dans mes journées. Je me déplace ainsi souvent en courant. Pour rentrer du travail, pour me rendre à une rencontre… même parfois pour aller au cinéma les fins de semaine ou, avec mon mari, pour aller déjeuner au restaurant ! J’y ai pris goût et c’est vraiment agréable. Sinon, tu as toujours une bonne raison de ne pas le faire. Il faut que tu te déplaces de toute façon, donc c’est d’une pierre deux coups. Et tu n’as pas pris du temps à la famille ou au bureau. Tu as maximisé du temps perdu.
L’hiver, comme c’est plus dur de courir le soir dans le noir, je le fais à l’heure du dîner. Je me change et je vais courir 5 ou 6 km. J’essaie vraiment de l’intégrer à mon horaire pour m’assurer que cette activité sera préservée, au même titre que des rencontres avec des employés. D’une part, c’est du temps pour moi. Courir ou faire du yoga, c’est une forme de méditation. Ça me permet de réfléchir ou de m’informer. J’écoute beaucoup de balados. Aussi, depuis toute jeune, j’ai toujours été très active. Ça fait partie de moi. Avec les années, j’ai même fait de l’activité physique une priorité dans ma vie.
Lorsque j’étais chez Vidéotron [NDLR : elle en était présidente et chef de la direction jusqu’en décembre 2018], on avait un gym en bas du bureau. J’avais un entraîneur qui venait me rejoindre deux fois par semaine pour faire de la musculation. C’était le fun de m’entraîner avec les autres employés. Tu as un autre rapport avec tes collaborateurs. »
Sylvain Carle, associé chez Real Ventures
« J’ai une approche très orientée données »
« Je ne suis pas un grand sportif, mais j’essaie d’intégrer des bonnes pratiques dans mon quotidien, malgré des horaires variables et quatre enfants. Je suis ainsi un fervent adepte du vélo, hiver comme été. Comme je passe beaucoup de temps au téléphone, aussi j’essaie aussi de faire mes appels le matin en marchant pour aller au travail ou en fin de journée. J’ai d’ailleurs une approche très orientée données ! J’ai une montre connectée qui me permet de savoir si je fais mes 7 000 à 8 000 pas par jour ou si j’ai mes 8 heures de sommeil.
Avec les collègues et les entrepreneurs, on a aussi pris l’habitude de faire des rencontres en marchant. C’est bon pour la forme, mais aussi pour l’esprit. J’ai en effet souvent mes meilleures idées en marchant.
Chez Real Ventures, on commence aussi à développer la pratique de leadership conscient. Avant une grosse discussion, on va s’imposer un temps d’arrêt pour prendre une respiration ou deux et se concentrer sur nos émotions. Cela nous permet de nous positionner dans un contexte différent et d’être dans le calme… même pendant la tempête ! Car dans l’entrepreneuriat, il y a toujours des vents forts, même quand ça va bien.
Je faisais un peu de yoga quand j’étais à San Francisco. Il y avait des studios de yoga à tous les coins de rue. Certes, ce type de pratique est plus développé là-bas, mais c’est aussi parce qu’ils sont plus obsédés encore par le travail. Cela peut en devenir malsain. Ils surcompensent, car ils surdépensent ! »