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L’action du fabricant américain de semi-conducteurs Intel s’écroulait de 28% à Wall Street vendredi, en matinée à New York, après que le groupe a annoncé un grand plan social pour licencier plus de 15% de son personnel d’ici à la fin de l’année.
Le géant américain perdait ainsi sur le papier plus de 30 milliards de dollars américains (G$US) de valorisation boursière alors que son titre valait 20,95$US, en chute de 28,08%.
Intel, en retard sur ses concurrents dans les puces adaptées à l’intelligence artificielle (IA) générative, a annoncé jeudi vouloir réduire ses coûts de 10G$US en supprimant 15% de ses effectifs.
Le géant américain comptait près de 125 000 employés fin 2023. Ce sont donc quelque 18 000 personnes qui devraient perdre leur travail.
Au deuxième trimestre, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 12,8G$US, moins qu’attendu par les analystes et en baisse de 1% par rapport au même trimestre de 2023.
Surtout, il a publié une perte nette de 1,6G$US, contre un bénéfice net de 1,5 milliard il y a un an.
Le groupe a aussi annoncé qu’il ne verserait pas de dividende à la fin de cette année.
«Notre performance financière a été décevante au deuxième trimestre, même si nous avons franchi des étapes clés en matière de technologie», a reconnu Pat Gelsinger, le patron d’Intel, cité dans le communiqué de résultats du groupe.
L’entreprise a subi au deuxième trimestre des «vents contraires» qui ont freiné la production de composants pour la nouvelle génération d’ordinateurs adaptés à l’IA, selon son directeur financier David Zinsner.
«En orchestrant une réduction des coûts, nous prenons des mesures proactives pour améliorer nos bénéfices», a-t-il déclaré.
Les concurrents d’Intel, comme les groupes américains Nvidia et AMD, qui conçoivent des semi-conducteurs, et le géant taïwanais TSMC, qui fabrique les puces de pointe, capitalisent sur la vague de l’IA générative lancée par OpenAI et sa plateforme ChatGPT fin 2022.
Soucieux de réduire leur dépendance à l’Asie, les États-Unis dépensent des dizaines de milliards de dollars américains pour relancer la production locale de semi-conducteurs.
Intel fait partie des bénéficiaires de cette stratégie. Mais la société a pris du retard dans les puces les plus chères et les plus demandées en ce moment, celles adaptées aux serveurs sur lesquels sont entraînés les modèles d’IA générative.
Elle parie donc sur les composants pour les appareils avec de nouvelles capacités d’IA, notamment les nouveaux ordinateurs portables dévoilés cette année par HP, Microsoft et d’autres.