Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires
  • Accueil
  • |
  • Introvertis et extravertis, tirez profit du télétravail (2)

Introvertis et extravertis, tirez profit du télétravail (2)

Karl Moore|Publié le 05 octobre 2021

Introvertis et extravertis, tirez profit du télétravail (2)

Il est possible de trouver un équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle. (Photo: Kike Vega pour Unsplash)

BLOGUE INVITÉ. Le télétravail dans le contexte de la pandémie de COVID-19 a engendré de nouveaux défis de taille pour les jeunes professionnels introvertis et extravertis. Pour faire suite à mon précédent billet de cette série «Tirez profit du télétravail», qui proposait quelques stratégies pour aider à se démarquer et réussir dans le monde du télétravail, j’aborde en deuxième partie la façon dont les travailleurs de la génération Z peuvent concilier travail et vie personnelle et promouvoir une culture d’entreprise informelle.

 

3. Demandez de l’aide de vos patrons pour trouver l’équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle

Offrir un encadrement continu aux jeunes employés s’avère une stratégie efficace et nécessaire pour leur montrer qu’ils sont valorisés. En effet, 87 % des salariés s’attendent à ce que leur organisation les aide à harmoniser leurs tâches professionnelles et leur vie privée. En répondant aux besoins de leur équipe, les entreprises parviennent à faire du travail à distance un espace sain et productif.

Les ressources en matière de santé mentale et de la résilience sont particulièrement précieuses dans le contexte de la pandémie. Une ingénieure en logiciel extravertie de Ginkgo Bioworks nous indique que les solutions de coaching de sa société l’ont soutenue dans la résolution d’un conflit professionnel. Après avoir été confrontée à un sérieux manque de communication, l’ingénieure affirme y avoir eu recours pour amorcer une discussion en toute franchise avec son supérieur. Cette initiative a permis à son responsable de reconnaître ses inquiétudes, ce qui a mis un terme au différend et a doublé le sentiment d’appartenance de la travailleuse à son organisation.

De son côté, une représentante du développement des affaires introvertie chez Perpetua estime que l’ouverture d’esprit de son gestionnaire en ce qui concerne les conversations délicates et sa tolérance au changement accroît son sentiment d’appartenance.

Étant la seule femme de son équipe, elle avait du mal à accepter le manque de diversité et de représentation féminine. C’est en entamant un dialogue avec son responsable à ce sujet qu’elle a pu s’impliquer dans le processus de recrutement de l’entreprise. Non seulement cela permet d,engager davantage de femmes dans le domaine de la technologie chez Perpetua, mais cela lui permet également de se sentir reconnue et valorisée.

Conseil de pro: le travail à distance ne signifie pas pour autant que vous devez être productif à tout moment. Clarifiez vos priorités et intégrez des activités qui vous rendent heureux quotidiennement. Qu’il s’agisse d’une promenade au parc, d’un déjeuner avec un ami ou d’un exercice physique, trouvez le temps de faire des choses qui vous accordent une pause mentale. Extravertis, n’oubliez pas vos moments extravertis !

 

4. Favoriser une culture d’entreprise informelle

De nombreux participants ont souligné que le caractère jeune et informel du secteur technologique encourageait une culture d’entreprise conviviale et flexible, élément clé pour stimuler l’engagement des employés.

Un chef de produit associé extraverti chez Uber indique que l’apport informel de son environnement de travail a joué en sa faveur. Il observe une plus grande facilité à nouer des liens avec ses collègues qui organisent des interactions décontractées ou discussions autour d’un café.

En revanche, un ingénieur en développement logiciel extraverti travaillant pour Amazon Web Services se dit très déçu par la culture formelle de son équipe actuelle. Cette culture, subie à cause des défis du travail à distance, a eu un impact négatif sur le sens de l’engagement de l’ingénieur, son épanouissement et sa capacité à prendre des risques professionnels. Faisant partie d’une équipe dont les membres partagent peu d’affinités, il ne se sent ni reconnu ni soutenu par ses collègues, ce qui a fait gravement chuter son sentiment d’appartenance au travail.

Au contraire, l’ambiance conviviale au sein de son équipe a généré chez une directrice des ventes et de la promotion introvertie de Bell Canada un profond sentiment d’appartenance. Le cadre informel de son milieu de travail lui a ainsi permis de se sentir à l’aise pour accomplir ses tâches tout en étant à distance.

De son côté, une chef de projet informatique extravertie chez Ubisoft estime que son sentiment d’appartenance à l’entreprise est renforcé par la possibilité d’exprimer ses préférences, de nouer des liens avec ses collègues et de bénéficier d’un horaire de travail flexible.

Conseil de pro: appuyez-vous sur une culture d’entreprise conviviale pour vous exprimer, établir des liens avec vos collègues et faire votre place, et ce, même à distance.

Un environnement de travail virtuel informel se caractérise par la flexibilité, l’ouverture et l’authenticité. Tirez-en un meilleur parti en vous rapprochant de vos collègues qui ont des intérêts similaires en dehors du travail, en écoutant ce dont votre corps a besoin pour se ressourcer et en apportant tout changement qui pourrait améliorer votre bien-être, quel que soit votre lieu de travail.

Le télétravail est là pour de bon. Une étude prévoit qu’entre 25 à 30 % de la main-d’œuvre travaillera à distance au moins quelques jours par semaine d’ici à la fin de l’année 2021, malgré la réouverture des bureaux. Les jeunes professionnels de la génération Z peuvent suivre ces conseils pour s’adapter à cette nouvelle réalité et agir en toute confiance pour se dépasser, même à distance.

 

Karl Moore, Danielle Sukharenko et Stéphanie Ricci. Karl est professeur agrégé dans la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill. Danielle est une diplômée de l’Université McGill, et spécialiste associée des ventes chez IHS Markit à New York. Stéphanie est étudiante en journalisme à l’Université Concordia.