La secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen (Photo: Getty Images)
Janet Yellen, l’ancienne présidente de la Banque centrale américaine (Fed), a été confirmée lundi par le Sénat pour devenir la première femme secrétaire au Trésor.
Mme Yellen, 74 ans, est la troisième membre du gouvernement de Joe Biden dont la nomination reçoit le feu vert des élus après le chef du Pentagone, Lloyd Austin, et la directrice du Renseignement, Avril Haines.
Le vote sur la nomination du secrétaire d’État, Antony Blinken, devrait avoir lieu mardi.
Une démocrate et économiste respectée, l’ex-patronne de la Fed a été choisie par le président Joe Biden pour remplacer Steven Mnuchin à la tête du département du Trésor.
Elle sera le visage de la politique économique du pays en proie à une crise économique causée par la pandémie de COVID-19.
Lors d’un grand oral au Congrès la semaine dernière, celle qui va tenir les cordons de la bourse américaine avait vigoureusement appuyé le massif plan de relance proposé par Joe Biden.
Il faut «voir grand», avait plaidé Mme Yellen. L’administration Biden veut faire passer un gigantesque plan d’aide d’urgence à l’économie de 1 900 milliards de dollars. Celui-ci comprend des aides d’urgence pour les ménages les plus vulnérables et les petites entreprises.
«Il y a un consensus à présent: sans nouvelle action, nous risquons une récession plus longue et plus dure et des cicatrices sur l’économie à long terme», avait justifié Janet Yellen devant les sénateurs.
Flou sur les impôts
La pandémie et son cortège de restrictions à l’activité a mis le marché du travail américain à genoux, un pan de l’économie auquel Mme Yellen, une économiste du chômage, va porter beaucoup d’attention.
Près de 16 millions d’Américains vivent actuellement grâce aux allocations chômage.
Lorsque Barack Obama était arrivé à la Maison-Blanche en janvier 2009, au coeur de la récession provoquée par la crise financière, le taux de chômage était de 7,2%, un peu plus élevé que les 6,7% de décembre 2020, mais les inscriptions hebdomadaires au chômage étaient bien moindres. Les droits aux allocations chômage sont limités dans la durée, ce qui explique parfois la disparité entre le chiffre du chômage et celui des demandes d’aides.
Pour convaincre de voter le nouveau plan de Joe Biden, Janet Yellen a relevé que les taux d’intérêt proches de zéro permettent d’emprunter de l’argent sans que le coût des intérêts n’alourdisse encore la dette des États-Unis.
«À long terme, je pense que les avantages seront bien plus grands que les coûts financiers de ce plan», avait-elle souligné devant les élus.
Elle aura fort à faire car des réticences existent même dans le camp démocrate.
Sur la question des ressources de l’État et des impôts, la secrétaire au Trésor a indiqué qu’elle était d’accord pour augmenter le taux d’imposition des entreprises à 28%.
En 2017, le gouvernement Trump l’avait fait tomber de 35% à 21%.
Les objectifs de réforme pour imposer les plus riches sont moins clairs. Mme Yellen a indiqué que ce ne serait pas «une taxe sur la richesse», mais qu’il s’agirait d’un surcroît d’impôts sur les revenus issus d’investissements pour les foyers qui dégagent un revenu supérieur à un million de dollars.
Sur le sujet houleux avec l’Union européenne des taxes sur les grands groupes du numérique, elle s’est montrée plus ouverte à la discussion que son prédécesseur.
S’agissant de la politique commerciale, Mme Yellen a annoncé sans surprise que, vis-à-vis de la Chine, les États-Unis allaient s’inscrire dans le sillage du gouvernement Trump en déployant un large arsenal d’outils pour contrer les pratiques «abusives», «injustes» et «illégales» de Pékin.