«Demandez à un sprinteur si un dixième, voire un centième de seconde est un détail? Demandez à un chirurgien cardiaque si 2 millimètres trop à gauche ou à droite, c’est un détail?» (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. J’ai eu la chance la semaine dernière d’être invité au congrès national de l’un de nos plus proches partenaires. Après trois ans en virtuel, les principaux objectifs étaient de rassembler et motiver les équipes de ventes.
Ils avaient invité Bruce Kirkby, un explorateur, auteur et photographe canadien comme conférencier d’ouverture. Il nous a fait voyager à travers son propre parcours de vie, et a souligné avec brio le parallèle entre l’effort nécessaire à une expédition et celui qu’il faut avoir sur le terrain, tous les jours, pour ouvrir de nouveaux marchés et convaincre client après client, que nos produits sont les meilleurs.
Plus il nous partageait d’anecdotes, plus je réalisais que peu importe l’aventure dans laquelle nous nous embarquions, l’atteinte de l’objectif final dépendait grandement de notre état d’esprit, de notre préparation et de la force et persévérance déployées.
Une phrase en particulier m’a profondément marqué: «I don’t want to be the best; I want to be the best at getting better!» Depuis le début de sa carrière, Bruce Kirkby n’avait qu’une seule obsession, celle de perpétuellement s’améliorer. Selon ses propres dires, il n’est pas le meilleur grimpeur, nageur, ou pagayeur ; il se lève tous les jours avec comme unique objectif de s’améliorer.
En entendant cette phrase, j’ai immédiatement pensé à ma propre obsession, soit celle du détail. Combien de fois on m’a reproché le temps que je passais sur ce qui paraît être un détail pour la plupart des gens, mais qui pour moi est essentiel?
Demandez à un sprinteur si un dixième, voire un centième de seconde est un détail? Demandez à un chirurgien cardiaque si 2 millimètres trop à gauche ou à droite, c’est un détail?
C’est grâce aux détails que l’on s’améliore. Petit geste après petit geste, répétition après répétition, c’est l’accumulation de détails qui nous permet de perfectionner notre art.
Mais aujourd’hui, la mode est à l’instantanéité et au moindre effort. Devenir «célèbre» en quelques jours grâce à Tik Tok, espérer perdre du poids grâce à quelques pilules miracles ou s’attendre à réussir tout ce que l’on entreprend, car on a toujours eu des médailles à l’école (peu importe notre résultat), teinte négativement la perception d’effort et de réussite de plusieurs.
De retour sur terre, le réveil est brutal. Sans effort, sans détail, sans préparation, sans amélioration, absolument rien que l’on entreprend n’a de chance de succès.
Pour conclure, je prendrais l’exemple de Michael Jordan, l’un des plus grands athlètes de tous les temps. Ayant été écarté de son équipe secondaire, il s’est promis que plus jamais il ne vivrait un tel échec. Des années plus tard, au sommet de son art, malgré son statut de meilleur joueur sur la planète, pas une seule journée ne passait sans qu’il reste au gymnase plusieurs heures après les entraînements afin d’améliorer un aspect ou un autre de son jeu.
Chaque détail était important, chaque tir qu’il manquait le rendait fou. Un jour, un journaliste lui a demandé pourquoi il continuait, malgré tous les succès, à s’entraîner aussi fort. Il a répondu que son objectif n’avait jamais été d’être le meilleur, mais plutôt d’être celui qui s’améliore continuellement.