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Nicolas Duvernois

Chronique d'un entrepreneur

Nicolas Duvernois

Expert(e) invité(e)

Je veux une équipe de la NBA à Montréal!

Nicolas Duvernois|Publié le 11 juin 2019

Je veux une équipe de la NBA à Montréal!

Le joueur vedette des Raptors de Toronto, Kawhi Leonard. (Photo: Getty Images)

BLOGUE INVITÉ. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis un fan fini de basketball. Ayant fait mes études collégiales dans le programme Sport-études de Vanier College, ce sport coule dans mes veines depuis que j’ai 12 ans, soit en 1992. Comme beaucoup d’entre-nous sur la planète, nous avons alors découvert le basket grâce aux Jeux olympiques d’été de Barcelone. Jamais, dans l’histoire du sport, tout sports confondus, avait-il eu une équipe aussi talentueuse que celle des Américains, rapidement surnommée la «Dream team».

Menée par les légendaires Magic Johnson et Larry Bird, l’équipe était à ce point dominante, que 11 des 12 joueurs ont été intronisés après leur carrière au temple de la renommée du Basketball. L’équipe, elle-même, y a été introduite à titre de meilleure équipe de l’histoire. 

C’est grâce aux jeux spectaculaires de l’empereur Michael Jordan, de l’amiral David Robinson et de leurs accolytes que le basketball est devenu un sport planétaire. Une équipe extraordinaire qui a plané tout doucement vers la médaille d’or avec une moyenne spectaculaire de 44 points d’écart à chacun de ses matchs.

En quelques matchs à peine, la ferveur du basketball envahissait la planète toute entière. De France en passant par la Chine et de l’Australie à l’Iran, le basketball était devenu le sport de l’heure. Aujourd’hui, la Ligue Nationale de Basketball (NBA) compte plus d’une centaine de joueurs étrangers venant d’une quarantaine de pays.

Depuis plus d’une vingtaine d’années, même avant le départ des Expos, Montréal n’avait d’yeux que pour les Canadiens de Montréal. Il faut se le dire, les dernières années de nos Z’Amours (les Expos) ont été difficiles avec toute l’instabilité qui y régnait. De plus, le public Montréalais est très exigeant, comme il se doit, envers ses équipes professionnelles. Nous ne voulons pas voir un match, nous voulons voir une victoire! L’exemple de l’Impact ou des Alouettes est flagrant. Il ne suffit que de quelques gains de suite afin de voir les gradins se remplir.

J’ai eu la chance, merci Maman, en 1995 d’aller voir le tout premier match de la NBA entre deux équipes canadiennes, soit les Raptors de Toronto et les Grizzlies de Vancouver. Pour tout vous dire, c’était le cadeau de mon 15ème anniversaire, certainement le plus beau cadeau de ma vie. Pendant des années, j’ai rêvé être un joueur de la NBA. J’avais énormément de talent, mais je n’avais aucune éthique de travail. Même si j’étais toujours parmi les meilleurs espoirs au Canada, ma carrière de sportif a pris fin du jour au lendemain. À ce jour, j’essaie toujours d’en comprendre la raison.

J’ai pris quelques années afin de pouvoir regarder un match à la télé. Le souvenir d’être sur le parquet me faisait trop mal. Le fait de donner, tous les soirs, tout ce que tu as me manquait terriblement et la simple vue d’un ballon me donnait un pincement au cœur. Un peu comme un amour de jeunesse, l’amour pour le sport m’est revenu quelques années plus tard.

Aujourd’hui, le portrait est tout autre. Entrepreneur, heureux papa, mari choyé et toujours aussi en amour avec le sport, je souhaite ardemment faire partie de l’aventure de faire venir une équipe de la NBA à Montréal.

Étonnamment, nous avons tous les yeux sur le baseball, quand Montréal est une ville parfaite pour le basketball.

Pourquoi la NBA?

Je m’explique: le portrait de Montréal a énormément changé depuis le départ des Expos. Montréal est aujourd’hui devenue une ville multiculturelle accueillant un grand nombre d’immigrants des quatre coins de la planète. Maroc, Inde, Grèce, France, Haïti et j’en passe. Cette internationalisation de la ville fait en sorte que les intérêts puissent également évoluer. Ce qui est commun aujourd’hui, comme les sushis, le poulet au beurre, ou les quesadillas ne se trouvaient que dans quelques commerces et restaurants il y a à peine vingt ans.

De plus, contrairement à la moyenne de spectateurs de la Ligue Nationale de Baseball qui a chuté en 2018, celle de la Ligue Nationale de Basketball a atteint un nouveau record.

Bien que je comprenne la nostalgie entourant les Expos et que je ne suis pas contre leur retour, je pense sincèrement que nous regardons dans la mauvaise direction.

Il ne suffit que de voir la ferveur partisane qui règne à Toronto, une ville de hockey et de baseball, et ailleurs au Canada, pour voir que le basketball est devenu un des sports favoris des Canadiens. Un sport qui ne coûte rien à pratiquer, il ne suffit que d’un ballon et d’un panier suspendu, un sport planétaire, un sport qui parle à tous.

Je n’ai absolument rien contre le hockey, le football américain ou le baseball. Ces sports restent, qu’on le veuille ou non, des sports locaux. À peine une dizaine de pays pratiquent ceux-ci sérieusement. D’ailleurs, ça m’a toujours fait rire d’entendre que lorsque que l’on gagne le Super Bowl, on devient champion du monde. Facile d’être champion du monde quand un seul pays pratique le dit sport! Savez-vous qu’il y a plus de joueurs de criquet en Inde seulement que de hockey, football américain et baseball sur la planète entière?

De plus, l’arrivée d’une équipe de la NBA à Montréal ne nécessiterait pas la construction d’un nouveau stade (impliquant assurément des millions de deniers publics). Je suis certain que la famille Molson, les restaurateurs et commercants proches du Centre Bell, RDS, TVA Sport et j’en passe seraient très heureux de voir l’arrivée une cinquantaine de soirs par année d’une équipe au Centre Bell.

Malheureusement pour moi, et surtout pour mon portefeuille, selon le magazine Forbes, la valeur moyenne d’une équipe de la NBA tourne autour de 2,6 milliards de dollars. Je rappelle que le Canadien de Montréal a été évalué par Forbes à 1,7 milliard. Seul quatre ou cinq Québécois pourraient se «payer» une équipe de ce montant. Cependant, comme la plupart des équipes professionnelles, l’actionnariat pourrait compter plusieurs acteurs.

Si c’est le cas, il me fera grand plaisir de participer à cet effort, ne serait-ce qu’en étant un fervent supporteur de l’équipe avec mes billets de saison! Mais à bien y penser, pourquoi ne pas faire comme avec l’équipe de Football américain des Packers de Green Bay qui appartient à une coopérative de plus de 320 000 membres. Dans mon rêve… il me suffit que de trouver 100 000 personnes qui sont prêts à investir 27 000$ chacun avec moi ! À qui la chance? 😉