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Joe Biden veut renforcer le Buy American

François Normand|Publié le 16 septembre 2020

Joe Biden veut renforcer le Buy American

Le Buy American Act favorise les achats de biens du gouvernement fédéral destinés à l’usage public. (source photo: Getty Images)

Des exportateurs canadiens auront un peu plus de difficultés à vendre leurs produits aux États-Unis si Joe Biden y devient le prochain président, car le candidat démocrate s’est engagé à renforcer le Buy American Act.

Le Buy American Act —adopté par l’administration démocrate de Franklin Delano Roosevelt, en 1933, lors de la Dépression— favorise les achats de biens du gouvernement fédéral destinés à l’usage public (articles, matériaux ou fournitures) dont la valeur est supérieure au seuil des micro-achats.

Cette loi est l’un des deux piliers de la politique américaine bipartisane pour favoriser les achats locaux et la fabrication locale.

L’autre pilier sont les dispositions Buy America —adoptées en 1982, au sortir de la récession de 1981-1982, sous l’administration républicaine de Ronald Reagan— qui s’appliquent aux achats afférents aux transports évalués à plus de 100 000$US. Elles ont forcé les manufacturiers étrangers de matériel roulant comme la française Alstom à exploiter des usines aux États-Unis.

Dans sa plateforme électorale, Joe Biden propose de nouvelles utilisations du pouvoir de réglementer et de dépenser de Washington évaluées à 700 milliards de dollars américains (923 G$CA), et ce, pour renforcer les entreprises manufacturières et les fabricants de technologies américaines.

Pour mettre les choses en perspective, ces nouvelles dépenses représentent 40% de la valeur du PIB du Canada en 2019 à 1 736 G$US, selon la Banque mondiale.

Ces dépenses de 700 G$US se divisent en deux grands blocs. Le premier bloc comprend les dispositions Buy American et Make it in America.

La première disposition prévoit des dépenses d’approvisionnement de 400 G$US (incluant l’énergie et les infrastructures) pour stimuler la demande de produits, de matériaux et services américains, incluant leur expédition par des transporteurs américains.

La seconde disposition offre des «incitations spécifiques, des ressources supplémentaires et de nouveaux outils de financement» —la plateforme ne donne pas de précision à ce sujet— afin d’aider les PME manufacturières appartenant à des femmes et à des minorités visibles.

Le deuxième bloc, Innovate in America, prévoit quant à lui un nouvel investissement de 300 G$US dans la recherche et le développement (R-D) et les technologies de pointe afin de créer des emplois de haute qualité dans la fabrication et la technologie à haute valeur ajoutée.

Ces investissements visent des secteurs tels que les véhicules électriques, les matériaux légers, l’intelligence artificielle ainsi que la technologie de télécommunication 5G.