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Julie Payette: les enseignements à tirer en gouvernance

Joanne Desjardins|Publié le 04 février 2021

Julie Payette: les enseignements à tirer en gouvernance

Julie Payette (Photo: Johanie Maheu / CC)

BLOGUE INVITÉ. Le départ de la gouverneure générale du Canada a été une décision fort médiatisée qui continue de susciter des réactions enflammées. Les allégations d’inconduite de cette dernière ont été jugées suffisamment graves par le premier ministre pour mandater une firme indépendante pour élucider les faits reprochés. Cette histoire recèle d’importants enseignements en gouvernance que nous mettons en relief. 

Dans un rapport abondamment caviardé de plus de 130 pages, la firme indépendante relate des commentaires d’employés faisant allusion à des conduites vexatoires manifestées par des comportements, des paroles et des gestes répétés, ayant conduit à la création d’un climat nocif qualifié comme étant «hostile», «négatif», «toxique» ou «empoisonné». 

Les organisations sont dans l’obligation d’offrir à leurs employés un environnement de travail sain et sécuritaire, exempt de toute forme de harcèlement, comportant différents éléments, dont les suivants :

 

Le premier dirigeant d’une organisation exerce un rôle déterminant dans l’établissement d’un tel milieu. Il s’assure que l’organisation se dote de mesures préventives et de mécanismes de gestion pour prévenir les risques susceptibles de nuire à la qualité du milieu de travail.

Le recrutement du premier dirigeant exige une démarche rigoureuse tenant compte de ses compétences et de ses aptitudes. Comme elle est faite pour les employés, la vérification diligente des références est une étape cruciale du processus de recrutement, car elle permet de confirmer la capacité du candidat à assumer les fonctions. Elle permet aussi de repérer les fantômes qui se cachent dans le placard de sa carrière. Dans le cas de Julie Payette, elle aurait été recrutée sans qu’il n’y ait de vérification à son sujet.

Si le premier dirigeant d’une organisation ne remplit pas les attentes qui lui sont fixées, le CA a la responsabilité d’exiger un redressement. Dans un tel cas, cette décision doit être prise avec prudence et diligence, en tenant compte de l’intérêt supérieur de l’organisation et en s’appuyant sur une évaluation rigoureuse et objective de la situation.

Le CA s’assure de l’alignement entre la culture organisationnelle et la stratégie de l’organisation. Au-delà des mots parfois vides de sens trônant sur des sites internet, la culture véhicule les valeurs réellement vécues au sein de l’organisation. Le CA veille à ce que les valeurs de l’organisation soient incarnées par son premier dirigeant et les employés.

Dans un marché du travail marqué par la rareté de main-d’œuvre, la protection de la santé, la sécurité et l’intégrité des employés sont capitales. Cette responsabilité concerne tous les paliers, dont le CA.

L’histoire de Julie Payette met en exergue le rôle pivot que jouent les hauts dirigeants dans l’établissement d’un milieu de travail sain et sécuritaire.

 

Cet article a été écrit avec la collaboration de Marylou Dufour, conseillère en gouvernance, chez Brio conseils.

 

Référence: Quintet Consulting Corporation (2021), Final Review Report