Nanette Sène est la cofondatrice de Juno Technologies, une start-up qui a créer un dispositif qui combat les douleurs menstruelles. (Photo: courtoisie)
BLOGUE INVITÉ.
1 – Qui
Nanette Sène, cofondatrice de Juno Technologies.
Nanette Sène et sa cofondatrice gardent l’objectif de demeurer propriétaires majoritaires de leur entreprise montréalaise et gagnent ce pari jusqu’ici! En effet, elles ont reçu plus de 350 000 $ de financement non dilutif. Elles sont propulsées par le Centech et auront un prototype à tester d’ici environ deux mois. En plus des deux cofondatrices qui sont ingénieures électriques, elles ont une équipe constituée d’un ingénieur en microélectronique et d’un designer industriel.
Avec plusieurs beaux et grands projets pour l’avenir, leur équipe est vouée à croitre assez rapidement dans les prochaines années.
2 – Quoi
Un dispositif discret permettant de soulager l’un des problèmes gynécologiques les plus courants: les douleurs menstruelles. Un problème très largement répandu, mais lourdement sous-étudié! Les douleurs menstruelles sont causées par des crampes musculaires de l’utérus et leur intensité varie d’une femme à l’autre, notamment selon le niveau de prostaglandines sécrétées et leur résistance à la douleur. Le dispositif de Juno Technologies se portera au niveau de l’abdomen et viendra relaxer les muscles de l’utérus et bloquer les signaux de douleurs grâce à la microélectronique. Une solution qui s’attaque vraiment à la source du problème, contrairement à la pilule contraceptive qui est trop souvent prescrite aux femmes souffrant de douleurs intenses.
3 – Ce qui distingue cette PME
Alors que les études sur l’humeur de la femme durant le cycle menstruel abondent, seulement 0,1 % des articles scientifiques concernent la question des douleurs menstruelles. Il s’agit d’un sujet sous-financé et donc sous-étudié alors qu’il touche 80% des femmes et que 5 à 10% d’entre elles voient leur vie perturbée par cela (selon la publication « Women’s Health Concern »). Se rendant compte qu’il existait très peu de solutions innovantes sur le marché pour contrer cette problématique, Nanette Sène a décidé de se pencher sur la question et de procéder à ses propres recherches. Multipliant entrevues, sondages et groupe de discussion, elle et sa cofondatrice ont creusé la question afin de pouvoir développer une première version de leur produit. Leurs principaux compétiteurs se trouvent à être l’industrie pharmaceutique et d’autres jeunes pousses qui, comme Juno Technologies, tentent de développer de nouvelles technologies.
Demandez à n’importe quelle femme qui souffre de douleurs menstruelles ce qu’elle prend pour la soulager et vous verrez qu’une grande majorité fait appel à des anti-inflammatoires ou aux fameux «sacs magiques» que l’on retrouve en pharmacie. Les anti-inflammatoires les plus puissants doivent être prescrits et déjà se dresse une barrière pour les nombreuses femmes qui n’ont pas accès à un médecin de famille ou encore à des assurances collectives. Ainsi, la plupart d’entre elles ne font qu’endurer ces douleurs qui surviennent presque au même moment chaque mois.
Juno souhaite que sa solution soit accessible. Son dispositif sera discret, portatif et pourra être utilisé pendant de nombreuses années. Il n’aura pas à être prescrit et se vendra au détail pour environ 150$ à 200$. Les patronnes veulent que leurs clientes soient indépendantes des médecins, mais savent que ces derniers seront tout de même essentiels à leur stratégie de commercialisation. Puisqu’il n’existe pas vraiment de dispositif similaire sur le marché, elles devront bâtir une relation de confiance avec les professionnels de la santé pour que leur stratégie B2B2C soit fonctionnelle. Fort heureusement, le domaine des « Femtech », technologies sur la santé féminine, connait une croissance importante. Juno Technologies souhaite profiter de cette ascension pour s’y tailler une place de choix.
Restez donc à l’affût de l’évolution de cette jeune pousse par des femmes pour des femmes qui cherche à avoir un impact positif important sur le cycle menstruel. Il était temps qu’on ouvre le dialogue sur les douleurs menstruelles et qu’on recherche de vraies solutions!