Justin Trudeau fait campagne à travers le Canada avant le jour J
La Presse Canadienne|Publié le 20 septembre 2021Sur la terrasse St-Ambroise, à Montréal, environ 300 militants et bénévoles libéraux attendaient le chef à 8h du matin. (Photo: La Presse Canadienne)
Burnaby — Le chef libéral Justin Trudeau a traversé le Canada d’est en ouest, dans un ultime effort pour rallier les électeurs progressistes avant d’aller aux urnes.
Dimanche, le chef libéral s’est rendu en personne au Québec, en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique — remontant les fuseaux horaires pour étirer la journée. Il aura aussi tenu des rencontres avec des candidats des provinces de l’Atlantique et en Alberta de façon virtuelle.
Sur la terrasse St-Ambroise, à Montréal, environ 300 militants et bénévoles libéraux attendaient le chef à 8h du matin. La co-présidente de la campagne nationale, Mélanie Joly, y était avec l’ensemble de l’équipe libérale de la métropole et des environs pour lancer un appel au vote.
«On est dans le dernier droit. Il nous reste 24 heures. Il faut faire en sorte de faire des appels, de cogner aux portes. Il faut faire en sorte de donner le meilleur de nous-mêmes, parce qu’on est la seule option pour faire en sorte d’avoir un gouvernement progressiste à Ottawa», a-t-elle plaidé.
M. Trudeau s’est ensuite rendu dans le Grand Toronto avec sa ministre sortante des Aînés, Deb Schulte, qui avait gagné par environ 200 voix en 2019. Il a par la suite pris le chemin de la région du Niagara pour y appuyer ses candidats du coin, avant de prendre l’avion jusqu’à Winnipeg pour un autre rassemblement partisan.
Il a fini la journée très tard à Burnaby, là où le chef néo-démocrate avait tenu son dernier rassemblement partisan de la campagne.
«J’ai pu commencer la journée chez moi, à Montréal, et je la termine aussi chez moi, en Colombie-Britannique», a déclaré M. Trudeau, entouré de ses candidats derrière un ancien restaurant Pizza Hut reconverti en bureau de campagne.
«Les deux mains sur le volant»
Mme Joly n’a pas hésité à utiliser de nouveau cette expression rendue célèbre par l’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, qui avait réussi à obtenir un gouvernement majoritaire en 2008, en pleine crise économique.
Elle y avait d’abord fait allusion dans une entrevue accordée au «Journal de Québec», parue fin août.
«Je le dis encore: on veut les deux mains sur le volant», a-t-elle répété dimanche, en refusant d’expliquer clairement ce qu’elle entend par là. «On est plus organisés que jamais, on ne tient rien pour acquis, on va envoyer un gros contingent québécois à Ottawa.»
M. Trudeau, qui refuse de dire le mot «majorité», est resté plus prudent dans ses prédictions. Il a dit souhaiter «un gouvernement (…) plein de Québécois» et «plein de gens progressistes à travers le pays».
Encore des attaques
En ce dernier jour de campagne, les libéraux n’y sont pas allés de main morte pour attaquer leurs adversaires, en misant sur le Bloc québécois au Québec et sur le Parti conservateur partout ailleurs.
Pablo Rodriguez, co-président de la campagne du PLC au Québec, n’a d’ailleurs pas mis de temps à attaquer les bloquistes dans son discours à Montréal. «La différence, c’est que vous, vous nous dites: il faut envoyer des Québécois à Ottawa pour demander. Nous, on dit: on va envoyer des députés à Ottawa pour décider!»
M. Trudeau qui, depuis cinq semaines, accuse le chef conservateur Erin O’Toole de faire preuve de «mollesse» à l’égard de la vaccination, continuait d’asséner des coups à son adversaire au dernier jour de la campagne.
Le chef libéral a continué de dire que l’Alberta et la Saskatchewan, qui connaissent une hausse fulgurante des cas de COVID-19, avaient «suivi l’approche O’Toole» pour mettre fin à la pandémie.
La suite lundi
Selon un sondage Léger, libéraux et conservateurs étaient toujours au coude-à-coude en cette fin de semaine précédant le scrutin. Il s’agit d’un revirement de situation par rapport à il y a cinq semaines, alors que les libéraux pouvaient entrevoir un mandat majoritaire.
La bataille a-t-elle été plus rude qu’anticipée? «Des élections, c’est toujours» tough». On ne tient jamais rien pour acquis», a répondu M. Trudeau, lorsque la question lui a été posée.
«Depuis ma première élection dans Papineau, où on avait énormément de défis, on se concentre sur deux choses: écouter et connecter avec les gens et travailler plus fort que nos adversaires. Et c’est ça qui fonctionne pour le Parti libéral», a-t-il ajouté.
Les Canadiens pourraient devoir attendre plusieurs jours avant de connaître les résultats finaux du scrutin. Élections Canada a annoncé que le dépouillement de plus d’un million de bulletins de vote envoyés par la poste pourrait prendre jusqu’à quatre jours.