«Kiid c’est une solution familiale pour les employeurs. Les employeurs qui deviennent membres de nos services donnent accès à leurs employés à trois services clés qui touchent la famille», résume Marie-Pier Hébert, fondatrice et présidente de Kiid. (Photo: courtoisie)
Pour tout l’automne, Les Affaires vous présente SOLUTION START-UP, une rubrique dédiée aux jeunes entreprises innovantes du Québec. Vous découvrirez des entreprises qui ont franchi l’étape de l’«accélération». C’est un rendez-vous chaque semaine, tous les mercredis à 12h.
SOLUTION START-UP. «De retour à Montréal, après ma vie d’expatriée, j’ai décidé de lancer un service qui allait répondre à ces besoins-là.»
«Ces besoins-là», c’était d’abord la garde d’enfants. Parce que lorsque Marie-Pier Hébert travaillait à l’étranger et lançait des entreprises dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration, on lui demandait tout le temps s’il y avait un service de garde d’enfants. Et toujours, elle devait répondre non. Parfois, elle se chargeait elle-même de garder ceux de ses clients pour les accommoder et leur permettre de sortir seuls quelques heures.
Une fois revenue au Québec, tout était clair pour elle. Il y avait un manque à combler. Sans mauvais jeux de mots, Kiid était né.
Et depuis le lancement de l’entreprise en 2018, d’autres services se sont ajoutés, assurés cette fois par des sous-traitants: l’aide aux devoirs —de la première année au cégep— et les soins à domicile pour quiconque en a besoin, notamment les personnes âgées.
Mais pour bénéficier de tous ces services, votre employeur doit être inscrit à Kiid. Autrement dit, c’est un service d’abord offert aux entreprises, moyennant un abonnement mensuel dont le prix varie selon la région.
«Kiid c’est une solution familiale pour les employeurs. Les employeurs qui deviennent membres de nos services donnent accès à leurs employés à trois services clés qui touchent la famille», résume Marie-Pier Hébert.
Par exemple, une entreprise de Montréal paie 275$ par mois. Par la suite, les employés doivent payer eux-mêmes le service dont ils ont besoin. Pour la garde d’enfants, le taux horaire est de 26$ de l’heure.
«Quand les parents sont pris dans un imprévu de dernière minute, il y a un gros stress. Avec Kiid, s’ils ont besoin de quelqu’un demain, disons de 9h à 17h, ils reçoivent dans un délai de deux heures le profil de la personne (qui rendra le service) et on confirme la réservation», poursuit Marie-Pier Hébert.
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De 5 à 300 gardiens
Cinq ans après ses débuts, l’entreprise est rentable, assure sa fondatrice. Plus d’une centaine d’entreprises sont abonnées à ses services, pour plus de 20 000 utilisateurs. Depuis 2020, les revenus d’abonnement ont triplé et le nombre de réservations par semaine est passé de 10 à plus de 100.
De grandes firmes du monde de la finance et du droit, entre autres, font partie de la liste de ses clients.
Et si cinq gardiennes et gardiens professionnels assuraient le service à ses débuts, il y en a plus de 300 aujourd’hui.
Cela, notamment en raison d’une expansion rapide et à grande échelle dans le reste du Canada en 2022.
«Des clients de Montréal nous disaient qu’ils voulaient offrir cet avantage à leurs employés, mais demandaient si nous étions présents à l’extérieur du Québec. Parce qu’ils voulaient offrir les mêmes avantages à tout le monde au niveau national.»
«C’est vraiment parti de la demande de nos clients. Ce qui avait le plus de sens était de cibler les centres économiques au Canada. Les villes où la plupart des grandes entreprises ont des bureaux.» Ce qui fait en sorte qu’aujourd’hui, en plus de la métropole québécoise, Kiid est disponible à Québec, Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver. Peut-être pas d’un océan à l’autre, donc, mais du Saint-Laurent au Pacifique.
Mais d’une certaine façon, Kiid n’est-il pas un outil pour inciter les gens à travailler plus? Ou, à tout le moins, pour les employeurs, à s’assurer que leur personnel n’ait pas trop de raisons pour s’absenter? Marie-Pier Hébert confie que cette question revient souvent.
«Au troisième jour où un enfant est malade et qu’on ne peut pas l’envoyer à la garderie, que les réunions s’empilent, le stress est plus grand que d’avoir une personne qui vient nous aider à la maison. Alors oui, il y a le point de vue que les employeurs fournissent des gardiennes pour que les employés rentrent au boulot. C’est certain que ça aide l’employeur et ça diminue l’absentéisme. Mais la plus grande répercussion, c’est vraiment sur les parents», répond-elle.
«La pandémie a fait réaliser à tout le monde que les parents ne peuvent pas travailler à la maison avec un enfant de deux ans à côté d’eux. C’est très difficile. Ça réduit leur stress d’avoir cette option-là. […] Même s’ils ne l’utilisent pas, c’est un peu comme une assurance.»
Et comment assurer la sécurité des enfants dans tout ça ? «Nous avons un processus de recrutement qui comprend une quinzaine d’étapes», assure Marie-Pier Hébert, qui ajoute que cela passe par des questionnaires, des entrevues, des vérifications d’antécédents judiciaires, de références et de formations professionnelles et de RCR adaptées aux enfants.
«L’idée n’est pas nouvelle, avoue Marie-Pier Hébert. La différence chez Kiid, c’est l’exécution. On réussit à bâtir la confiance des parents. Ils ont confiance en Kiid, en l’organisation. Et même s’ils ne connaissent pas la personne qui vient chez eux, ils ont confiance en Kiid. Un peu comme lorsque l’on conduit nos enfants à la garderie, on ne connait pas les éducatrices personnellement, mais on fait confiance en l’organisation.»
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