La californienne Circle Medical ouvre un bureau à Montréal
Denis Lalonde|Publié le 08 septembre 2020Les cofondateurs de Circle Medical, Jean-Sébastien Boulanger et George Favvas. (Photo: Courtoisie)
La société californienne Circle Medical, fondée il y a cinq ans par deux Québécois, procède à l’ouverture d’un centre de développement de logiciels à Montréal dans le cadre d’une transaction avec l’entreprise de télémédecine britano-colombienne Well Health Technologies.
Well Health (WELL, 6,45$) acquiert en effet une participation majoritaire dans Circle Medical pour un montant de 14 millions de dollars américains, soit environ 18,5 millions de dollars canadiens.
De ce montant, une portion de 5M$US sera payée au comptant, alors que la portion restante de 9M$US sera effectuée par échange d’actions.
Au terme de la transaction, Well Health possèdera entre 56% et 60% de Circle Medical et possèdera l’exclusivité des droits d’utilisation et de commercialisation de la plateforme technologique de cette dernière au Canada.
Grâce à cette entente, Well Health fera son entrée en sol américain. La société canadienne a procédé à un placement privé de 23 millions de dollars pour financer la transaction et pour accélérer son déploiement aux États-Unis, lit-on dans un communiqué.
Pour Circle Medical, l’avantage de cette transaction est d’obtenir des capitaux pour accélérer sa croissance, sans oublier la possibilité de commercialiser sa plateforme au Canada. «Avec la transaction, nous avons également ouvert un centre de développement de logiciels à Montréal. Nous y comptons déjà cinq employés et voulons embaucher un total de 50 personnes d’ici trois ans», raconte George Favvas, PDG et cofondateur de l’entreprise.
Le dirigeant précise que le bureau de Montréal deviendra un «deuxième siège social» pour Circle Medical, qui loge à San Francisco. «En excluant le personnel médical, nos futures embauches vont surtout se dérouler à Montréal», dit-il.
Circle Medical compte en ce moment une trentaine d’employés, incluant ceux de Montréal.
M. Favvas soutient que la décision d’ouvrir un bureau à Montréal est fondée sur le bassin de main d’œuvre qualifiée «à l’intersection entre les technologies et le secteur médical», grâce entre autres aux deux centres hospitaliers universitaires de la ville.
L’ouverture a même réservé une belle surprise aux dirigeants de la société: «Une personne qui a fait une demande d’emploi est une infirmière praticienne aux États-Unis. Elle a suivi son conjoint qui travaille au Canada. Ses qualifications ne sont pas reconnues au Québec, mais elle peut devenir une praticienne virtuelle qui pourra voir des patients américains en travaillant à partir de Montréal. C’est quelque chose que nous n’avions pas prévu, mais ça montre que les frontières internationales sont de moins en moins importantes», dit M. Favvas.
Modification draconienne des habitudes des patients
Avec la pandémie de COVID-19, Circle Medical a été forcée de s’adapter aux nouvelles réalités du marché, elle qui possède deux cliniques physiques à San Francisco en plus de son offre de services de télémédecine.
«Avant la COVID-19, seulement 10% de nos rendez-vous se faisaient de manière virtuelle avec les médecins et la majorité de la clientèle se déplaçait en clinique. Depuis la COVID-19, 86% de nos rendez-vous sont virtuels et plutôt que de desservir uniquement la région de San Francisco, nous avons élargi notre offre à 35 États», raconte George Favvas, qui nourrit l’ambition de couvrir sous peu l’ensemble des «États-Unis.
Le dirigeant raconte qu’au début de la pandémie, Circle Medical a fermé ses cliniques et a souffert d’une baisse de revenus de 80%. La société a alors pris la décision de favoriser les visites virtuelles et a ainsi pu récupérer tous ses revenus et même un peu plus.
«En janvier, la société générait des revenus à un rythme de 4M$US par année. Nous avons eu un creux au début de la pandémie et là, avec la transition vers le virtuel, nos revenus ont rebondi à un rythme de 5M$US annuellement», confie-t-il.
De l’aveu de M. Favvas, la pandémie a forcé l’entreprise à être plus créative et à trouver des manières de procéder à des consultations médicales à distances pour des besoins non urgents ou des examens préventifs. «La COVID-19 nous a forcé à repenser plusieurs choses de manière fondamentale et une bonne partie des changements dans les habitudes vont rester après la pandémie», croit-il.
À ce jour, l’entreprise procède à environ 2000 consultations par mois.
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