Les cryptomonnaies représentent un risque beaucoup trop élevé à l'heure actuelle, mais leur potentiel est grand à moyen et à long terme. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Je fais mon «coming-out» sur le sujet de l’heure: oui, je crois à la cryptomonnaie.
Vous avez bien lu. Moi qui suis pourtant très sévère et cynique autour de tout ce qui touche de près ou de loin les bulles spéculatives, les capitalisations démentielles et les tendances du marché révolutionnaires qui disparaissent plus vite que leur ombre, je reconnais dans le concept de cryptomonnaie un futur fort prometteur.
Attention, je ne fais pas ici référence à la réalité actuelle des choses, mais bel et bien du futur à moyen et à long terme. Depuis plusieurs années, les cryptomonnaies comme le Bitcoin font couler beaucoup d’encre. Comme la plupart des innovations possiblement «game changer», l’émotion a rapidement enflammé la discussion. D’un côté, on retrouve les fervents fidèles convaincus, de l’autre, les détracteurs hurlant à la fraude. Pour l’instant, le débat est si polarisé que le discernement est quasi impossible. Soit on est pour, soit on est contre… à 100%!
Pour ma part, je me retrouve confortablement assis dans les estrades, pop-corn à la main, et je regarde les deux parties se batailler sur la véritable valeur du Dogecoin, sur les derniers tweets d’Elon Musk, et je me divertis en lisant des histoires typiques du genre: «Un américain de 19 ans qui a investi ses économies de 2 500$ en Dogecoin est devenu millionnaire six heures plus tard!»
Et oui, pour toutes ces raisons et bien plus, pour l’instant, je considère qu’investir dans l’une ou l’autre de ces monnaies virtuelles représente un risque beaucoup trop élevé, du moins, selon ma propre lecture du marché.
Des défis de taille
Ceci étant dit, il n’est pas rare de croire au potentiel d’une idée ou d’un concept sans être totalement convaincu par les prototypes du départ.
Comme pour la majorité des projets de cette envergure, il est important de réaliser que les premiers sur le marché finissent rarement avec le succès populaire. Vous voulez des exemples? Atari contre Nintendo, MySpace contre Facebook… Saviez-vous que Microsoft avait en tête l’idée d’une tablette bien avant Apple? En affaires, comme dans la vie, une bonne idée ne vaut pas grand-chose sans une multitude de facteurs, notamment une exécution sans faille ainsi que le fameux «timing».
C’est en 1989 que David Chaum a créé DigiCash, la première monnaie virtuelle au monde. Il avait comme objectif de «développer un protocole de paiement anonyme basé sur la cryptomonnaie». Malheureusement, l’entreprise n’a pas survécu. Il a cependant fallu attendre 2009 afin de voir naître le Bitcoin qui est devenu en quelque sorte la monnaie virtuelle de référence.
Mais attention! Il est important de souligner que bien que je crois au fort potentiel des cryptomonnaies, il reste encore plusieurs défis de taille avant qu’elles deviennent une «véritable option» aux monnaies traditionnelles émises par un gouvernement ou une banque centrale.
Par exemple, au Canada, seul le dollar canadien a cours légal, outre, bien entendu, l’exception d’une entente entre deux parties. De plus, il m’est impossible de fermer les yeux concernant des risques de la volatilité dus à ne serait-ce qu’un tweet du patron de Tesla, la liquidité en raison de la difficulté d’échange contre une monnaie reconnue ou les multiples problématiques technologiques, environnementales et juridiques entourant cet univers.
Je crois sincèrement que nous sommes au tout début d’une réelle révolution du modèle financier dans lequel nous évoluons depuis des lunes. Cependant, afin que cette option soit adoptée par la majorité d’entre nous, il va falloir d’importants changements avant de voir les citoyens, les gouvernements, le monde des affaires et les banques centrales adopter la monnaie virtuelle au quotidien.