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Ian Gascon

Les FNB démystifiés

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Expert(e) invité(e)

La gestion active s’est-elle démarquée en 2020?

Ian Gascon|Mis à jour le 11 avril 2024

La gestion active s’est-elle démarquée en 2020?

Dans le contexte d’une année aussi volatile que 2020, les résultats enlèvent un argument de plus à ceux qui ne jurent que par la gestion active. (Photo: Getty images)

BLOGUE INVITÉ. Pour investir un portefeuille de placement, il y a deux grandes approches. La gestion passive qui consiste à répliquer le rendement des grands indices de marchés ou la gestion active qui consiste à sélectionner certains titres dans l’espoir de battre le rendement d’un indice de référence.

Depuis de nombreuses années, les partisans de la gestion active avancent que leur stratégie pourra se démarquer dans certains environnements de marché, notamment lors de périodes plus volatiles. Avec la volatilité extrême de la plupart des classes d’actifs en 2020, on aurait pu s’attendre à une année faste pour la gestion active. Or, le dernier rapport SPIVA Canada 2020 publié cette semaine démontre l’inverse. 

Encore une fois, une majorité des gestionnaires ont réalisé des rendements inférieurs à leur indice de référence dans toutes les classes d’actifs en 2020, à l’exception des petites capitalisations canadiennes, et, dans une moindre mesure, les titres à dividendes, qui ont toutefois connu une année négative.

Les résultats sur une seule année ne sont pas très pertinents, mais dans le contexte d’une année aussi volatile que 2020, ils enlèvent un argument de plus à ceux qui ne jurent que par la gestion active.

La pertinence de l’étude SPIVA peut être débattue, car la performance des indices peut difficilement être répliquée parfaitement. Le réinvestissement des dividendes ou les retenues fiscales sur dividendes étrangers sont des éléments qui peuvent réduire le rendement d’un gestionnaire actif et qui n’affectent pas nécessairement l’indice. Toutefois, l’ampleur de la sous-performance des gestionnaires actifs rapportée par SPIVA Canada 2020 dans la plupart des classes d’actifs dépasse largement l’impact potentiel de ces éléments. Sur une période de 10 ans, la sous-performance des gestionnaires actifs pour les fonds d’actions canadiennes a été de 1,27% par année, de 1,87% pour les actions internationales et de 4,06% pour les actions américaines. La «meilleure» performance revient aux actions de petites capitalisations canadiennes, qui ont sous-performé de 0,58% par année sur 10 ans. Bref, aucune classe d’actifs ne se démarque positivement.

Ces résultats ne sont pas surprenants et sont comparables à ceux de mon article publié en 2013 il y a plus de 7 ans. 

Comme quoi, depuis toutes ces années, le constat reste le même malgré les effets d’une pandémie et des variations importantes dans plusieurs variables macro-économiques comme les taux d’intérêt et le prix du pétrole. Avec tous ces changements, on aurait pu s’attendre à ce que la gestion active se démarque davantage. Peut-être que les frais de nombreux gestionnaires actifs sont trop élevés, limitant ainsi leur capacité à battre les marchés.

Il y aura toujours des gestionnaires qui se démarqueront positivement, même sur de longues périodes, mais puisqu’un gestionnaire qui a bien fait dans le passé n’a pas plus de chance de mieux faire que la moyenne dans le futur et que la majorité des gestionnaires sous-performe, il est statistiquement plus avantageux à long terme d’éviter la gestion active. À moins, bien sûr, de bien comprendre les raisons qui pourraient faire en sorte qu’une approche ou qu’un gestionnaire pourra continuer de se démarquer à long terme, sans se baser uniquement sur le rendement passé.

 

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