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La hausse de l’endettement n’est pas un mythe

Denis Lalonde|Édition de la mi‑juin 2023

La hausse de l’endettement n’est pas un mythe

(Photo: 123RF)

BILLET. Des données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) publiées à la fin du mois de mai ont de quoi faire réfléchir.

Selon la SCHL, l’endettement des ménages canadiens est le plus élevé des pays du G7 (qui regroupe aussi les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, l’Allemagne, la France et l’Italie). Entre 2010 et 2021, il est passé de 95 % à 107 % du produit intérieur brut (PIB).

Par comparaison, l’endettement moyen de nos voisins américains est passé de 92% à 78 % durant la même période.

C’est donc dire que pendant que le peuple américain remboursait ses dettes, ou que ces dernières progressaient à un rythme moins rapide que la croissance du PIB du pays, les ménages canadiens s’endettaient davantage.

Sans surprise, l’immobilier est au coeur du problème, constituant 75 % de l’endettement au pays.

Comme ces données datent de 2021, il y a fort à parier que la situation s’est grandement détériorée l’an dernier, alors que le taux directeur de la Banque du Canada est passé de 0,25% à 4,25%, avant d’être relevé d’un D autre quart de point le 25 janvier dernier.

Le fardeau du service de la dette a progressé considérablement pour les propriétaires ayant opté pour une hypothèque à taux variable et pour tous ceux ayant dû renouveler leur prêt. En ajoutant la hausse du coût de la vie, il ne serait pas étonnant que de nombreux ménages soient pris à la gorge.

À ce sujet, un récent sondage mené par Léger en partenariat avec BDO Canada, une entreprise qui offre des services de comptabilité, de fiscalité et de solutions à l’endettement, s’est intéressé à la manière dont la population canadienne s’y prend pour rembourser ses dettes malgré les pressions inflationnistes.

Parmi les 1500 répondants, 56% ont affirmé réduire leurs dépenses non essentielles et 43% leurs dépenses liées à des biens essentiels. Plus inquiétant encore, 30% ont affirmé être «tellement accablés par leurs dettes qu’ils ne savent plus quoi faire pour s’en sortir», alors que 27 % disent avoir réduit leur épargne.

Quand on a le choix entre cotiser à un REER ou payer l’hypothèque, il est difficile de blâmer les propriétaires qui veulent prioriser leur domicile. Pour ne pas être trop pessimiste, on peut se dire que ce n’est qu’un sondage dont la marge d’erreur est de 5%. Par contre, pour revenir à la SCHL, le ton de ses économistes laisse entrevoir des jours sombres au Canada advenant une crise économique.

Si la hausse de l’endettement n’est pas un mythe, l’investissement boursier regorge au contraire de fausses croyances. Nous en avons recueilli une vingtaine, que des experts déboulonnent une à une sous la plume de Jean Décary.