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La parité et la diversité ne s’atteignent pas par hasard

Siham Lebiad|Publié le 14 octobre 2020

La parité et la diversité ne s’atteignent pas par hasard

(Photo: Christina @ wocintechchat.com pour Unsplash)

SPÉCIAL PME. Chez Normandin Beaudry, les femmes occupent 45% des sièges du comité de direction et 80% des postes de direction des services internes. Parmi les 49 actionnaires, 19 sont des femmes.

La forte présence féminine dépasse la seule équipe de direction de cette PME basée à Montréal qui se spécialise en actuariat-conseil et en rémunération globale. Des femmes occupent en effet 50% des postes de conseillers principaux et 65% des postes d’analystes et de conseillers adjoints.

L’entreprise de près de 300 employés n’a pas atteint cette parité par hasard. Ses fondateurs ont voulu instaurer des valeurs d’égalité dès le début, se souvient Nathalie Gingras, chef des opérations et première femme à avoir intégré les rangs des dirigeants de l’entreprise en 1993, soit moins d’un an après sa fondation. « Il faut donner une grande partie du crédit de notre évolution à notre fondateur, René Beaudry, qui tenait beaucoup à l’égalité des genres et qui a tenu à l’intégrer dans la culture de l’entreprise, raconte-t-elle. J’ai toujours eu l’impression qu’il croyait plus en moi que moi-même, et je crois que c’est ce qui fait la différence. »

L’actuel président, Éric Montminy, se félicite de cet accomplissement, mais n’entend pas en rester là. Il souhaite faire de la parité une normalité qui ne pourra plus être remise en question. « Depuis quelque temps, je prends la mesure de ce que nous avons accompli en matière de diversité et j’en suis impressionné, déclare-t-il. Ça nous pousse à vouloir en faire plus, même si, jusque-là, c’est venu naturellement, grâce à l’ouverture d’esprit des dirigeants.»

Éric Montminy reconnaît que l’un des plus grands avantages d’une telle parité est la multitude et la variété des idées. « On ne pense pas pareil», lance-t-il. Cela permet selon lui de nourrir et d’enrichir les débats qui, autrement, risqueraient de comporter des angles morts.

Ayant atteint un stade où la différenciation entre les hommes et les femmes n’est qu’un lointain souvenir, Normandin Beaudry voudrait aujourd’hui s’employer à étendre l’inclusion à d’autres genres, dont les personnes transgenres et non binaires.

C’est pourquoi l’entreprise a mis sur pied un comité «diversité et inclusion», dont le rôle ne se résumera pas seulement à engager une main-d’oeuvre plus diversifiée, mais aussi à s’assurer du bien-être et de l’intégration de tous au sein de l’entreprise.

«C’est bien beau d’engager des gens de toutes les communautés, mais encore faut-il s’assurer qu’ils se sentent bien une fois qu’ils intègrent l’entreprise, note Sophie Lachance, chef expérience, chargée des ressources humaines et du recrutement. Ce comité nous permettra d’établir des objectifs clairs et de travailler vers une plus grande inclusion.»

Nathalie Gingras avoue d’ailleurs que la question de l’inclusion des personnes transgenres suscite l’intérêt de plusieurs clients. « Ces engagements, nous les assumons et nous n’hésitons pas à les partager avec nos clients et nos partenaires, parce que notre but n’est pas de montrer que nous sommes bons, mais plutôt de tenir nos promesses pour le bien de nos employés, de nos clients et de la société», renchérit Éric Montminy.