Ça fait déjà un petit bout de temps qu’on savait que Santé Canada avait apposé son sceau d’approbation sur la fonction de détection d’arythmie cardiaque de l’Apple Watch Series 4, la plus récente version de la montre connectée d’Apple. Via une mise à jour logicielle qui sera envoyée à ses propriétaires plus tard cette semaine, la société de Cupertino officialisera son activation au pays. L’électrocardiogramme (ECG) intégré sera activé du même coup.
D’un point de vue strictement commercial, cette nouvelle transforme l’accessoire connecté d’Apple en un appareil médical, plutôt qu’un simple article de mode, voire même un gadget somme toute coûteux. Ça vise une clientèle cible pointue, mais c’est un autre indicateur clair que la santé est de plus en plus un secteur qui intéresse les technos petites et grandes.
On en parlait ici même pas plus tard que vendredi dernier, avec les gens de la start-up montréalaise Dermadry, qui connaît elle aussi un succès commercial inspirant avec son appareil permettant de réduire à presque rien les troubles de sudation excessive dont souffrent au moins 5 pour cent de la population.
Le marché des appareils médicaux est à la portée des technos pour diverses raisons. D’abord, comme bien d’autres secteurs jusqu’ici réservés à de l’équipement spécialisé, il est en train d’être attaqué de toutes parts par des fabricants ciblant le grand public. Ensuite, il connaît une croissance prévisible, qui risque d’être durable vu un vieillissement prolongé de la population. On estime sa valeur à 200 milliards d’ici 2023.
Ça laisse de la place aux nouveaux venus, petits et grands.
Ça sauve (déjà) des vies
Furetant la Toile à propos d’actualité au sujet de l’ECG de l’Apple Watch au cours du week-end, on est tombé sur une dépêche du Telegraph qui rapporte qu’un utilisateur de ladite montre vivant dans la région d’Essex, en Angleterre, a pu détecter un rythme cardiaque trop bas à temps pour passer sous le bistouri, et éviter des troubles cardiaques graves.
Des histoires comme celles-là, on en compte plusieurs dans les marchés où l’accessoire d’Apple propose déjà ses fonctions de santé avancées. Elles semblent banales, mais elles arrivent à point pour relancer un marché de la montre connectée qui peine à s’imposer. Certes, Apple se vante d’un trimestre à l’autre de dominer ce créneau, mais on a vu la plupart de ses rivaux technos, à commencer par Google, perdre massivement leur intérêt face à cette catégorie d’appareils connectés.
Les efforts répétés d’Apple risquent de produire leur petit effet boule de neige au fil des prochains mois. On imagine facilement que plus d’un joueur du monde des technos ira sous peu cogner à la porte de Santé Canada pour joindre ce mouvement à son tour.
Le rythme cardiaque sous tous ses angles
Les nouveautés de l’Apple Watch prennent deux formes : d’abord, un capteur sous son boîtier suit le rythme cardiaque de l’utilisateur tout au cours de la journée. Si ce rythme est trop bas, ou s’il est irrégulier, la montre émet une alerte invitant à contacter un professionnel de la santé.
Chez Apple, on indique un taux de précision de plus de 98% quand vient le temps d’envoyer cette alerte. En d’autres mots, il y a très peu de «faux positifs». Autrement dit, si vous voyez l’alerte surgir sur la montre, il est fortement conseillé de parler à un expert pour trouver la source du problème.
L’arythmie cardiaque est précurseure de divers maux qui incluent les crises cardiaques. Aussi bien ne courir aucun risque…
L’électrocardiogramme est un outil un peu plus simple, qui peut servir à enregistrer le comportement du système cardiaque à un moment précis. Cette lecture s’active en apposant le bout de l’index sur la couronne de l’Apple Watch, qui agit alors comme électrode. Là encore, Apple dit avoir un taux de précision de 99% sur les données récoltées.
Celles-ci prennent la forme d’un graphique s’affichant à l’écran du iPhone jumelé à la montre, et peuvent être transmises à un spécialiste de la santé qui en tirera les conclusions pertinentes, le cas échéant.
Cette fonction d’ECG ne devrait pas servir à beaucoup de gens. Mais elle indique une tangente que risque d’emprunter Apple plus directement avec les prochaines versions de sa montre, et même avec la prochaine mise à jour majeure du logiciel l’animant. Appelé watchOS, ce logiciel devrait inclure de nouvelles fonctions liées à la santé dès l’automne prochain.
Apple a d’ailleurs déjà livré quelques détails sur cette mise à jour, qui comprend entre autres une mesure plus exacte du VO2Max, une mesure de l’oxygène que le corps peut stocker durant un exercice intense, et un indicateur majeur de l’état de santé physique.
Après avoir joué la carte de la mode branchée pour expliquer son lancement, Apple a donc trouvé le second souffle pour sa montre connectée. Un second souffle qui apparaît somme toute plutôt prometteur…
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