Les meilleures formules de 5 à 7 sont toutefois celles qui répondent aux besoins ainsi qu’aux préférences des employés, selon Julie Lajoie, consultante en développement organisationnel de Joie conseils. (Photo: 123RF)
ÉVÉNEMENTIEL D’AFFAIRES. Peu importe le secteur d’entreprise dans lequel on évolue, la formule 5 à 7 s’invite dans nos agendas depuis des lunes. Et foi de nombreux experts en ressources humaines, au lendemain de la pandémie, l’activité demeure plus que jamais pertinente.
« Les gens ont besoin de ce type d’activité pour connecter entre eux. Cela répond à un besoin d’affiliation sociale », explique la consultante en développement organisationnel de Joie conseils, Julie Lajoie. Déjà, avant la pandémie, les activités sociales de type 5 à 7 constituaient un facteur déterminant dans la motivation au travail. Des décennies de recherches en ont fait la démonstration, dit-elle. « Aujourd’hui, depuis l’avènement accru du télétravail, ces rencontres sont encore plus importantes pour solidifier les relations et favoriser la collaboration entre les employés qui travaillent à l’extérieur du bureau », soutient cette experte en ressources humaines.
Osez d’autres formules
Les meilleures formules de 5 à 7 sont toutefois celles qui répondent aux besoins ainsi qu’aux préférences des employés, avertit Julie Lajoie. Le traditionnel rendez-vous ayant lieu dans un bar le jeudi après les heures de travail n’est donc plus la seule option au programme. « L’objectif est de créer un moment de connexion qui n’est pas non plus tenu d’être ponctué de boissons alcoolisées », insiste-t-elle.
À ce propos, plusieurs études montrent une tendance lourde envers les boissons non alcoolisées. L’une d’entre elles, menée par l’agence américaine NC Solutions auprès de 1082 adultes âgés de 21 ans et plus, soutient que 41 % des répondants souhaitent moins boire en 2024. Ce pourcentage franchit même la barre des 61 % lorsqu’on isole les répondants de la génération Z.
Sondez les employés
Bon nombre d’entreprises ont déjà commencé à être plus créatives en matière de formule 5 à 7, observe la consultante Lajoie. Conscientes des obligations familiales de plusieurs employés, certaines organisations préfèrent réunir leur troupe à l’heure du petit-déjeuner, d’autres à l’heure du lunch. « Plusieurs, qui préconisent toujours la fin de la journée, vont commencer l’activité dès 16 h. Ce qui permet aux employés qui doivent retourner à la maison pour l’heure du souper de participer, eux aussi, à l’événement », observe Julie Lajoie.
Kathleen Boisclair, consultante en développement organisationnel au sein de l’équipe de services-conseils Amélio, suggère l’utilisation de sondages pour justement saisir les intérêts des employés. « Nous encourageons l’utilisation de questions formelles et ludiques pour connaître les fréquences, les moments privilégiés, sans oublier les préférences des employés », dit-elle.
La consultante cite en exemple une firme d’architecture qui a récemment demandé à ses employés quel était leur chocolat favori. « Dotée de cette information, la direction s’est procuré les chocolats préférés des employés pour les distribuer avant une réunion d’équipe. Un moment de plaisir qui, selon notre client, a été très bénéfique sur le plan créatif », raconte Kathleen Boisclair.
Déterminez les objectifs
Certes, la formule 5 à 7 improvisée a toujours sa place, soutiennent nos deux expertes. Des employés qui décident spontanément de poursuivre leurs discussions dans un bar ou un restaurant à proximité du bureau après les heures de travail, cela va aider à souder les liens, disent-elles. Toutefois, la pandémie, les réalités familiales ainsi que toutes les prises de conscience sur le plan social ont changé la donne pour plusieurs employés. « L’idéal pour un 5 à 7 réussi, ou quel que soit la variante utilisée, est de pouvoir bien identifier le moment opportun au calendrier pour s’assurer d’une participation élevée des troupes », conseille Julie Lajoie.
L’entreprise qui organise officiellement une activité a donc tout intérêt à bien préparer l’événement en amont pour en maximiser ses retombées, poursuit Kathleen Boisclair. La consultante d’Amélio recommande d’ailleurs l’usage d’un thème. « Il est judicieux d’établir les objectifs de la rencontre. Servira-t-elle à favoriser le mentorat, l’arrivée de nouvelles recrues ou encore à stimuler la créativité ? « S’il s’agit d’une activité de mentorat, il est nécessaire d’identifier qui sera présent à l’activité. Quelles sont les compétences des participants et en quoi pourront-elles aider les employés sur place ? » explique Kathleen Boisclair.
Le 5 à 7 est de nature professionnelle ? « Les organisateurs ont avantage à fournir une liste des invités qui seront présents. Ainsi, les participants qui souhaitent prendre contact avec ces derniers seront motivés à se déplacer pour la tenue de l’événement. »
En fait, la principale erreur qu’une entreprise doit éviter pour un 5 à 7 (ou une variante à l’activité) est de ne pas avoir donné un sens à l’événement. « Surtout, cette activité sociale doit refléter la culture de l’entreprise. La direction doit démontrer que la productivité n’est pas l’unique objectif du travail. L’organisation de petits plaisirs collectifs, en l’occurrence des 5 à 7, ça fait aussi partie de son mandat », conclut Kathleen Boisclair.