Hugues-Antoine Dubé, président du comité des Bâtisseurs écologiques de l’avenir (Photo: courtoisie)
L’INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION. Le comité des Bâtisseurs écologiques de l’avenir (BÉA) du Conseil du bâtiment durable du Canada s’affaire à sensibiliser et à mobiliser les étudiants et jeunes professionnels aux questions de durabilité dans le domaine du bâtiment.
Son président actuel, Hugues-Antoine Dubé, voit le comité des BÉA comme un vecteur de passion et de valeurs. C’est, selon lui, ce qui la distingue de l’organisation qui la chapeaute. « Le Conseil offre beaucoup de formations. Nous, on ne veut pas recréer une deuxième université. On veut donner envie aux jeunes de s’intéresser au bâtiment durable, leur donner envie d’apprendre, de brasser des idées, et ensuite de les propager », explique celui qui est également ingénieur en mécanique du bâtiment chez Pageau Morel.
Oui, les BÉA organisent des conférences, mais le but ultime n’est pas de suppléer la formation des jeunes du milieu de la construction, assure Hugues-Antoine Dubé. L’objectif est plutôt de présenter les nouvelles avancées pour faire naître chez eux le désir de changer les choses. Pour élargir leur rayon d’influence, les BÉA élaborent actuellement une nouvelle stratégie de médias sociaux qui devrait leur permettre d’atteindre un plus grand public.
C’est d’ailleurs pour cette raison que les sujets abordés lors des différentes activités qu’organise le comité – conférences, soirées quiz, 6 à 8, rallye-vélo – vont au-delà du bâtiment durable comme tel. « Nous parlons par exemple des toits verts ou de l’économie circulaire ; c’est un peu plus large que le bâtiment durable, mais ça permet de renforcer les valeurs et de transmettre la passion » de celui-ci, selon Hugues-Antoine Dubé.
Pourquoi se concentrer sur les jeunes ? Si le président des BÉA confie ne pas « carter à la porte » de ses événements, il estime que le Conseil du bâtiment durable du Canada offre déjà un soutient adéquat aux professionnels établis. Il constate également que l’intérêt pour la durabilité est plus marqué chez les moins de 30 ans. « Ça en fait rêver plusieurs de dire : « Moi, j’ai contribué à réduire les GES en faisant des projets plus durables ». »
Un rôle d’« impulseur »
Le président voit son comité comme un « impulseur » qui encourage ses membres à se former davantage. C’est là un de ses vecteurs d’influence. « Beaucoup de nos membres vont, plus tard dans leur cheminement, suivre des formations comme Associé écologique LEED ou LEED BD+C, ou encore obtenir une accréditation comme WELL AP. Pour un jeune professionnel, la porte d’entrée de ce monde-là, c’est nous », dit Hugues-Antoine Dubé.
C’est donc sans surprise si de nombreux membres des BÉA – des architectes autant que des ingénieurs et des urbanistes – finissent par occuper des postes liés au développement durable. Hugo Lafrance, directeur des stratégies durables chez Lemay, en est un exemple. « Il y a 13 ou 14 ans, les BÉA ont été mon premier contact avec les idées de la construction durable, raconte-t-il. Ça m’a permis de rencontrer d’autres jeunes qui voulaient faire des bâtiments plus verts. »
Selon Hugo Lafrance, ce comité a grandement contribué à bâtir une communauté de pratique autour de ces idées, et plusieurs de ceux qui y ont participé sont à son avis devenus des leaders dans le domaine.
Faire évoluer le milieu
Guillaume Martel, un architecte chez Provencher_Roy qui se spécialise aujourd’hui en développement durable, est lui aussi un ancien membre des BÉA. « J’avais déjà l’intérêt pour la construction durable, dit-il. Mais les BÉA m’ont permis de me créer un réseau de contacts, de rencontrer plein de gens qui sont aujourd’hui devenus mes homologues dans différents bureaux. » À son avis, l’avantage du comité est de permettre de faire des rencontres qui pourraient mener à des offres d’emploi, sans parler de la découverte de branches de carrières intéressantes, mais inconnues.
Même si les professionnels sont plus conscientisés qu’auparavant, un groupe comme les BÉA demeure aujourd’hui plus important que jamais, selon Guillaume Martel. « Il faut que l’industrie continue d’évoluer dans le bon sens : pensons juste aux déchets de chantier, affirme-t-il. Il y a toujours des clients et des sphères à l’intérieur de certaines professions qu’il faut convaincre. Il faut former la relève. »