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Le CELI de Gabriel Wolford-Masse: attention aux produits dérivés

Jean Décary|Mis à jour le 13 juin 2024

Le CELI de Gabriel Wolford-Masse: attention aux produits dérivés

Âgé de 35 ans, ce planificateur de production mise à la fois sur des FNB et des titres individuels. (Photo: courtoisie)

PLEINS FEUX SUR MON CELI est une rubrique où des investisseurs individuels partagent avec nous leurs bons et mauvais coups en investissement tout en soumettant leur portefeuille à l’analyse d’un pro. Pour participer, écrivez-nous à denis.lalonde@groupecontex.ca.


(Illustration: Camille Charbonneau)

Diplômé en kinésiologie, cet investisseur trentenaire de Salaberry-de-Valleyfield a depuis bifurqué de sa voie professionnelle initiale pour gravir les échelons d’une entreprise d’emballage où il occupe le poste de planificateur de production.

Il nomme ses parents comme source de sa propension à l’épargne. «Ce sont des gens qui ont travaillé à la ferme et qui ont pris l’habitude de tout payer en espèces. Ils m’ont transmis l’importance d’en mettre de côté.» Travailleur agricole dès l’âge de 11 ans, il a vite mis en pratique les enseignements de ses parents. Surtout que le milieu plus tranquille de la campagne le tient loin des tentations.

Une fois adulte, il a tôt fait de transférer à l’abri de l’impôt son petit bas de laine durement gagné dans les prés. «Le REER m’a permis de faire une mise de fonds pour m’acheter une maison, et le CELI, de faire mes premières armes en investissement.»

Il gère l’ensemble de son portefeuille depuis environ deux ans. «J’ai tout transféré et vendu les fonds communs de placement que je détenais dans mes comptes.» Il concède que ses premiers placements (plutôt spéculatifs) n’ont pas généré les rendements escomptés. «J’achetais des titres de cannabis et des minières, mais j’ai changé de stratégie après m’être éduqué davantage.» Il se renseigne sur l’actualité financière et les valeurs mobilières un peu partout, sur les médias sociaux et dans les médias traditionnels et se met «à lire beaucoup sur le sujet.»

Le jeune investisseur porte rapidement son intérêt sur cette nouvelle catégorie d’actifs que représentent les cryptomonnaies. Il croit au potentiel de la technologie de la chaîne de blocs sur laquelle sont bâties les devises numériques. «J’ai constaté que la Securities and Exchange Commission (SEC) avait autorisé la création de fonds négociés en Bourse (FNB) de cryptomonnaies. Je veux prendre part à cet élan, au moins à moyen terme.»

ll a des participations dans deux FNB du manufacturier Purpose, l’un en bitcoin et l’autre en ethereum, ce qui représente plus de 15 % de son portefeuille. Mais qu’en penseraient deux des personnalités qui sont pour lui des modèles en investissement, Warren Buffett et le regretté Charlie Munger ? «Je sais que Munger a comparé la cryptomonnaie à du poison à rats, mais j’y vois un potentiel pour dynamiser mon portefeuille. Cela dit, je ne veux pas non plus mettre tous mes oeufs dans ce panier.»

Un objectif, une stratégie

Il investit à long terme et souhaiterait que son CELI atteigne entre 150 000 $ et 200 000 $ d’ici cinq à dix ans. «J’ai une stratégie mixte avec des positions où se mélangent titres à dividende, titres de croissance et cryptomonnaies.» Idéalement, il voudrait détenir 500 000 $ dans son CELI d’ici 20 à 25 ans. Aux investisseurs qui songent à commencer, il suggère de le faire le plus tôt possible en systématisant leurs cotisations.

 

Dans l’oeil du pro

Martin Lalonde, président et gestionnaire de portefeuille à Rivemont, salue les progrès réalisés par l’investisseur et le temps qu’il met à comprendre les rudiments de la Bourse. «Il a appris sur le tas et continuera d’apprendre avec le temps.»

Il croit cependant que l’investisseur devra accélérer le tempo s’il veut atteindre ses objectifs. «Il n’est pas trop tard, mais il doit à la fois augmenter ses cotisations et définir plus clairement sa stratégie globale d’investissement.»

Le gestionnaire croit que le plus gros défaut du CELI concerne les positions dans des produits dérivés (de ventes d’options d’achat), comme le FNB Options d’achat couvertes sur géants des technologies CI (TXF, 20,07 $) et le FNB amélioré vente d’options d’achat couvertes multisectorielles Hamilton (HDIV, 16,35 $). Il inclut également dans le lot les positions dans le FNB amélioré banques canadiennes Hamilton (HCAL, 20,70 $) et le Fonds de revenu Canoe EIT (EIT-UN, 13,70 $). «Ces produits, qui constituent plus du tiers de son portefeuille, réduisent la volatilité et offrent du revenu au détriment du rendement à long terme. Ils ne s’adressent pas à quelqu’un de son âge avec un horizon comme le sien. C’est inutilement coûteux en frais de gestion.»

Il trouve les autres positions individuelles relativement bien diversifiées sur le plan des secteurs d’activité, mais déplore le manque de diversification géographique et l’absence d’un thème conducteur. «J’aimerais comprendre quelle est la stratégie derrière le choix de ses titres individuels.»

Martin Lalonde aime par ailleurs l’exposition de l’investisseur en cryptomonnaie, qui représente environ 16 % du portefeuille. «Le CELI est l’endroit idéal pour ce type de placement et le poids qu’il détient représente le maximum recommandé pour ces actifs plus spéculatifs.»

Il aurait préféré voir ce dernier se concentrer exclusivement sur le bitcoin qui, selon lui, a une longueur d’avance sur les autres devises numériques. «Je favorise le bitcoin, qui bénéficie déjà d’une adhésion massive.»