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BILLET. L’inflation, au Canada, en octobre, a atteint 4,7 %, du jamais vu depuis février 2003, soit un an avant la naissance de… Facebook ! De l’aveu de quelques gestionnaires de portefeuille, l’inflation est le pire ennemi de l’investisseur, car elle diminue la valeur à court terme des rendements obtenus des placements. Sans oublier que ces placements sont aussi soumis à des frais de gestion et, pour ceux qui ne sont pas enregistrés, à un taux d’imposition.
Selon les économistes de Bank of America (BofA), l’inflation grimpera à 5 % d’ici la fin de l’année au Canada. Si tel est le cas, cela veut dire que les investisseurs devraient soustraire cinq points de pourcentage à leur rendement réel pour voir dans quelle mesure ils se sont enrichis cette année.
En ajoutant, par exemple, des frais de gestion annuels de 1 % à 2 %, on arrive à un rendement minimal nécessaire de 6 % à 7 % avant de parler de «création de richesse». Dans le cas contraire, on parlera plutôt d’appauvrissement.
«Les investisseurs doivent constamment se demander quel est le rendement de leurs avoirs après inflation et impôts», me disait le président et gestionnaire de portefeuille de Giverny Capital, François Rochon, dans une entrevue à la fin de l’été.
Son conseil aux investisseurs pour protéger leur portefeuille de l’inflation était de miser sur des entreprises qui ont la capacité de refiler la croissance de leurs coûts à leur clientèle en haussant leurs prix. Pour l’investisseur moyen, c’est plus facile à dire qu’à faire.
Au cours des prochains mois, les investisseurs devront aussi surveiller un autre danger, qui pourrait venir ronger leur bas de laine: les hausses des taux d’intérêt.
À BofA, on soutient que la vigueur de l’inflation forcera la Banque du Canada à amorcer un resserrement monétaire en avril prochain par une hausse d’un quart de point de son taux directeur, qui passerait ainsi de 0,25 % à 0,5 %.
Ces derniers prévoient deux autres hausses de taux en 2022 et quatre de plus en 2023, pour un total de sept en deux ans. À la fin de 2023, le taux directeur de la Banque du Canada atteindrait ainsi 2 %.
Les hausses des taux d’intérêt rendent le loyer de l’argent plus coûteux pour les entreprises, ce qui pénalisera celles qui sont endettées. Un taux directeur qui passe de 0,25 % à 2 % va aussi inévitablement provoquer une augmentation des taux pour les prêts de toutes sortes, que l’on parle de prêts hypothécaires, auto ou de demandes de financement pour tout ce qui touche la vague du «achetez maintenant, payez plus tard».
Pour compenser les coûts liés aux hausses de taux, les investisseurs devront générer des rendements ailleurs pour continuer de s’enrichir !