Samuel Duval et Hoola One technologies repartent du Défi Start-up avec les grands honneurs. (Photo: courtoisie)
DÉFI START-UP. Le jury de la cinquième édition du Défi Start-up Les Affaires a remis son grand prix à Hoola One Technologies, notamment doté d’une bourse de 10 000 dollars.
La start-up Un cadeau du ciel repart quant à elle avec le prix coup de cœur du public, alors qu’Eli Health obtient une place en finale du Prix d’investissement de 100 000 dollars du Startupfest, dont la dixième édition se tiendra à Montréal la mi-juillet.
Hoola One technologies entend se servir de la bourse de 10 000$ qui accompagne son prix pour investir dans le développement d’une deuxième version de son appareil qui sert à nettoyer les microplastiques qui polluent les plages du monde entier.
«L’idée est venue d’un projet universitaire au baccalauréat en génie mécanique à l’Université de Sherbrooke. À ce moment, on s’est dit que tant qu’à avoir plein de ressources autour de nous, on voulait créer un produit bon pour l’environnement», explique le PDG et cofondateur de l’entreprise, Samuel Duval.
L’équipe entre en contact avec une organisation chargée de nettoyer la plage de Kamilo Beach, à Hawaï, qui est parmi les plus polluées au monde. «L’organisation nous a expliqué qu’il était très facile de nettoyer les gros morceaux de plastique, mais qu’il leur était impossible de ramasser efficacement les millions de particules de microplastiques qui étaient mélangées au sable», raconte M. Duval.
Les étudiants se lancent alors dans la fabrication de la machine, dont la première version a déjà été testée à Hawaï.
Cette réussite permet à Hoola One Technologies de remporter le grand prix «Changemaker Award» au concours Fowler Global Social Innovation Challenge 2019 de l’Université de San Diego, accompagné d’une bourse de 22 000 dollars américains, il y a un an presque jour pour jour.
Mais la société ne veut pas en rester là et planche déjà sur une deuxième version, plus performante, du produit. «D’ici la fin de l’été, on veut être capable d’amorcer les tests avec la deuxième version. Puis, en novembre, on retournera à la planche à dessins pour améliorer ce qui aura moins bien fonctionné pour pouvoir faire une vitrine technologique l’an prochain», explique M. Duval.
La taille du marché du nettoyage des plages dans le monde est, selon le dirigeant, difficile à déterminer avec précision, mais se calcule en milliards de dollars. «La problématique des microplastiques est connue depuis deux ou trois ans seulement. Les recherches scientifiques sur le sujet ne sont pas encore assez avancées», dit-il, précisant toutefois que l’Indonésie dépense à elle seule un milliard de dollars par année pour nettoyer ses plages.
Si Hoola One Technologies remporte des prix, Samuel Duval se désole toutefois de la nécessité de ses produits: «Notre but est de nettoyer l’environnement et de réparer des dégâts causés par les humains, mais ce n’est pas une raison pour continuer de consommer autant de plastique à usage unique. Dans un monde idéal, on ne devrait pas avoir besoin de notre machine», dit-il.
Marina Pavlovic Rivas, PDG de Eli Health (Photo: courtoisie)
Eli Health obtient son billet pour le Startupfest
La start-up Eli Health, dirigée par Marina Pavlovic Rivas, a profité du Défi Start-up pour obtenir son billet pour la finale du Prix d’invetissement de 100 000 dollars du Startupfest.
Eli offre une solution aux femmes qui souffrent d’effets secondaires attribuables à la contraception hormonale, comme la pilule anticonceptionnelle. La dirigeante soutient que sa solution est sans effet secondaire et non invasive et mesure le taux hormonal des femmes dans la salive.
Si la technologie a été concue comme moyen de contraception, Mme Rivas a rapidement compris que sa technologie pouvait répondre à un autre besoin, soit celui de venir en aide aux couples atteints de problèmes de fertilité. «C’est en fertilité que nous souhaitons réaliser nos premières ventes l’an prochain», dit la dirigeante.
Dans le futur, elle souhaite que sa technologie puisse accompagner les femmes à toutes les étapes de leur vie. «En ce moment, il n’y a aucune façon de mesurer les taux d’hormones sur de longues périodes. On veut adapter la technologie à d’autres domaines de la santé féminine qui sont moins développés, comme pour la ménopause», dit-elle.
Marie-Ève Chamberland, PDG d’Un cadeau du ciel. (Photo: Stevens LeBlanc)
Un cadeau du ciel repart avec le Prix coup de coeur du public
Un cadeau du ciel, qui offre un «héritage affectif» aux gens qui doivent composer avec la perte d’un être cher, quitte le Défi avec le prix coup de coeur du public. «Au-delà de l’assurance-vie, du testament et des préarrangements funéraires, nous avons voulu nous occuper de l’aspect humain lié à la perte d’un proche», dit la PDG de la start-up, Marie-Ève Chamberland.
«L’idée m’est venue en 2014, alors que je travaillais pour un assureur. Étant enceinte, j’ai fait un testament, j’ai pris une assurance-vie supplémentaire parce que je devenais maman et je trouvais qu’à travers ça, il y avait un vide humain», raconte celle qui devait, quelques temps plus tard, perdre sa grand-mère maternelle avec pour seul héritage un montant en argent.
Elle choisit alors de combler le vide de l’héritage affectif en offrant aux personnes qui le désirent d’enregistrer un message de leur vivant et qui sera transmis aux êtres chers après leur mort à une date déterminée.
On a développé l’entreprise en offrant nos service aux entreprises (B2B), alors que beaucoup d’autres ciblent directement les consommateurs. «On veut être intégré directement dans les offres des assureurs et des salons funéraires. Actuellement, 28 complexes funéraires vendent nos services, tout comme deux cabinets de services financiers», explique-t-elle.
Les trois membres du jury de cette cinquième édition du Défi Start-up étaient Philippe Telio, président et cofondateur du Startupfest, Éric Labelle, directeur, startups à la Banque Nationale et Marine Thomas, rédactrice en chef du Groupe Les Affaires.