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Jenny Ouellette

Humainement prospère

Jenny Ouellette

Expert(e) invité(e)

29 mai 2024 | 10:00 am

Le gestionnaire qui préférait les chiffres à l’humain

Jenny Ouellette|Édition de la mi‑mai 2024

Le gestionnaire qui préférait les chiffres à l’humain

Le gestionnaire qui mise uniquement sur les «chiffres» se prive de résultats exceptionnels. Sans le savoir, il freine la performance de l’équipe et celle de l’organisation. (Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. «­Si je le pouvais, je déléguerais toute tâche reliée à la gestion des ressources humaines. » ­Maintes fois, j’ai entendu cette phrase, car ils sont nombreux à penser cela. Pourquoi un tel discours existe ? ­Comme consultante, j’ai compris rapidement qu’un gestionnaire qui pense cela a vécu des situations qui l’ont amené à réfléchir de la sorte. Ou bien, il a tout simplement appris à penser cela à cause d’une croyance issue d’une culture organisationnelle. S’ensuivent des phrases comme : « C’est comme ça ici. C’est ça la gestion dans notre entreprise. De toute façon, le monde ne veut pas travailler ! » 

 

Comment inverser la tendance?

Comment faire réaliser à un gestionnaire qu’il ne peut pas axer sa gestion uniquement sur les opérations et les chiffres, sans s’intéresser à l’humain ? ­Vous êtes nombreux à me poser cette question à la suite de mes conférences. Vous avez pour but d’aider un gestionnaire à comprendre le lien entre la performance financière et la saine gestion d’une équipe. Il existe plusieurs réponses possibles. ­Celle-ci expose un point de vue bien personnel. D’où mon hésitation à écrire ce texte.

 

Une réponse

Être gestionnaire n’est pas difficile. Ce qui est difficile, c’est d’apprendre la gestion. Un gestionnaire se développe par des modèles positifs qui l’inspirent et en apprenant des techniques qui l’aideront à se réaliser dans son rôle.

En tant que société, nous privilégions le leadership à la gestion. Il y a cette image du leader qui sait tout, qui guide les gens et qui se trompe rarement. Or, il faut à la fois être un leader et être compétent en gestion.

Comme organisation, nous gagnons à développer ces deux aspects chez les gestionnaires. En effet, un gestionnaire qui ne détient ni les connaissances techniques ni les outils sera plus enclin à préférer les « chiffres » et à se détourner de ses responsabilités orientées vers l’humain. Petit à petit, il perdra sa motivation à soutenir son équipe, à l’écouter, à la guider et à la développer. Le gestionnaire qui mise uniquement sur les « chiffres » se prive de résultats exceptionnels. Sans le savoir, il freine la performance de l’équipe et celle de l’organisation.

Je sais toutefois que sa réalité pourrait être complètement différente. Qu’il pourrait s’épanouir davantage et vivre un franc succès avec son équipe. Si seulement il pouvait voir ce que j’ai vu chez les bons patrons et dans leur dynamique avec leur équipe. Qu’­ignore-t-il qu’eux savent ?

 

Cesser le jugement

Lorsque j’entends un gestionnaire me dire ce qu’il trouve difficile dans la gestion des ressources humaines, j’écoute. Il a sa propre histoire à raconter. Pour comprendre un gestionnaire, il faut s’attarder au contexte, à sa réalité, à ses outils, à son équipe et à ses défis. Plusieurs font de leur mieux, certains se font parachuter dans ce poste, d’autres occupent parfois la mauvaise position.

Pour l’aider à se développer, il n’a pas besoin d’être jugé. Il a besoin d’être considéré, d’être outillé et d’être compris. Puis, il doit être accompagné pour s’extirper des problèmes, réduire le stress et changer de dynamique de l’équipe. Pour aimer gérer les ressources humaines, il doit acquérir de la confiance dans les zones où il vit des échecs ou des remises en question. Alors, si vous voulez faire changer la perception d’un gestionnaire et son discours, ne le jugez pas. Comprenez ses défis et ses besoins pour l’aider adéquatement.

 

Une autre réalité

Enfin, ­faites-lui voir qu’il existe une autre avenue. Celle du gestionnaire qui a appris la saine gestion. Lorsqu’il est absent, le travail s’exécute, les employés s’entendent et collaborent. Les objectifs sont atteints. L’équipe est là pour lui, comme il est là pour elle. Elle est sa plus grande fierté et sa plus grande force. Être gestionnaire est un privilège. C’est se rendre à cette finalité qui est difficile.

Le point de départ est certainement de comprendre que la meilleure performance provient d’une équipe épanouie. Les « chiffres » et l’« humain » sont indissociables. Tout comme la gestion et le leadership le sont chez les bons boss.

 

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