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Nicolas Duvernois

Chronique d'un entrepreneur

Nicolas Duvernois

Expert(e) invité(e)

Le jour où j’ai voulu tout abandonner!

Nicolas Duvernois|Publié le 14 mai 2019

Le jour où j’ai voulu tout abandonner!

(Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. C’est un lecteur de mes chroniques, Guillaume, qui m’a donné l’idée de parler d’abandon. C’est tout de même drôle que je n’aie jamais pensé à écrire sur un sujet aussi populaire que l’abandon entrepreneurial. 

En effet, combien de personnes que l’on connaît ont arrêté en cours de chemin leur rêve entrepreneurial! Combien de fois, j’entends la fameuse phrase «J’ai envie de tout abandonner!». Pour tout dire, cette idée m’est passée par la tête plus d’une fois depuis que je me suis lancé en affaires. 

Après tout, la vie d’un entrepreneur ressemble beaucoup à un parcours du combattant. Beaucoup s’essaient, très peu réussissent. Jamais je ne jugerai les personnes qui ont décidé de tout laisser tomber et de passer au prochain appel, au contraire, je les comprends totalement. 

L’idée d’abandonner apparaît sournoisement. C’est rarement sur un coup de tête que l’on se dit qu’on serait mieux de faire autre chose, c’est souvent après une accumulation de mauvaises nouvelles ou quelques mois de difficultés que l’idée devient, pour certains, une évidence. 

Personnellement, même si au fond de moi je n’étais jamais très sérieux, combien de fois ai-je rêvé d’avoir un emploi stable, dans une entreprise stable, avec un salaire et un horaire réguliers, sans trop avoir de responsabilités et surtout pouvoir arrêter de penser au boulot dès que je mettrais le pied en dehors du bureau?

Comme on dit souvent, le gazon est toujours plus vert chez le voisin. Ironiquement, la plupart de mes amis qui occupent ce type d’emploi, rêvent, eux, de se lancer en affaires… la vie est parfois drôlement faite!

J’ai découvert au fil des ans que la force mentale était extrêmement importante en affaires. Je fais souvent le parallèle avec l’univers du sport et j’ai ressenti plusieurs fois au cours des dernières années ce sentiment de totale impuissance, de désespoir, combiné au fait qu’il faille se concentrer. Comme dirait mon entraîneur de basketball: «Nicolas, retourne au basic».

Étonnamment, c’est souvent lorsque l’on se retrouve le dos au mur, littéralement en petite boule dans le coin, que l’on trouve l’idée ou l’énergie de s’en sortir. René Angélil disait que l’important n’était pas de toujours être bon, mais de l’être au bon moment. 

Serait-ce ce «timing» entrepreneurial qui ferait en sorte que certains réussissent et d’autres échouent? Comme un but gagnant marqué à la dernière seconde d’un match, est-ce dans les moments les plus stressants, les plus incertains qu’un entrepreneur à succès prend forme? Que l’idée d’abandon disparaît? 

Croyez-moi, ce n’est pas toujours facile à vivre. Ne pas avoir de salaire pendant des années, vivre dans l’incertitude la plus totale, prendre des risques démesurés, faire la «marche de la honte» pour aller demander de l’argent à ses parents ou à sa sœur… bref, toutes les raisons sont là pour abandonner.

Pour ma part, chaque fois que l’idée d’abandonner se pointe le bout du nez, je me rappelle la raison pour laquelle je me suis lancé en affaires et de l’immense chance que j’ai aujourd’hui d’être en affaires avec la meilleure équipe au monde.

Prendre une seconde afin de se décoller le nez de l’arbre et avoir une meilleure vue d’ensemble est primordiale dans tout moment de grande incertitude. Non seulement ça nous permet de mettre de côté cette envie d’abandon, mais ça nous libère aussi l’esprit afin de retrouver cette énergie si importante afin de se retrousser les manches et trouver la bonne solution à notre problème.