«Pourquoi ne pas s’inspirer des coupons repas, des frais de transport et autres dépenses prises en charge par l’État et certains employeurs en France par exemple?», s'interroge Nicolas Duvernois. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Une fois de plus, Québec Solidaire y est allé d’une énième demande de hausse du salaire minimum, exigeant cette fois-ci qu’il passe à 20$ de l’heure.
Actuellement à 15,25$, cette hausse, drastique et vertigineuse de 30%, sonnerait le glas de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de PME québécoises qui représentent, ni plus ni moins, le cœur, les poumons ainsi que la colonne vertébrale de l’économie de notre province.
En toute franchise, je ne me lasse pas des envolées politiques de Québec Solidaire qui tente de démontrer la justesse du combat ou la pureté de leur raison d’être. Au fil des années, ils en sont même devenus experts.
Après avoir promis de taxer les avoirs des individus ayant plus d’un million d’avoir (avant de reculer), interdit aux hommes de se présenter pour le parti lors d’élection partielle (vive la démocratie comme on dit), ou acheté de la pub sur les plateformes META pendant la partielle de Jean-Talon (après avoir promis le contraire par solidarité envers les médias), ils s’attaquent cette fois-ci à l’image du salaire minimum.
Bien entendu, loin de moi l’idée d’être contre le fait d’améliorer le sort de quiconque ; cependant, au risque de me répéter, si c’est aux dépens d’une autre personne, dans ce cas-ci les propriétaires de PME, c’est ce qu’on appelle une mauvaise bonne idée. Déshabiller Paul pour habiller Jacques ne fonctionne tout simplement pas, mais que faire alors?
Avant tout, il est important de souligner que pour une société riche comme la nôtre (nous le sommes vraiment!), trop d’injustices économiques persistent. Cela étant dit, est-ce que la hausse du salaire minimum est vraiment la réponse à tous les maux? Si oui, comment alors expliquer que les banques alimentaires sont plus en demande que jamais, que c’est devenu mission impossible d’acheter une propriété ou qu’une jeune famille dont les deux parents travaillent à temps plein n’arrive souvent pas à boucler ses fins de mois? Pourtant, dans la dernière décennie, le salaire minimum est passé de sous la barre des 10$ à plus de 15$.
Je comprends Québec Solidaire de vouloir se faire du capital politique avec le sujet, après tout ils sont devenus un parti comme un autre (avec tout ce que cela implique), mais n’y a-t-il pas d’autres options?
Je pense ici à quelques idées comme le système d’impôt négatif sur le revenu, l’indexation des salaires sur l’inflation, un remboursement mensuel x des dépenses en alimentation ou autre, à un programme d’aide financière plus ciblé et mieux garni.
Pourquoi ne pas s’inspirer des coupons repas, des frais de transport et autres dépenses prises en charge par l’État et certains employeurs en France par exemple?
Je ne prétends pas ici avoir toutes les réponses à ces questions économiques bien complexes, mais détestant le statu quo ainsi que la p’tite politique, il me fallait vous partager ma vision.
Bien entendu, un bon salaire de base est essentiel. Cependant, se fier uniquement sur celui-ci n’a pas démontré l’efficacité qu’on lui promet. En l’utilisant comme un instrument politique tel que QS le fait présentement, nous risquons de dévier le débat et de passer à côté de réelles pistes de solutions.
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