Le Partage Club s’ajoute à votre arsenal de rémunération globale
Catherine Charron|Publié le 05 juillet 2023En avril 2023, l’équipe de Fauve Doucet est donc venue présenter aux salariés de Mon Technicien cette nouvelle plateforme gracieusement offerte par le patron. (Photo: courtoisie)
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RHÉVEIL-MATIN. Aider ses employés à combattre la pression de l’inflation sur leur portefeuille, solidifier l’esprit d’équipe, et lutter concrètement contre la crise environnementale: voilà quelques-unes des raisons qui ont convaincu le PDG de Mon technicien, Sylvain Dion, d’offrir à l’ensemble de ses salariés un abonnement au Partage Club.
Lancée au grand public au Québec à la mi-juin 2023, cette application permet d’accéder à des réseaux de partage de proximité, moyennant des frais d’adhésion de 60$ annuellement. L’engouement est tel que déjà, plus de 6000 personnes ont adhéré à la plateforme, indique son instigatrice, Fauve Doucet.
«Je m’attendais à doubler le nombre de membres, mais pas à le tripler», avoue-t-elle.
Lorsque le Partage Club a annoncé son intention de créer de tels groupes à l’été 2022, ceux-ci ne devaient être constitués que de citoyens résidant dans un même quartier. Le projet a depuis attiré l’attention d’entreprises, d’un promoteur immobilier, de municipalités et même d’établissements scolaires. «On est en train de développer plein de types de clubs qui souhaitent mutualiser» l’adhésion, constate Fauve Doucet.
La PME de Laval Mon Technicien fait partie des premières intéressées.
Depuis plus de trois ans, cette dernière tentait par ses propres moyens d’encourager sa trentaine d’employés à emprunter des objets sous-utilisés que possédait l’organisation, allant de sa panoplie d’outils «presque neufs» à sa machine à barbe à papa.
«On avait même fait notre petit logo. Ça s’appelait la Boîte à partage, on gérait ça avec un fichier Excel à l’interne, mais ça ne levait pas vraiment, raconte son PDG. On était bien content lorsqu’on a trouvé cette application faite à Montréal en prélancement.»
En avril 2023, l’équipe de Fauve Doucet est donc venue présenter aux salariés de Mon Technicien cette nouvelle plateforme gracieusement offerte par le patron.
Sylvain Dion ne s’attendait pas à l’effet qu’aurait ce club de partage sur la culture de l’entreprise. «Je le vois dans le regard des gens, ils sont contents de prêter leurs choses, et de recevoir d’un collègue de travail.»
Ainsi, un phénomène similaire à celui qui se produit dans les clubs de partage de quartier s’opère aussi en entreprise : des liens sont créés entre des membres d’une même organisation qui, autrement, n’auraient pas naturellement échangé.
Changer les habitudes de consommation
Si le taux de téléchargement est grand parmi les employés de ses 17 entreprises clientes – il oscille entre 60% et 70%, rapporte l’entrepreneure -, encore faut-il développer le réflexe d’emprunter.
«On n’implante pas le Partage Club en deux secondes. Il y a un effort d’éducation. […] Ça passe par la communication et la sensibilisation. On s’est rendu compte que pour que ça fonctionne, on doit trouver des ambassadeurs qui proposent des objets et qui comprennent les rouages [de la plateforme]. Quand les employés sont invités, déjà, il y a un beau catalogue de rempli.»
Le défi est certes de taille, mais l’ancienne vice-présidente de l’agence de marketing et de communication Cossette a plus d’un tour dans son sac pour faire passer des messages aux consommateurs.
«On développe une équipe de service aux membres. On suit le taux d’adoption, et on met en place des outils pour que [s’il n’est pas satisfaisant], on sache comment relancer. Quand on l’implante en entreprise, on demande quels sont les canaux de communication [utilisés]. On crée donc une trousse de communication, que ce soit des affiches à mettre dans les toilettes, ou dans l’intranet pour que nos clients puissent solliciter leurs employés.»
Renforcer ce comportement passe aussi par un système de récompenses, croit Fauve Doucet. C’est pourquoi elle encourage les entreprises à offrir, par exemple, un congé aux grands utilisateurs de la plateforme.
La mission du Partage Club va donc bien au-delà du simple outil d’échange: elle compte carrément transformer les habitudes de consommation de ses membres pour réduire leur empreinte écologique.
Peinant à faire leur part, davantage d’entreprises devraient y adhérer, et encourager les membres de leurs équipes à y participer, croit Sylvain Dion :«Je reviens d’un congrès d’entrepreneurs, on a jasé pendant 70% du temps de l’environnement, de l’importance de se conscientiser, mais il y avait très peu d’actions concrètes. Le Partage Club, c’en est une.»