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Le patronat veut de l’action de la part d’Ottawa

Emmanuel Martinez|Publié le 21 septembre 2021

Le patronat veut de l’action de la part d’Ottawa

(Photo: Chris DeSort pour Unsplash)

Face aux résultats des élections fédérales de lundi qui confirment le statu quo, les associations représentant les entreprises veulent maintenant de l’action de la part d’Ottawa.

«Le gouvernement fédéral vient d’avoir un mandat de la population et on espère que cela sera respecté pendant quatre ans par la Chambre des communes», affirme le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn, en entrevue téléphonique.

Il rappelle que son organisation veut la fin immédiate de la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE), une aide financière aux salariés et aux travailleurs indépendants touchés par la COVID-19 qui n’ont pas droit aux prestations d’assurance-emploi.

Il désire aussi que le gouvernement de Justin Trudeau mette sur pied un plan pour affronter «la dette colossale» et des «actions concrètes» pour lutter contre les changements climatiques.

Karl Blackburn aimerait également que l’assurance-emploi soit réformée pour se transformer en vaste programme de formation.

De tous les partis

De son côté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante recommande au prochain gouvernement libéral de prendre les «meilleures» mesures proposées par chacun des partis en campagne électorale.

La FCEI désire notamment maintenir la subvention salariale et l’aide au loyer jusqu’à ce que toutes les mesures sanitaires imposées aux PME soient levées comme le NPD et le Parti vert le préconisaient.

«Il faut savoir que les contraintes liées au passeport vaccinal et les nouvelles restrictions provinciales génèrent des pertes de revenus supplémentaires et une hausse des coûts. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement fédéral et à tous les partis de l’opposition de prolonger la subvention salariale et l’aide au loyer et de ramener leur taux au maximum à 75%», a déclaré Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI, par communiqué.

La FCEI s’inspire des conservateurs en voulant qu’Ottawa relance le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes qui n’offre plus de prêts depuis juillet et augmente le montant à 200 000 $.

Accroitre les investissements

Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) souhaite que la reconduction au pouvoir de Justin Trudeau soit l’occasion de mettre en place une des mesures pour accroitre les investissements dans ce secteur.

«Depuis le début des années 2000, une baisse constante des investissements et l’absence d’une stratégie industrielle fédérale ont fait reculer nos manufacturiers par rapport à ceux d’autres pays du monde», déplore Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ, par communiqué. Cette association estime que le Canada devrait avoir comme objectif d’attirer l’équivalent de 2% de tous les investissements manufacturiers dans les pays les plus développés économiquement. Ceci correspond à environ 50 milliards de dollars annuellement au cours de la prochaine décennie.

Pour que tous ces souhaits se réalisent, cela prendra évidemment de bonnes relations entre Ottawa et les provinces. Au Québec, l’appel lancé durant la campagne par le premier ministre François Legault à ne pas voter pour les libéraux de Justin Trudeau pourrait toutefois créer un froid dans les années à venir.

«On ne veut surtout pas des chicanes provinciales-fédérales sur les juridictions, précise Karl Blackburn. On les invite à mettre de côté les disputes pour passer à l’action.»