Éternel optimiste, je reste convaincu de l’importance du vote et du réel pouvoir du citoyen. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. D’ici quelques jours, nous entrerons officiellement en campagne électorale. Directement inspiré du synopsis du film Le jour de la marmotte, où le protagoniste revit sans fin la même journée, nous entendrons les différents partis politiques nous promettre, encore une fois, une multitude de projets qui mettront fin à l’attente aux urgences, qui offriront une place en garderie ou l’accès à un médecin de famille à tous, qui offriront le transport en commun d’Ivujivik à Gatineau (1888 km!), sans oublier d’importants investissements dans le réseau de la santé, notamment dans les CHSLD, et dans notre réseau d’éducation.
Maintenant que j’ai dévoilé les principales promesses à venir (désolé d’avoir gâché les scoops), passons aux choses sérieuses. J’ai le vague à l’âme quand arrive le temps des différentes campagnes électorales. Politologue par études et par passion, j’ai toujours rêvé d’être captivé par une campagne digne de ce nom. Une campagne où l’on propose nos idées et notre vision sans avoir à diminuer ou ridiculiser ses adversaires, une campagne où l’on promet beaucoup moins qu’on livre comme résultat, où l’intérêt collectif supplante l’intérêt de quelques groupes d’influence, où l’on ose, on prend des risques, où l’on n’a pas l’obsession de plaire pour gagner chaque vote, mais plutôt où l’audace des candidats nous font rêver et donnent espoir.
Cela étant dit, bien que mes paroles semblent sévères, je le suis encore plus envers nous, les citoyens. Avec un taux de participation de 66% lors de la dernière élection générale en 2018, nous sommes malheureusement entrés dans l’histoire comme le deuxième plus bas taux de participation depuis 1927. Pendant que certains, aux quatre coins du monde, risquent leur vie pour avoir le droit de voter, plus de deux millions d’entre nous n’ont pas daigné exercer la plus précieuse responsabilité citoyenne… Pour ensuite, pour la plupart, «exprimer» leurs diverses opinions sur les différentes plateformes sociales.
Éternel optimiste, je reste convaincu de l’importance du vote et du réel pouvoir du citoyen. Pour une raison que je ne m’explique pas, la majorité d’entre nous oublie, voire pire, ne réalise pas que nous sommes les réels patrons des élus, pas le contraire. Nous leur fournissons le budget de leurs opérations et payons, de nos poches, leurs salaires. Pour cette raison, voici trois chantiers sur lesquels j’aimerais connaître le plan de match de chacun des partis.
PME, PME, PME
Au risque de me répéter, les petites et moyennes entreprises du Québec représentent le poumon, le cœur et le cerveau de notre économie. Selon l’Institut de la statistique du Québec, la quasi-totalité des entreprises de la province, soit 99,8% ont moins de 500 employés. Parmi celles-ci, plus de la moitié comptent moins de cinq employés. Il va sans dire que ce sont ces mêmes PME qui, depuis le début de la pandémie, font face le plus durement à une myriade de défis telle la pénurie de main-d’œuvre, l’inflation, les problèmes d’approvisionnements et beaucoup plus.
En tant que dirigeant de PME et citoyen ayant la vitalité de notre économie à cœur, j’ai hâte d’entendre les différents aspirants au pouvoir débattre sur les moyens d’aider les dizaines de milliers de PME à traverser cette crise interminable.
Loin des yeux, loin du cœur
Si Montréal est le cœur financier, les régions en sont les poumons. Inséparable par leur complémentarité, nous ne pouvons pas nous permettre de creuser d’avantage d’écart entre ces deux solitudes aux réalités bien différentes. Autant Montréal a besoin d’amour afin de redevenir la ville qu’elle fut jadis, autant nous devons continuer à investir massivement en région afin qu’elles puissent, elles aussi, pouvoir exister sur l’échiquier.
J’espère que nous assisterons à des échanges constructifs concernant le transport régional, l’accès à un réseau cellulaire et internet de qualité, ainsi qu’aux défis et solutions qu’amène l’immigration. Il n’y a absolument aucune raison, en 2022, que nous devons encore aborder ces sujets.
L’achat local
Concernant ce sujet, j’espère entendre de nouvelles solutions concrètes mettant les bases d’une révolution et non simplement la promotion d’une plateforme numérique de plus. Ici je veux que l’on aborde le sujet de la définition claire, nette et précise de ce qu’est un produit québécois, je veux également des changements législatifs obligeant l’État québécois de toujours privilégier l’achat local lorsque possible.
J’espère la mise de l’avant du défi 12$, initiative lancée par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne. Un défi coup de cœur pour ma part, qui invite les ménages québécois à remplacer chaque semaine 12$ de leurs achats, à l’épicerie ou au restaurant, de produits étrangers par des produits locaux, ce qui permettrait d’augmenter d’un milliard de dollars par année la demande auprès de notre secteur bioalimentaire!
Pour conclure, je pourrais continuer ainsi avec mille et une autres idées, mais je préfère maintenant, au cours des prochaines semaines, laisser le terrain aux différents partis et candidats nous convaincre qu’ils ont les meilleures solutions, les meilleurs candidats et le meilleur plan de match afin de répondre aux problèmes criants du moment.
Sur ce, je leur souhaite à tous et à toutes, une campagne électorale digne de ce nom et surtout de ne jamais oublier qu’avant tout, en politique, le pouvoir de faire devrait toujours l’emporter sur le pouvoir de dire!
Bonne campagne!
PS : Joyeux 5e anniversaire à ma belle Charlotte d’amour xx
(Photo: Adi Goldstein pour Unsplash)