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Ian Gascon

Les FNB démystifiés

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Expert(e) invité(e)

Le présent marché baissier sera-t-il le plus court de l’histoire?

Ian Gascon|Publié le 13 mars 2020

Le présent marché baissier sera-t-il le plus court de l’histoire?

(Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Maintenant une pandémie, la propagation du corononavirus progresse rapidement. Les marchés financiers sont inquiets et l’impact sur les bourses mondiales est majeur. Le plus long marché haussier de l’histoire s’est transformé en marché baissier (baisse de plus de 20%) en l’espace de quelques semaines. L’indice de la peur des marchés financiers, le VIX, se comporte étrangement comme durant la crise financière de 2008.

Bref, les marchés réagissent quotidiennement à une situation mondiale qui ne cesse de se détériorer, mais qui est essentiellement fondée sur la peur d’un ralentissement économique important qui pourrait durer plusieurs mois. Si rien n’est fait de façon concertée, c’est tout à fait probable!

Au cours des dernières semaines, les gouvernements et entreprises ont progressivement annoncé des mesures d’urgence ciblées et régionales. Une quarantaine dans la région la plus affectée en Chine et une quarantaine complète en Italie. Hier soir, l’annonce de la fin des vols en provenance de l’Europe vers les États-Unis et la suspension de la saison de la NBA ne sont que deux autres exemples. Ces mesures vont vraisemblablement ralentir la progression du virus, mais pourront-elles endiguer sa propagation maintenant que le virus est présent dans plus de 115 pays et que le nombre de tests diagnostics réalisés est minime? La réponse semble évidente! Avec le nombre de nouveaux cas qui augmente rapidement, ce type d’annonce risque donc fort de se multiplier… à l’échelle mondiale.

Je ne suis pas un expert en santé publique et j’ai lu l’avis de certains experts qu’une quarantaine n’est pas une solution miracle. Toutefois, si l’on se fie aux chiffres officiels de la Chine sur le nombre de nouveaux cas de Coronavirus depuis quelques jours, c’est une solution qui semble particulièrement efficace. La Chine est passée de plusieurs milliers de nouveaux cas par jour, à quelques dizaines en quelques semaines.

Si rien n’est fait, il est illusoire de penser que les effets économiques ne se feront pas sentir pendant encore plusieurs mois, région par région, pays par pays. C’est ce que les marchés anticipent. Mais si la progression est réduite à presque rien en quelques semaines, les espoirs d’un rebond rapide de l’économie me semblent particulièrement attrayants.

Comment réagiraient les marchés financiers à une telle annonce? Difficile à prévoir. Probablement par un choc initial. Mais si les perspectives de retour à une économie mondiale dynamique en quelques semaines sont probables, on pourrait aussi assister rapidement à un rebond historique des marchés. Peut-être même le plus court marché baissier de l’histoire.

 

Plus de peur que de mal!

Dans toute cette saga, une question demeure. Pourquoi les craintes liées au coronavirus sont-elles si importantes? Les chiffres démontrent que la grippe affecte annuellement plusieurs centaines de millions de personnes et tue plusieurs dizaines de millions de personnes. La disponibilité d’un vaccin pour la grippe permet de protéger une partie de la population, mais n’empêche pas que ces effets soient si importants année après année.

Les craintes envers le coronovarius sont-elles alors justifiées? Devant l’inconnu, la peur, les humains ont tendance à réagir exagérément. Si les gouvernements ne font rien et que la situation s’empire, ils se feront accuser d’avoir manqué à leur devoir de protection des citoyens. Ils n’ont d’autres choix que de réagir, même si ce n’est que de façon préventive. Le ralentissement économique est alors inévitable. Dans ce contexte, une quarantaine mondiale me semble un choix logique afin d’éviter un impact économique prolongé qui pourrait affecter dramatiquement la santé financière d’un nombre croissant d’entreprises et par conséquent la valeur des marchés boursiers, mais de façon encore plus importante, la valeur du marché obligataire mondial!

Une autre option serait de laisser le virus se propager, un peu comme on le fait avec la grippe saisonnière, et d’espérer que ces effets ne soient pas catastrophiques. C’est toutefois une solution risquée qui nous plongerait inévitablement dans l’incertitude pendant encore plusieurs mois, voire plusieurs années.

Devant toute cette incertitude, prévoir les variations à court ou moyen terme des marchés est encore pratiquement impossible. Je n’ai pas de boule de cristal, mais la meilleure façon que le calme revienne sur les marchés est que l’incertitude sur le niveau d’activité économique mondiale soit dissipée le plus rapidement possible.

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