Terrain où doit être implanté l’usine de transformation de concentré de fer en fonte brute, en ferrovanadium et en titane dans la zone industrialo-portuaire de Grande-Anse, à Saguenay.
INDUSTRIE MINIÈRE. Métaux BlackRock est fin prête à lancer la construction de sa mine à Chibougamau et de son usine de transformation à Saguenay. Après avoir obtenu un financement de plus de 1 milliard de dollars, dont quelque 250 millions de la part du gouvernement du Québec, la minière montréalaise n’attend plus que l’obtention des permis de construction pour aller de l’avant.
« Nous devrions commencer la mise en chantier de la mine et de l’usine en avril », espère Jean Rainville, président de Métaux BlackRock, en précisant que leur mise en production est prévue pour la fin de 2020.
L’entreprise minière prévoit injecter près de 1,3 G$ dans ce projet qui comprend l’exploitation d’une usine de transformation de concentré de fer en fonte brute, en ferrovanadium et en titane dans la zone industrialo-portuaire de Grande-Anse, à Saguenay, dont le coût de construction est évalué à quelque 840 M$. L’approvisionnement en concentré se fera à partir d’une mine à ciel ouvert située dans le complexe géologique du lac Doré, à une trentaine de kilomètres de la ville de Chibougamau.
Métaux BlackRock prévoit la création de 300 emplois pour l’usine et 200 autres emplois pour l’exploitation de la mine. Les quelque 850 000 tonnes de concentré de ferrovanadium produites annuellement seront transportées par train entre Chibougamau et le port de Grande-Anse, et ce, grâce à une entente avec le Canadien National, Chemin de fer Roberval-Saguenay (propriété de Rio Tinto) et le Port de Saguenay.
Le vanadium à la clé
Le vanadium, utilisé principalement à 90 % dans les alliages pour la fabrication d’acier afin de le rendre plus résistant et léger, est l’élément clé de cet important projet minier. « Le vanadium est hautement stratégique. Il est en forte demande à l’échelle internationale et nous sommes le seul projet à court terme, en Amérique du Nord, qui prévoit l’exploiter », affirme Jean Rainville.
L’entreprise mise particulièrement sur de nouvelles normes imposées depuis l’an dernier par le gouvernement chinois qui exige que l’acier utilisé dans le secteur de la construction soit maintenant renforcé par du vanadium pour en améliorer la qualité et la résistance.
Métaux BlackRock prévoit d’ailleurs que 50 % de ses revenus proviendront de la vente de vanadium. « On souhaite accaparer 5 % du marché mondial », indique le détenteur d’un baccalauréat en génie minier et en métallurgie ainsi que d’un baccalauréat en administration de l’Université McGill.
La fonte brute produite par la société minière est destinée aux aciéries ou aux fonderies américaines et européennes. Le titane, utilisé principalement comme matière première pour les pigments, les peintures et les revêtements, sera essentiellement expédié vers les marchés asiatiques.
« On a fait la démonstration scientifique et économique que le projet est fort viable », fait valoir M. Rainville. Alors que le spectre d’une récession dans un avenir rapproché plane sur l’économie, Métaux BlackRock estime d’ailleurs être à l’abri des chocs économiques. « Pour être rentable et perdurer dans le temps, on s’est assuré d’avoir un projet solide », ajoute-t-il.
L’entreprise dit compter sur le fait qu’il ne s’agit pas simplement d’un projet minier, mais aussi industriel de deuxième transformation. De plus, elle mise sur la diversification alors qu’elle produira différents métaux destinés également à divers secteurs d’activité et marchés géographiques.