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Sylvie Huard

Espace famille en affaires

Sylvie Huard

Expert(e) invité(e)

14 Décembre 2022 | 10:45 am

Le transfert d’entreprise familiale: un processus sérieux

Sylvie Huard|14 Décembre 2022

Le transfert d’entreprise familiale: un processus sérieux

Photo : John Schnobrich pour Unsplash.com

Le transfert d’entreprise présente toujours son lot de défis. Quand on parle d’une entreprise familiale, nul doute que les défis se multiplient. C’est pourquoi il faut prendre le temps d’en parler… et pas au brunch familial du dimanche. Oh que non! Cela doit se faire dans le cadre d’un processus à la fois sérieux et harmonieux. 

Un transfert familial ou un transfert mixte?

C’est une question importante à répondre dans le processus du transfert. Est-ce que la direction devrait revenir à un membre de la famille? Les entreprises familiales ont souvent le désir que  la direction de l’entreprise soit confiée à des membres de la famille : un enfant, un petit-enfant, un neveu ou une nièce… Avec le transfert mixte, la direction est partagée entre des membres de la famille et des employés clés qui vont aider la famille à assurer la pérennité de l’entreprise.

Qu’est-ce que ça prend?

Eh oui! Encore une question importante. Deux questions, en fait :

  1. Qu’est-ce que ça prend pour devenir actionnaire?
  2. Qu’est-ce que ça prend pour diriger l’entreprise (président, directeur général, vice-président…)?

Sur quels critères se base-t-on?

  • La parenté (qu’est-ce qu’on fait des conjoint.e.s?);
  • Le mérite (le mérite de quoi?);
  • Le fait de travailler dans l’entreprise;
  • La scolarité;
  • Les aptitudes professionnelles et personnelles;
  • Le sens des affaires;
  • Le leadership;
  • La capacité à créer un environnement de travail où règne la bonne entente;
  • Et bien plus!

Un cadre sécuritaire pour discuter

D’un côté, on retrouve les cédants qui savent que le transfert d’entreprise est un sujet délicat. Par peur de créer des malaises ou de la chicane, ils préfèrent y réfléchir seuls ou avec leur comptable et leur fiscaliste.

De leur côté, les repreneurs ne demandent qu’à faire partie de la discussion. Ils veulent réfléchir, soupeser les avantages et inconvénients de chaque choix, étayer un argumentaire…

On voit donc l’importance de créer un espace sécuritaire pour discuter de ce sujet qui sera à l’ordre du jour pendant plusieurs mois, voire des années. Et quel est cet espace sécuritaire? Un cadre de gouvernance formé, entre autres, d’un conseil de famille et d’un comité consultatif.

Les deux côtés de la médaille

Parce que les décisions qui seront prises auront des répercussions sur la famille et sur l’entreprise pendant de nombreuses années, il vaut mieux s’assurer de couvrir tous les angles du sujet. Et pour y arriver, la contribution du conseil de famille et du comité consultatif est essentielle.

Souvent formé par les membres qui travaillent dans l’entreprise familiale, le conseil de famille définit ce qui est important pour réaliser un transfert harmonieux et s’assurer de l’épanouissement de la génération montante.

Composé de 4 à 6 personnes, la plupart du temps les cédants et les repreneurs identifiés, le comité consultatif a comme principale mission de gérer le risque. Il va donc analyser le principal défi de l’entreprise, puis définir les rôles et les aptitudes du dirigeant en fonction de ce défi. Est-ce qu’un membre de la famille correspond aux critères recherchés? Est-ce qu’une autre personne dans l’entreprise les satisfait?

Par la suite, le conseil de famille et le comité consultatif vont partager leurs points de vue respectifs. C’est de cette façon que les meilleures décisions seront prises.

Cordonnier… bien chaussé

On dit souvent que les cordonniers sont mal chaussés, mais dans le cas présent, ce n’est pas le cas. Dans ma propre entreprise familiale, Harmonie Intervention, nous avons mis en place un conseil de famille et un comité consultatif, ce qui nous permet de compartimenter nos discussions.

Dernièrement, ma fille et moi avons eu plusieurs grosses discussions concernant son retour au travail après son congé de maternité. Ensemble, nous avons convenu qu’elle ne reviendrait pas à temps plein dans l’entreprise. Est-ce que ç’a été des discussions faciles? Pas du tout. Mais grâce à ces deux structures de gouvernance, elles se sont déroulées dans l’harmonie et notre relation n’en a aucunement été affectée.

Mon conseil avant de vous laisser… Prenez le temps de mettre en place un conseil de famille et un comité consultatif avant d’entamer la réflexion et les discussions entourant le transfert de l’entreprise familiale. Vous vous donnerez ainsi toutes les chances de réaliser un transfert harmonieux qui sera aussi bénéfique pour la famille que pour l’entreprise.