Legault annonce son «traitement choc» contre la pandémie
LesAffaires.com et La Presse Canadienne|Publié le 06 janvier 2021
Le premier ministre du Québec, François Legault (Photo archives: La Presse Canadienne)
Le gouvernement Legault administre un «traitement choc» aux Québécois: afin de freiner la propagation de la COVID-19, la fermeture de plusieurs secteurs est maintenue au-delà du 11 janvier et un couvre-feu de quatre semaines sera imposé, partout dans la province, à compter de samedi.
En conférence de presse mercredi, le premier ministre François Legault a précisé que ce couvre-feu sera en vigueur de 20 h à 5 h du matin, du 9 janvier au 8 février.
Ceux qui ne le respectent pas s’exposent à des amendes allant de 1000 $ à 6000 $.
Comme de nombreux travailleurs terminent leur quart après 20 h — on peut penser au personnel de la santé, aux conducteurs d’autobus et même aux employés de nuit de certaines usines — le premier ministre a indiqué être en train de se pencher sur la création d’un « document » qu’ils pourraient avoir en main pour montrer aux policiers. Mais il ne sera vraisemblablement pas prêt pour samedi, a-t-il admis.
Le couvre-feu envoie non seulement un signal sur la gravité de la situation, mais il permet aussi de diminuer les contacts, a ajouté de son côté le directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda.
« La situation est vraiment critique. Grave », a insisté le premier ministre.
Pas de solution idéale
Avant d’annoncer la série de mesures, le premier ministre a rappelé qu’il n’y a pas de solution parfaite. Et qu’après avoir évalué des dizaines de scénarios, aucun n’était idéal.
Ce mercredi, 2641 nouveaux cas de contamination à la COVID-19 ont été rapportés, ainsi que 47 nouveaux décès.
La pause du temps des Fêtes n’a pas permis de ralentir le rythme de la propagation du coronavirus, ce qui a mené le gouvernement à serrer la vis… une autre fois.
« La réponse [sur la hausse des cas] est un peu dure, mais cela s’est passé beaucoup dans les maisons, a lancé le premier ministre Legault. Face à ce constat, nous sommes obligés d’annoncer une espèce de traitement choc pour réduire le nombre de visites dans les maisons. »
La fermeture des commerces vendant des biens non essentiels se poursuit jusqu’au 8 février. La cueillette à la porte sera toutefois permise pour aller chercher certains articles. Les gyms et les cinémas ne peuvent pas non plus rouvrir pour l’instant.
Quant aux commerces essentiels, comme les épiceries, ils devront fermer leurs portes vers 19 h 30 afin de permettre à leurs employés de retourner à leur domicile. Seuls les restaurants offrant un service de livraison, les pharmacies et les stations-service pourront continuer d’opérer en soirée.
Les lieux de cultes devront cesser d’accueillir leurs fidèles dans l’immédiat, sauf pour les funérailles. Il pourra y avoir à ce moment un maximum de 10 personnes.
En ce qui a trait au milieu scolaire, — « le sujet le plus débattu », a précisé M. Legault _ les cours reprendront comme prévu lundi prochain dans les écoles primaires, mais le retour en classe en personne se fera une semaine plus tard, le 18 janvier, dans les écoles secondaires.
Au primaire, les élèves devront porter un couvre-visage dans les aires communes des établissements scolaires, comme les corridors. Pour les étudiants de 5e et 6e année, le couvre-visage devra en plus être porté en tout temps. Des masques de procédure seront également distribués aux étudiants du secondaire.
« Nous sommes dans une course contre la montre, a dit M. Legault. Malheureusement, on a perdu cette course-là dans le dernier mois. C’est pour cela qu’on annonce un électrochoc. On est actuellement, dans le prochain mois, au pire de la bataille. »
Pour la province entière
Même si certaines régions ne rapportent que peu de nouveaux cas — la Côte-Nord n’en a signalé qu’un seul au cours des trois derniers jours — le couvre-feu y aura aussi cours.
Dans les régions où moins de nouveaux cas sont rapportés, la décision relève plutôt d’une inquiétude liée aux ressources hospitalières, a précisé le ministre de la Santé, Christian Dubé, en point de presse.
Certaines régions sont très près de la ligne de rupture, a-t-il ajouté.
Le secteur manufacturier continuera ses activités, sauf pour celles jugées non essentielles. Ces entreprises mettent en marché des métaux et des produits qui sont essentiels aux citoyens, notamment dans le secteur agroalimentaire, a justifié M. Legault.
Le Canadien n’est pas affecté
Le Canadien de Montréal pourra poursuivre ses activités malgré les nouvelles mesures de confinement plus strictes.
Plus tôt dans la journée, le vice-président principal aux affaires publiques et communications du Canadien, Paul Wilson, avait affirmé dans un courriel à La Presse Canadienne que l’équipe s’attendait, « sous toutes réserves », à pouvoir poursuivre ses activités en prévision de la saison 2021 comme prévu.
« Les gens du Canadien ont eu de longues discussions avec la Santé publique. Il y a des consignes très sévères qui ont été mises en place, a dit M. Legault, mercredi. Il n’y aura pas de spectateurs, les gens sont testés à tous les jours, ils sont obligés d’être chez eux et ils ne peuvent pas visiter d’autres personnes, etc. « Je pense que les Québécois souhaitent […] voir des matchs de hockey. C’est fait de façon complètement sécuritaire et ils ont les moyens de payer pour cette sécurité-là. »
Le Canadien a lancé son camp au Complexe sportif Bell à Brossard le 3 janvier et il doit commencer sa campagne mercredi prochain face aux Maple Leafs, à Toronto. Après avoir joué ses six premiers matchs à l’étranger, il disputera son premier match local au Centre Bell le 28 janvier, face aux Flames de Calgary.
Le nouveau confinement n’affectera pas non plus la présentation des matchs à domicile du Tricolore.
Tous les joueurs, entraîneurs et membres de l’entourage du Canadien sont testés chaque jour, selon le protocole établi par la LNH et approuvé par les responsables de la Santé publique au Québec. D’autres mesures pour éviter une éclosion de coronavirus au sein de l’équipe sont également en place.
La LNH a dû réviser la configuration de ses sections pour éviter les déplacements entre les États-Unis et le Canada. Les sept équipes canadiennes évolueront au sein d’une même section et chaque club disputera l’ensemble de son calendrier de 56 matchs face à ces équipes.
