Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires
Nicolas Duvernois

Chronique d'un entrepreneur

Nicolas Duvernois

Expert(e) invité(e)

Les 400 coups!

Nicolas Duvernois|Publié le 08 août 2023

Les 400 coups!

«Je réalise que j’ai finalement bien fait de ne pas céder à la tentation de rentrer dans les rangs et qu’évoluer en marge de ce qui est considéré normal est un chemin qui me convient parfaitement.» (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. «Arrête de faire les 400 coups!» Combien de fois ai-je entendu cette phrase plus jeune… On me reprochait constamment de trop bavarder en classe, de jouer des tours aux élèves et professeurs ou de n’en faire qu’à ma tête. En toute franchise, je l’admets, je n’étais pas nécessairement ce qu’on appelle un élève modèle.

Pourtant, j’aimais beaucoup l’école. Certes pour la vie sociale, mais surtout pour les sujets qui me passionnaient. Histoire, géographie, langues, sociologie… J’étais tout simplement allergique à tout ce qui touchait de près ou de loin aux sciences pures. 

Pour tout vous dire, je suis exactement le même type d’entrepreneur. Quand un sujet ou une tâche m’intéresse, je n’en ai jamais assez ; quand c’est l’inverse, je meurs d’ennui. D’un extrême à l’autre, je navigue dans ce monde, à l’école tout comme en affaires, avec cette relation qui me complique parfois la vie.

Aujourd’hui encore perdure la croyance qu’un modèle universel doit être suivi et que quiconque évolue en marge de celui-ci est voué à l’échec. Les professeurs doutaient de mon avenir, et j’ai ressenti le même doute en me lançant en affaires.

Avec un baccalauréat en science politique et les cendres d’une première aventure en affaires encore brûlantes, qui étais-je pour croire qu’en me lançant dans la production de vodka — univers que je ne connaissais pas — j’avais ne serait-ce qu’une infime chance de réussite?

Je me suis bâti au fil du temps, et surtout des expériences, une carapace me permettant de faire fi des nombreux détracteurs et commentaires qui tentaient, sans jamais réussir, de me décourager.

Cette chronique en est le meilleur exemple. Je me rappelle encore très bien du courriel de l’ancienne rédactrice en chef de Les Affaires, Géraldine Martin, reçu à l’automne 2015. Elle me demandait alors de contribuer au journal via une chronique. Venant tout juste de lancer mon premier livre, Entrepreneur à l’état Pur, je découvrais une nouvelle passion, l’écriture.

Moi, l’élève à qui l’on demandait d’arrêter de faire les 400 coups, l’entrepreneur à qui l’on ne donnait pas grande chance de succès, l’être humain qui a toujours préféré faire à sa tête que de suivre la parade, venait tout juste de publier un livre et se voyait offrir une chronique dans Les Affaires!

En écrivant ces mots, je réalise que j’ai finalement bien fait de ne pas céder à la tentation de rentrer dans les rangs et qu’évoluer en marge de ce qui est considéré normal est un chemin qui me convient parfaitement.

J’aimerais donc dédier cette 400e chronique (400e semaine de suite depuis ma première chronique à l’automne 2015… sans aucune exception!) à tous ceux et celles qui, en ce moment même, sont étudiants ou nouvellement en affaires et qui, tout comme moi, se font reprocher de faire les 400 coups.

À relire – La première chronique de Nicolas Duvernois: «Vive les idées folles, vive les entrepreneurs»

Vous ne le réalisez peut-être pas encore, mais croyez-moi, ce que l’on vous reproche aujourd’hui sera la raison de votre succès demain.

Pour conclure, un immense merci à toute l’équipe de Les Affaires menée avec brio aujourd’hui par Marine Thomas, et surtout à vous, les lecteurs qui me lisaient, pour certains, depuis ma toute première chronique publiée le 4 novembre 2015. Merci.