(Photo: Fakurian Design pour Unsplash)
BLOGUE INVITÉ. Mon expérience me démontre que dans l’évolution d’une organisation, il est préférable et surtout normal de commencer sa vie en étant compétitive, et que plus tard il faut travailler sur l’aspect productivité sans jamais oublier les aspects distinctifs de sa compétitivité. De faire l’inverse signe le début d’une mort prématurée.
Pourquoi de petites organisations compétitives offrant un produit ou un service innovant devraient mettre une emphase particulière sur l’amélioration sans fin de leur productivité? Principalement pour trois raisons, et celles-ci sont tout aussi importantes pour les plus grandes organisations.
Premièrement, la compétition est omniprésente, constamment menaçante et peut se manifester sous de multiples facettes. Dans ce contexte, d’arrêter de faire des efforts pour l’amélioration sans fin de la productivité, c’est d’émettre comme hypothèse que la compétition n’est pas menaçante. Cela est une erreur dangereuse démontrant de l’arrogance, mais pour les propriétaires fondateurs narcissiques, l’arrogance est malheureusement omniprésente.
Deuxièmement, les coûts d’une organisation augmentent constamment (salaires, matières premières, etc.), et il est difficile de les transférer en totalité aux clients. La productivité génère donc une économie permettant d’amoindrir ces coûts.
Et troisièmement, toute organisation doit apprendre de chacune de ses répétitions, ce qui réfère à la notion de courbe d’apprentissage. Avoir la sagesse d’apprendre de chacune de ses répétitions correspondant à avoir la sagesse d’une organisation intelligente et conséquemment, de bénéficier substantiellement des économies qui en résultent.
Je crois qu’il est important de vous avoir présenté les notions de productivité et de compétitivité préalablement à ce que je vous présente de façon détaillée les cinq attributs du soft de la productivité.
Au même titre que la compétitivité doit être le préalable à la productivité pour un modèle d’affaires pérenne, les cinq attributs du soft de la productivité sont aussi les prédécesseurs, la rampe de lancement de la compétitivité et la vitalité de cette dernière reposera, selon mes observations, sur la vocation (une caractéristique essentielle du soft) qu’éprouvent le ou les fondateurs à l’égard du purpose de l’organisation (l’évidence de la présence de cette vocation étant que les fondateurs ne confondent jamais but et preuve).
Associée à la vitalité de cette vocation naîtra la concordance de vocation, c’est-à-dire la capacité des fondateurs à communiquer celle-ci à leurs collègues de travail, ainsi qu’à de nouveaux supérieurs immédiats nommés et que ces derniers l’adoptent.
Au fur et à mesure que l’organisation adjoindra à ses rangs de nouvelles personnes et que celles-ci augmenteront en nombre, la vocation, devant toujours être présente et se multiplier grâce à la concordance, fera apparaître une excroissance nommée leadership qui, celle-ci pouvant avoir plusieurs définitions, n’en retiendra qu’une seule pour ses supérieurs immédiats : faire réussir les autres dans le cadre de l’application de la vocation.
En fonction de cette définition du leadership, excroissance de la vocation des fondateurs, la tâche la plus importante des supérieurs immédiats consistera à fournir le soutien nécessaire aux employés pour qu’ils puissent atteindre leurs objectifs et qu’ils réussissent dans leur emploi (Yoshimo, 2020).
Aussi, une des lois organisationnelles les plus importantes des entreprises très productives consiste à reconnaître que les problèmes peuvent uniquement être résolus où ils prennent forme, en conversation avec les gens qui les vivent (Womack, 2013).
Vous avez donc là le secret, inspiré des cinq attributs du soft, de la compétitivité. Dans ce contexte, vous réalisez bien que le hard, quoiqu’essentiel et pouvant se présenter sous différentes facettes n’est jamais l’aspect déterminant de la compétitivité, au même titre que pour la productivité d’ailleurs.
Vous comprenez donc pourquoi la qualité de la relation avec le supérieur immédiat est le premier attribut du volet soft de la productivité. Ce premier attribut est à son tour composé des cinq déterminants suivants :
- Être porteur de bonnes nouvelles;
- Avoir le pouvoir de dépenser;
- Être de bonne humeur;
- Avoir le sens du sacrifice;
- Incarner l’esprit d’une petite organisation.