Les cinq premiers rangs du palmarès 2023 restent occupés par Fasken, Norton Rose Fulbright, Lavery Avocats, Cain Lamarre et BCF Avocats d’affaires. (Photo: 123RF)
GRANDS DU DROIT. Les 25 plus grands cabinets québécois comptent presque autant de professionnels qu’avant la pandémie. Certains ont même vu leur taille exploser depuis deux ans. Malgré tout, les géants conservent leur position en tête du classement.
Les cinq premiers rangs du palmarès 2023 restent occupés par Fasken, Norton Rose Fulbright, Lavery Avocats, Cain Lamarre et BCF Avocats d’affaires. Lavery Avocats et Cain Lamarre ont tous les deux grimpé d’une place dans ce quintette de colosses. Les trois premiers cabinets comptent plus de 500 professionnels (près de 700 dans le cas de Fasken) et on en dénombre tout près de 500 dans les deux suivants. Alepin Gauthier avocats et notaires, qui ferme le classement cette année, en emploie 120, une progression de 50 % sur deux ans.
Globalement, le nombre de professionnels dans ces 25 cabinets a augmenté de plus de 5 % sur deux ans, ce qui lui permet de retrouver à peu près son niveau d’avant la pandémie. Certains bureaux ont toutefois effectué des bonds beaucoup plus importants. Le cabinet Robic, spécialisé en propriété intellectuelle (PI), compte 15 % de plus de professionnels que l’an dernier et 29 % de plus qu’il y a deux ans. La firme avait d’ailleurs continué d’embaucher à un rythme infernal en 2020 en pleine pandémie. En mars dernier, Me Joanne Chriqui, une grande spécialiste du droit de la PI — qui travaillait chez Norton Rose Fulbright depuis plus de 27 ans —, a rallié les rangs de Robic. Osler, Hoskin & Harcourt (+22 % sur un an) et Miller Thomson (+15 % sur un an) ont aussi connu de belles progressions. Miller Thomson est d’ailleurs passé du 20e au 17e échelon.
Des mandats complexes
McCarthy Tétrault pointe au sixième rang du classement cette année, avec 438 professionnels au Québec, soit près de 2 % de plus que l’an dernier et plus de 12 % de plus qu’il y a deux ans. L’année 2022 a tenu ses avocats très occupés, malgré le fort ralentissement de l’activité sur les marchés des capitaux, par exemple du côté des premiers appels publics à l’épargne ou des émissions publiques.
« Nous avons surpassé 2021 non pas en raison du volume des mandats de fusions et acquisitions, mais plutôt à cause de l’ampleur et de la complexité des transactions, explique Me Karl Tabbakh, associé directeur pour le Québec. Nous avons aussi profité du fait que les fonds d’investissement, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec, Novacap et Sagard restaient très actifs. »
Certains fonds ont même accéléré leurs campagnes de financement dans la dernière année, notamment ceux qui se spécialisent dans les infrastructures, la décarbonisation et l’environnement. Cette activité a tenu les équipes de formation de fonds de McCarthy Tétrault très occupées. Sans compter que le nombre croissant de cyberincidents et la nécessité de se conformer au projet de loi 25 sur la protection des renseignements personnels alimentent la croissance des équipes d’avocats experts en cybersécurité.
L’année 2022 a aussi été marquée par l’ouverture des nouveaux locaux montréalais au 1000 De La Gauchetière, un gros investissement de la part de la firme. « Nous ne sommes pas un cabinet virtuel, rappelle Me Tabbakh. Nous croyons à l’interaction en personne. Nous voulons offrir à nos professionnels des locaux attrayants dans lesquels venir travailler. »
Therrien Couture Joli-Coeur appuie sur l’accélérateur
Le retour à une certaine normalité permet aussi à Therrien Couture Joli-Coeur (TCJ) de mieux apprécier la puissance du véhicule créé par la fusion de Therrien Couture et de Joli-Coeur Lacasse en 2019. Le cabinet a d’ailleurs continué de grandir. Il affichait à la fin de 2022 près de 13 % de professionnels de plus qu’à la fin de 2020. « Nous avons accès à des mandats plus gros et plus complexes maintenant qu’aucun des deux cabinets n’aurait obtenu avant la fusion », estime le président et chef de la direction, Me Normand Therrien.
Des avocats du cabinet ont notamment représenté Boissonneault Groupe Immobilier dans la vente de 45 immeubles de son portefeuille situés à Drummondville à l’organisme sans but lucratif Solides. « C’est une très belle transaction, complexe et difficile à structurer sur le plan financier, qui a permis de créer beaucoup de logements sociaux », se réjouit Me Therrien.
Par ailleurs, les équipes de Québec et de Sherbrooke déménageront dans de nouveaux locaux respectivement le 18 mai et le 25 juin. Le cabinet aura donc créé de nouveaux bureaux dans ces deux villes, ainsi qu’à Montréal et à Brossard depuis la fusion. « Nous avons effectué de gros investissements dans nos infrastructures en deux ans », souligne le chef de la direction.