Les écarts salariaux persistent chez 20% des employeurs québécois
Catherine Charron|Publié le 09 mars 2022Pour éliminer cette inégalité, les patrons devraient afficher les salaires dans leurs offres d'emploi. (Photo: Arlington Research pour Unsplash)
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RHÉVEIL-MATIN. Bien qu’il existe une loi au Québec pour assurer l’équité salariale entre les travailleurs pour un même travail, 20,32% des patrons n’y sont toujours pas, selon une récente étude menée par Indeed.
Dans la foulée de l’adoption à New York d’une législation qui contraindra à partir du 15 mai 2022 les employeurs à divulguer dans leur offre d’emploi la compensation financière qui sera octroyée, la plateforme s’est enquise avec l’aide de Censuswide auprès de 1000 entreprises canadiennes, dont 250 québécoises, pour déterminer si une telle approche était courante.
Selon les données collectées, dont l’intervalle de confiance est d’environ 3,1%, elle l’est davantage dans la Belle Province que dans le reste du pays. Pour un peu plus de 73% des organisations d’ici, la rémunération est clairement indiquée, tandis que 57% des Canadiennes font de même.
Plus de 87% de ceux qui la mettent en pratique disent que ça facilite leur recrutement et les aide à amenuiser l’écart salarial entre les candidats dans 71,74% des cas. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une telle loi a été adoptée dans la Grosse Pomme. Chez 75% d’entre eux, il n’existe aucune différence de compensation basée sur le sexe.
«Lorsqu’il y a plus de transparence en matière de salaire, l’écart de rémunération entre les sexes diminue proportionnellement, souligne dans un communiqué le directeur principal des ventes au Québec d’Indeed, Stepan Arman. L’élimination de l’inégalité salariale commence par la transparence.»
Si cela signifie qu’un déséquilibre persiste chez un patron québécois sur cinq — alors qu’il est plutôt de l’ordre de 14% dans le reste du pays — le rapport d’Indeed paru le 3 mars 2022 dévoile que 84% de ceux-ci ont l’intention de corriger le tir.
Outil de recrutement
Ceux qui indiquent clairement le salaire accordé dans leur offre d’emploi le font d’abord pour ne pas décevoir les attentes d’un candidat qu’ils rencontreront en entrevue, mais aussi par souci de transparence, rapporte l’étude. Si dans 50% des cas, ça leur sert d’incitatif à l’embauche, seuls 35% des entreprises sondées l’utilisent principalement pour diminuer les écarts de rémunération.
Il semble que les organisations qui n’affichent pas ce revenu souhaitent surtout se laisser les coudées franches pour fixer la bonne compensation pour un travail donné.
Dans 46% des cas, elles le feront en fonction de «l’expérience» et des «compétences» de la personne recrutée, précise Indeed. D’ailleurs, ce sont 65% des employeurs québécois qui ne pensent pas devoir le divulguer, car le salaire devrait être établi selon ces deux critères. Dans le reste du Canada, ce ratio grimpe à 80%.
Certains (42%) estiment même que ça pourrait créer de la jalousie dans leur équipe si les salaires à l’embauche étaient sus.
Quarante pour cent des répondants dont les offres d’emploi n’affichent pas cette information affirment plutôt qu’ils sont «ouverts à la négociation» et qu’ils ne souhaitent pas «limiter les candidats». En d’autres termes, ils sont prêts à donner une meilleure rémunération, si la recrue ose en faire la demande.
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