Des scientifiques ont constaté que la quantité d’anticorps présente dans le sang doublait, dans le cas d’un patient ayant eu une forme peu sévère de la COVID-19 et ayant été vacciné, comparativement à un patient qui n’aurait pas aussi été vacciné. (Photo: La Presse Canadienne)
Ceux qui ont été infectés par la COVID-19 dès les premiers jours de la pandémie auraient intérêt à aussi être vaccinés s’ils veulent jouir d’une protection maximale face aux nouveaux variants, démontrent des expériences réalisées à l’Université de Montréal.
Les travaux des chercheurs Jean-François Masson et Joëlle Pelletier ont porté sur 32 adultes canadiens déclarés positifs à la COVID-19, mais non hospitalisés, en 2020, donc avant l’émergence des variants Bêta, Delta et Gamma.
Les scientifiques ont constaté que la quantité d’anticorps présente dans le sang doublait, dans le cas d’un patient ayant eu une forme peu sévère de la COVID-19 et ayant été vacciné, comparativement à un patient qui n’aurait pas aussi été vacciné.
De plus, les anticorps des patients vaccinés avaient une meilleure efficacité pour empêcher la protéine de spicule du coronavirus de se lier aux cellules humaines pour les infecter, et pas seulement en présence de la version originale du virus.
«On a pu voir qu’il y a quand même une réactivité croisée avec les variants Bêta, Delta et Gamma, a dit M. Masson. On voit que les anticorps réagissent contre ces variants, un peu moins, certes, mais on observe quand même une réactivité croisée qui est non négligeable.»
Une question d’âge
Toutes les personnes infectées ont développé des anticorps, mais les plus âgées en ont développé davantage que les plus jeunes, soit celles âgées de moins de 49 ans.
Cette réactivité des anticorps à empêcher la protéine de spicule du variant Delta à se lier aux cellules humaines était aussi moindre chez les moins de 49 ans, ce qui a surpris les chercheurs.
Pire encore, même après son infection, un de leurs participants ne disposait pas des anticorps nécessaires pour inhiber l’interaction entre la protéine de spicule et les cellules humaines, une situation qui a été corrigée après la vaccination.
Les chercheurs en viennent à la conclusion que la vaccination augmente la protection contre le variant Delta chez les personnes ayant souffert d’une infection avec le virus d’origine.
«On voit que les moins de 49 ans ont très, très peu d’interaction de leurs anticorps pour bloquer le processus d’infection, a dit M. Masson. Ça donne une indication que les moins de 49 ans sont peut-être un peu moins protégés contre le variant Delta.»
Mais immédiatement après la vaccination, cette réponse est «devenue extrêmement forte», ajoute-t-il.
«Ça nous donne un signe quand même assez fort que la vaccination est bien meilleure pour nous protéger, en particulier contre le variant Delta», a-t-il dit.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal Scientific Reports.